Écrire pour la jeunesse n’est pas évident. Il faut s’adapter au niveau de lecture et aux préoccupations des différentes tranches d’âges. Voici quelques astuces qui m’ont été donnée par la maison d’édition Short Édition.
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Il y a quelques jours, j’ai été contactée par la maison d’édition Short Édition (dont je vous avais déjà parlé) pour écrire deux nouvelles pour leur nouveau site jeunesse. Une commande qui comportait deux particularités : un délai très court (environ deux semaines) et un public de jeunes lecteurs (8-12 ans). Afin d’aider les auteurs, la maison a soumis un document de travail aux auteurs qui donne quelques conseils à ceux qui s’adressent à la jeunesse. J’ai pensé que ça pourrait vous intéresser.
>> NB : En littérature jeunesse, l’âge ne suffit pas toujours pour déterminer la longueur idéale d’une histoire ou son thème. Ainsi, un gros lecteur de 8 ans lira aussi bien qu’un petit lecteur de 12 ans. Mais il ne sera pas intéressé par les mêmes thèmes.
Le titre
Pour attirer un enfant, le titre doit être descriptif et court. L’idéal est de le rendre vivant, dynamique.
L’histoire
D’une manière générale, les histoires destinées aux enfants ne doivent pas connaître de temps mort. Les actions doivent s’enchaîner rapidement. Pensez par exemple aux contes, ou aux dessins animés de Disney. Même les périodes calmes ou de description se font en chanson.
L’erreur principale des adultes qui se lancent dans l’écriture jeunesse est de mal présumer la capacité de compréhension des jeunes.
Les thèmes
Tous les thèmes peuvent être traités, même les plus difficiles. Il faut juste trouver une approche (un angle) qui puisse les intéresser.
L’humour
N’hésitez pas à utiliser l’humour : les enfants peuvent le comprendre !
Le style
La construction des phrases
Il ne faut pas faire des phrases trop longues avec des tonnes de subordonnées relatives (que …) et de gérondif (en faisant).
6-7 ans | 8-12 ans | +12 ans | |
Maximum de mots par phrase : | 6 à 7 mots | 10 à 15 mots | 20 à 25 mots |
Le vocabulaire
Les enfants peuvent comprendre des mots compliqués. La clé est de ne pas en abuser.
6-9 ans | 10-12 ans | |
Maximum de nouveaux mots par page : | 5 | 10 |
Maximum de nouveaux concepts par page : | 1 | 2 |
Les répétitions
Il ne faut pas hésiter à répéter un mot plutôt que d’utiliser un synonyme qui pourrait perturber la compréhension du jeune lecteur. De même, préférez parfois une répétition à l’utilisation d’un pronom. Enfin, les verbes comme être, avoir, faire… peuvent être répétés.
La forme
L’illustration
L’illustration doit rendre compte de l’histoire et de son atmosphère. Il faut utiliser un dessin humoristique pour une histoire enlevée et, inversement, un dessin sombre pour une histoire triste.
La police
Il faut privilégier une police à empattements (avec serif) : la lecture en serait facilitée.
Tous ces conseils m’ont été livrés par Short Édition. N’hésitez pas à commenter si vous en connaissez d’autres 🙂 Je vous indiquerai l’ouverture du site si vous êtes intéressés par lire mes écrits.
À bientôt !
Marièke
Crédit image : La foire de littérature jeunesse à Bologne en 2012 par Actualitté (Flickr, CC BY-SA).
11 comments
Une de nos auteurs aime écrire des petites histoires pour enfants. Je lui partagerai cet article court, clair et efficace.
Merci pour ce retour très positif 🙂
Au plaisir de vous revoir ici !
(Et sur votre blog que je vais visiter de temps en temps !)
Tiens donc, une co-auteure pour Short Edition Junior identifiée ! Par pur hasard : une simple recherche Google m’a menée jusqu’à votre blog 😉 J’ai hâte de lire vos productions ! 🙂
De même Léa 😉 J’attends le site avec intérêt !
Merci Marièke, ces quelques conseils vont m’aider grandement. Surtout au sujet de la simplicité de la construction des phrases et des répétitions.
Contente que cela te paraisse utile ! 🙂
Petite question pratique: Quel forme doit avoir le manuscrit que l’on veut soumettre lorsqu’il s’adresse à de jeunes enfants? Phrases courtes, onomatopées…
Faut-il y ajouter des éléments d’explication sachant que les illustrations sont pour beaucoup aussi dans la compréhension de l’histoire. Merci!!!!
Dans l’article, je parle plutôt de littérature jeune public pour des enfants qui lisent déjà. Donc les images sont un peu moins présentes que dans les albums pour petits. Je ne pense pas que des éléments d’explication soient vraiment nécessaires, car les enfants comprennent facilement finalement : il faut leur parler avec des concepts, des idées, des émotions qu’ils comprennent. Les comparaisons sont par exemple des figures de style pratiques. Après, bien sûr, si un terme est compliqué (par exemple un de mes textes jeunesse parle de l’autisme) il faut en donner une définition afin que l’enfant puisse aller plus loin. J’espère avoir répondu à votre question !
je prend note 😉 merci
Merci pour ces conseils. J’essaie d’écrire… enfin, j’aimerai écrire mais je ne sais pas forcément comment m’y prendre et surtout j’hésite à me lancer pleinement.
Il ne faut jamais hésiter à se lancer dans l’écriture ! Au pire, ça te donne de l’expérience, au mieux, tu as un texte à envoyer aux éditeurs 😉 Fonce !!