Comment allonger son roman ?

by Marièke

Comment allonger un roman ? · Un article qui vous propose des solutions pour étoffer un roman que vous êtes en train d’écrire !

Bonjour à toutes et à tous,

Cela faisait longtemps que je n’avais pas écrit un article sur l’écriture pure et dure ! Alors on se retrouve aujourd’hui pour discuter des solutions qui existent pour allonger un roman !

Belle lecture !


Pourquoi étoffer un roman ?

Vous êtes en train d’écrire un roman mais celui-ci garde une taille très restreinte. Trop restreinte pour vous tout du moins.

Les bonnes raisons d’allonger un roman

  1. Approfondir plus les personnages : l’un d’entre eux vous semble un peu faiblard, pas assez en vue… né pendant l’écriture, vous avez envie de mieux le développer !
  2. Approfondir plus l’univers : au fur et à mesure des pages, votre univers s’est imposé. À la fin du roman, vous ressentez qu’il n’est pas assez mis en avant et développé et vous aimeriez aller plus loin !
  3. Approfondir plus le thème : votre roman repose sur un thème qui vous tient tout particulièrement à coeur… et pourtant, vous avez l’impression que vous n’en parlez pas suffisamment ou que vous avez manqué des aspects importants !
  4. Remplir les conditions d’un Appel à texte (AT) : les AT sont des concours qui exigent un certain format pour votre texte. Si votre roman / nouvelle n’atteint pas le nombre de mots / caractères escomptés, c’est dommage.

Les mauvaises raisons d’étoffer un roman

Au delà des raisons précédentes qui sont des bonnes raisons d’allonger son roman, il y a aussi des raisons plus biscornues d’allonger un roman.

  1. Vendre plus cher votre roman : Si vous envisagez de vous autoéditer, vous avez certainement vu que, plus un roman est long, plus il est vendu cher. C’est un fait mais ça ne devrait pas être une raison de viser un roman plus long : vous n’êtes pas Balzac, vous n’avez pas à être payé·e à la ligne 😉 Vous courrez le risque de rendre votre roman plus lourd et moins sympa tout simplement pour gagner quelques euros complémentaires : sur le long terme, cette stratégie ne sera pas payante !
  2. Gagner en crédibilité : Dans certains genres, la Fantasy en tête, il est bien vu d’écrire des pavés. Sauf que : si ce n’est pas votre façon d’écrire et que votre roman est bien ainsi, pourquoi cherchez à prolonger forcément ? De plus en plus de livres courts ou de one-shot trouvent leur voie ! D’ailleurs, peu de maisons d’édition misent directement sur des trilogies !

L’entre deux : avoir un meilleur roman

Cette dernière raison n’a pas trouvé son camp car elle n’est ni bonne ni mauvaise. En effet, certains romans gagneront à être étoffé tandis que d’autres sont déjà très bien tels qu’ils sont ! Ce n’est pas parce qu’un roman sera plus épais qu’il sera meilleur et ça, dans n’importe quel genre que ce soit !

Comment savoir si vous devez ou non étoffer un roman ?

La question a le mérite de se poser. Comment savoir, à partir des infos que l’on vient de présenter, si un roman devrait être allongé ou non ?

Et bien, deux possibilités s’offrent à vous :

Globalement, je vous recommande d’allonger votre roman si :

  • Il n’atteint pas le nombre de caractères minimum pour pouvoir être présenté à un AT pour lequel vous l’avez écrit ;
  • Vous avez la sensation que vous n’avez pas complété les arcs de vos intrigues secondaires / de vos personnages ;
  • Vous avez envie d’aller plus loin dans la présentation de votre univers ou de votre thème ;
  • On vous fait souvent le reproche de ne pas assez détailler vos intrigues (vos descriptions, vos personnages) ou d’entrer trop vite dans le vif du sujet ! Bref, on regrette que vous alliez trop vite !

Comment allonger son roman ?

Ceci étant dit, voyons ensemble plusieurs outils et méthodes pour étoffer votre roman !

#1 Étoffer son roman sans ajouter de scènes

Dans un premier temps, il est possible d’étoffer un texte sans en changer la structure de façon drastique. Il s’agit alors de pousser un peu plus les descriptions, d’ajouter de la matière et du contexte autour des dialogues…

Cette solution a l’avantage d’être la plus aisée à mettre en œuvre et peut vous être utile :

  • Si vous avez quelques mots seulement à ajouter pour obtenir un minimum de mots ;
  • Si on vous fait le reproche d’être avare en descriptions !

Dans ce cas, il s’agira de :

  1. Reprendre vos descriptions — de lieux, de personnages — et de les allonger. Pour cela, essayez de ne pas vous arrêter à ce que vous voyez et de miser sur l’ouie, le toucher et l’odorat.
  2. D’ajouter des éléments de contexte et des actions à vos dialogues pour les ancrer plus dans un espace ;
  3. D’étoffer vos phases d’action avec des éléments de contextes. Une description ce n’est pas seulement un paragraphe en début de chapitre : elle peut intervenir à différents moments, et même au cours de l’action. Si vous voulez éviter l’effet sandwich (une couche de description au début, une couche de description à la fin et de l’action au milieu) misez sur une répartition plus globale !

Vous risquez cependant d’arriver assez vite à la limite de cette technique : ajouter de la description et rien que de la description ne suffit pas toujours ! Passez à la suite pour aller plus loin ! ? 

#2 Allonger son roman en modifiant sa structure

Cette deuxième méthode consiste à étoffer votre texte en misant sur l’ajout de scènes, d’une part, pour clôturer des arcs débutés, et d’autre part, pour ajouter une intrigue parallèle qui augmente le contenu de votre roman.

