La semaine dernière, je vous proposais un article qui a intéressé nombre d’entre vous : ma méthode pour corriger un roman : le fond. Cette semaine, je vous invite à découvrir la deuxième étape : ma méthode pour corriger la forme d’un roman. Comme la dernière fois, il s’agit d’une méthode expérimentale qui s’affine (et se modifie) à chaque nouvelle correction de texte.
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Avant de commencer : deux astuces
Laissez tranquille l’orthographe !
Mon conseil : ne commencez pas par corriger l’orthographe. Votre texte va connaître tout un tas de mini modifications qui vont entraîner des changements orthographiques. Occupez-vous de l’orthographe à la toute fin du processus de correction.
Tagguez vos scènes !
Pour écrire, j’utilise le logiciel Scrivener depuis quelques années. Un des outils proposés par ce logiciel est la possibilité d’attacher des mots clés aux entités scéniques. Appelez-moi geek si vous voulez, mais avant de commencer la relecture, je repasse dans chaque scène et notifie, pour chacune, le nom des personnages et des lieux qui y interviennent. Cela me permet ensuite de naviguer facilement entre mes scènes à la recherche des différentes occurrences. Pour les utilisateurs d’Instagram et de Twitter, cela revient à taguer ses scènes (#personnage1, #lieu1).
Étape #1 : Le rythme des scènes
Si j’ai déjà remis au goût du jour chaque entité scénique, ma première étape de relecture de la forme de mon texte est la relecture de chaque début et de chaque fin de scène. L’idée est d’en vérifier le rythme. J’accorde à ce moment-là un temps tout particulier à mon début et à ma fin.
Étape #2 : La cohérence des descriptions des lieux
Pendant l’écriture, il peut arriver que mes descriptions soient tronquées. Je vais souvent à l’essentiel, au risque de ne soigner ni le style ni la cohérence (le sol d’une même pièce peut être rouge, puis jaune, puis en tommettes…). Le travail de cette relecture est de vérifier que chaque lieu a sa description complète et juste.
Pour ce faire, je relis l’une après l’autre chaque scène mentionnant le lieu #1 et vérifie que tout va bien. Puis je passe au lieu #2 et ainsi de suite. C’est un travail fastidieux mais c’est seulement à ce moment-là que je sens que mon roman commence à être tout beau.
Étape #3 : La cohérence des descriptions des personnages et de leur dialogue
Pour les personnages, c’est exactement le même travail si ce n’est que j’ajoute aussi la relecture de leurs lignes de dialogue pour vérifier que chacun a une voix propre.
(À ce moment-là de l’article, vous allez certainement me demander pourquoi je ne suis pas mieux mes fiches lieux et mes fiches personnages. Honnêtement, je ne sais pas. Certainement parce que mes fiches ne sont pas à jour. Et puis, je suis tellement emportée dans mon histoire que j’en oublie un peu de vérifier mes fiches… Bref. Il faudrait quand même qu’un jour je suive un plan et mes fiches correctement. Le travail de relecture / réécriture serait moins lourd…)
Étape #4 : Le rythme des phrases, la musicalité du texte, le vocabulaire
Pour corriger le style, ma technique est de lire à voix haute l’ensemble de mon texte.
Cela me permet de vérifier le rythme, la musicalité et le vocabulaire (à voix haute, les répétitions semblent accentuées).
J’aime beaucoup cette étape qui scelle la fin du processus (tout en étant bien plus plaisante que la correction orthographique).
Étape #5 : L’orthographe
Je finis mon travail de relecture par le travail de correction de l’orthographe. C’est toujours un travail considérable que j’effectue à l’aide de Antidote, logiciel que j’aime beaucoup car il souligne tout et pose des questions. Il est assez long à utiliser, il faut passer petit morceau de texte par petit morceau de texte, mais c’est une étape indispensable.
Étape #6 : L’entrée en jeu des bêta-lecteurs
C’est seulement à ce moment-là que mes bêta-lecteurs entrent en jeu. J’écoute leurs retours, effectue les modifications et corrige de nouveaux les fautes.
Je réalise en écrivant cette étape que mes bêta-lecteurs rejoignent le processus très tardivement… Ce qui m’oblige à refaire le travail orthographique à chaque modification due aux retours des bêta-lecteurs. Quand impliquez-vous vos bêta-lecteurs ? À partir de quel moment ? Je serai curieuse d’avoir vos retours sur ce point.
Étape #7 : Le travail de mise en page
Enfin et pour conclure, je fais le travail de mise en page.
Il est très faible dans le cas d’un manuscrit que j’envoie aux maisons d’éditions (pas de besoin de fioritures : du Times New roman en 12, des numéros de pages, des numéros de chapitres et une table des matières finale suffisent).
Il est (beaucoup) plus important dans le cadre d’un auto publication. Je vous en avais parlé dans cet article.
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J’espère que cet article, ainsi que celui posté la semaine dernière, vous aura à la fois intéressé et motivé pour la révision de vos projets en cours.
Je vous souhaite un très bon vendredi et vous retrouve demain en newsletter pour une surprise. Et lundi, je vous retrouve pour une nouvelle série sur le blogging qui se poursuivra sur tout le mois d’août !
Marièke
Crédit image : Une succulente par Scott Webb (Unsplash, CC0)
9 comments
Bonjour 🙂
Pour la question concernant les Beta-Lecteurs, tout dépend du style d’ouvrage.
S’il s’agit d’une nouvelle, je fais appel aux BL après la nouvelle.
S’il s’agit de plus gros ouvrages, je ne sais pas, je ne l’ai pas encore fait ^.^
Merci pour cet article très complet ! Il me fait prendre conscience que je suis en train de faire les choses à l’envers !
Contente d’avoir pu vous aider ! Bon courage pour les corrections !
Merci pour l’article,
Je le trouve plutôt instructif. Personnellement, la correction est sans doute ma faiblesse. Je deviens paresseux durant ce moment.
Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à se détacher de son texte et à l’aborder comme un nouveau texte un peu plus tard. Il est souvent difficile de se motiver pour travailler sur son propre texte.
Merci infiniment pour tous vos conseils. Je viens juste de terminer le premier jet de mon roman et vos conseils sont les bienvenus.
Merci pour vos encouragements et bon courage !
pour la bêta lecture, je fais comme vous, une fois que le texte est « propre ». Je trouve que c’est plus respectueux envers les bêta.
Je vais finir par tester Scrivener. Ca a vraiment l’air pratique.
merci !
Oui, c’est un joli et pratique logiciel d’écriture 🙂 Je vous le recommande !