Cette solution est plus difficile et elle sera certainement plus longue à mettre en place MAIS elle sera plus adaptée si :

  • Vos intrigues ne sont pas complètement fermées (voire construites, dans certains cas !)
  • Vous souhaitez mieux développer un univers, un personnage, un concept ou encore un thème qui vous tient à cœur !

1. Fermer les intrigues de vos personnages

Premier boulot : vérifier que l’arc narratif de chacun de vos personnages est bien complet !

Si vous êtes à la recherche de matériel pour étoffer votre roman, il est possible que les intrigues secondaires soient un aspect que vous n’ayez pas beaucoup développé.

Commencez par faire le point sur vos différents personnages : s’il y a de fortes chances pour que votre intrigue principale parle de votre personnage principal, vos autres personnages ont peut-être été oubliés !

Vérifiez que chacun de vos personnages secondaires ait une intrigue complète :

  • A-t-il une présentation propre ?
  • A-t-il une histoire propre ? (En dehors de son utilisation pour l’intrigue principale ) et si oui, cette histoire propre est-elle clairement complétée ?

Les règles pour un personnage secondaire :

  • Un personnage secondaire important (présent à différentes reprises dans le roman) doit être introduit ;
  • Un personnage qui possède une histoire personnelle dans le roman doit non seulement être introduit mais aussi avoir une fin à son histoire !

Ces points là sont-ils validés pour votre texte ? Vérifiez ! ✅

Dans mon roman Pouvoirs, le personnage d’Amalia, qui a ses propres chapitres, est arrivé tard. Si elle avait une existence et une histoire propre, l’envie de lui donner sa voix est arrivée à la réécriture, pour donner du corps à l’intrigue. J’ai effectué le même travail dans mon roman La vengeance est un article qui se publie à chaud : le personnage d’Inès, devenu essentiel, n’avait au tour début pas la même profondeur !

2. Clôturer vos intrigues secondaires

Dans la même veine, il est possible que votre roman développe des intrigues secondaires sans même que vous vous en soyez rendu compte (si, si, ça arrive !).

  • Quelles histoires sont racontées par votre roman ? Quelles intrigues ? Au-delà de l’intrigue principale, quelles sont les autres attentes ? Les autres formes de suspense ?
  • Ces autres formes d’intrigues ont-elles un début, un milieu, une fin ? Connaissent-elles des péripéties ?

Si une nouvelle et un novella auront rarement des intrigues secondaires (pour des questions de longueur évidentes), une majorité de textes longs ont des intrigues secondaires.

Je vous invite par exemple à jeter un coup d’œil à ce tableau de JK Rowling concernant le cinquième opus de Harry Potter, Harry Potter et l’Ordre du Phoenix. Vous voyez ici le nombre d’intrigues secondaires qui s’entrecroisent !

Le plan de L’Ordre du Phoenix de JK Rowling

Développer ces intrigues vous permet d’allonger votre roman naturellement, sans forcer. Cependant, c’est un gros travail qui vous demandera très possiblement de retravailler votre structure et certaines parties de votre texte.

3. Ajouter une intrigue complémentaire

Dernière solution pour étoffer très fortement un texte : créer une nouvelle intrigue secondaire de toutes pièces.

Le travail est conséquent, vous vous en doutez, et peut s’avérer dangereux ☢️. En effet, il sera compliqué de faire une intrigue secondaire assez costaude pour marcher l’intrigue principale (surtout si vous n’aviez pas du tout prévu cette nouvelle venue).

Les idées pour ajouter une intrigue :

  • S’appuyer sur l’univers et ce qu’il a à montrer : trouvez un personnage qui est le plus à même de révéler votre univers et donnez lui du temps pour qu’il puisse l’explorer. C’est un stratagème que ne cessent d’utiliser JR Martin (Games of Throne) et JR Tolkien (Le seigneur des Anneaux).
  • S’appuyer sur votre thème de coeur et développer une intrigue qui pousse à s’interroger encore plus : dans mon roman Le Refuge, en cours d’écriture, j’ai eu envie de parler de la protection animale. Au-delà de l’intrigue principale, j’ai intégré plusieurs scènes et références aux problématiques qui se posent : abandon, trafic, marché noir, adoption…

Quelles sont les raisons pour lesquelles vous souhaitez allonger votre roman ? Quelles solutions pensez-vous utiliser ? J’espère que cet article aura su vous aider et vous donner des pistes !

Belle journée, beau weekend ✨

Marièke

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2 comments

Enirtourenef 18 décembre 2021 - 13 h 37 min

Il est vraiment bien vu d’écrire des pavés en fantasy ? Ça change actuellement, alors, parce que j’écris de la fantasy, j’ai écrit un pavé (160 000 mots) et je me retrouve avec un paquet de maisons d’éditions chez qui je peux pas envoyer parce qu’elles prennent pas au-dessus de 600 000 signes (j’en ai presque 1 million).

Je pense qu’un roman a une taille a lui. Si je raccourcissais les miens, j’aurais du mal à raconter ce que j’ai besoin de raconter. Mais si je les allongeais, on perdrait en rythme. Une petite romance mignonne peut difficilement tenir sur 200 000 mots, mais Robin Hobb aurait pas pu pondre son Cycle des Anciens avec une limite de 60 000 mots par partie.

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Marièke 13 mars 2022 - 15 h 57 min

Il est vrai qu’actuellement les maisons d’édition freinent un peu des quatre fers quand elles voient des pavés, quel que soit le genre du texte !

Ceci étant dit, certains genres sont plus favorables aux pavés : il y a plus de pavés en Fantasy et en SF qu’en romance, par exemple. (Parce qu’il faut poser les bases de l’univers, ce qui prend toujours un peu de temps.)

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