Bonjour à toutes et à tous,
Nous sommes jeudi 27 février et je réalise que je suis à la bourre quant à mon article du lendemain (aujourd’hui) : je n’ai même pas encore le sujet !
Qu’à cela ne tienne, j’avais noté dans ma petite liste d’idées d’articles que je devais faire quelque chose sur le sentiment de culpabilité, l’auteur·trice et l’écriture. C’est parfait : il n’y a plus qu’à me lancer ! Voici donc un petit article réflexion à la croisée des chemins entre article sur l’écriture et le développement personnel !
Belle lecture !
Le sentiment de culpabilité
Avant de me lancer dans le sujet spécifique du sentiment de culpabilité de l’artiste, petit arrêt sur la notion de culpabilité.
Le sentiment de culpabilité, c’est le fait de se sentir coupable (oui, bon, jusque là, je pense que je ne vous apprends rien !). On l’associe souvent à des concepts tels que : le sentiment de l’imposteur (avoir l’impression de ne pas mériter son succès, sa réussite), la procrastination intempestive, …
Le sentiment de culpabilité et l’auteur·trice
Autant dire que les personnes qui exercent une activité artistique – et notamment l’écriture – connaissent, très souvent ce sentiment :
- Quand elles ne parviennent pas à se mettre à écrire alors que (selon elles, je précise, c’est important) elles devraient ;
- Quand elles obtiennent du succès alors que (selon elles, à nouveau) elles ne devraient pas.
Pourquoi sont-elles si vulnérable me direz-vous ?
Je pense que si vous lisez cet article, vous le savez en partie… 😉
- Parce qu’être artiste / écrivain·e, c’est avoir une sensibilité forte et être plus impacté par ce type de doute ;
- Parce qu’être artiste / écrivain·e c’est se sentir porteur·se d’un message, investi d’une mission… Ne pas écrire, c’est trahir sa mission ;
- Parce qu’être artiste / écrivain·e c’est rester un homme / une femme normal·e avec un boulot qui occupe (et nourrit), une vie de famille qui engage, une vie sociale qui prend du temps. L’écriture n’est souvent qu’un à-côté passionné et passionnant auquel on souhaiterait plus se consacrer sans (réellement) le pouvoir ;
- Parce qu’être artiste / écrivain·e c’est être un homme / une femme normal·e avec la pression des « j’ai tout quitté pour écrire », ‘ »j’ai tout quitté pour vivre ma passion »… Alors même que cela n’est pas forcément possible.
Tant et si bien que toute cette pression accumulée gâche le plaisir de l’écriture et fige.
Les méfaits de la culpabilité sur le travail de création
- Vous ne profitez pas du temps présent : je devrais écrire, je devrais planifier, je devrais corriger, pourquoi ne suis-je pas en train de faire mon article de blog auteur
- Vous procrastinez plus : j’ai tellement attendu que je n’ai presque plus de temps pour écrire finalement… Je suis inutile… Est-ce que ça vaut vraiment le coup de m’y mettre ?
- L’écriture n’est plus un plaisir : chaque fois que vous y pensez, une vague de culpabilité vous envahit : je devrais plus m’y consacrer, j’ai préféré regarder un film qu’écrire hier, je suis nul·le… Au bout du bout, vous abandonnez.
Comment se détacher du sentiment de culpabilité : X astuces
Déculpabiliser, c’est dédramatiser.
C’est aussi facile qu’abstrait à dire – c’est pourquoi je n’en fais pas une astuce 😉 Dans cette partie, je vais vous donner toutes mes astuces pour apprendre à lâcher prise, déculpabiliser, dédramatiser.
1. Acceptez d’être fatigué·e
Je suis allée pas plus tard que dimanche dernier à l’exposition de Banksy à Paris. Parmi ses citations, une m’a marqué : « If you get tired, learn to rest, not to quit. » En VF dans le texte : « Si vous êtes fatigué·e, apprenez à vous reposer, non à abandonner. »
Cette citation fait parfaitement écho avec cet article et cette partie 🙂 Soyons honnête : si vous avez un job à plein temps, une relation, des enfants, des amis… il est possible que vous soyez fatigué·e de temps à autre et que l’écriture ne soit pas votre activité favorite pour décompresser.
Acceptez de faire des pauses, acceptez d’être fatigué·e.
Si vous êtes toujours fatigué·e par votre vie, par votre job, il y a peut-être autre chose qui couve cependant. C’est normal d’avoir des coups de moins bien – notamment si vous venez d’avoir un enfant ou si vous avez un travail avec des horaires décalés. Cependant, être fatigué au quotidien n’est pas très bon. Ni pour votre activité d’écriture, ni surtout, pour vous.
2. Acceptez de ne pas tout contrôler
La culpabilité est beaucoup plus forte chez les personnes control freak que chez les personnes qui ont appris à lâcher prise. Pour lâcher prise, quelques astuces :
- Ne cherchez pas à contrôler des choses qui ne sont pas de votre fait. Votre enfant tombe malade et alors que vous aviez prévu d’écrire cet après-midi, vous devez aller le chercher en catastrophe à l’école ? Ce n’est pas de votre faute. Aucune raison de culpabiliser. Vous écrirez plus tard.
- Apprenez à accepter les choses que vous ne pouvez pas changer. Cette astuce découle de la précédente. Ok, vous devez aller chercher votre enfant à l’école. Cela vous agace mais quoi ? C’est votre enfant et il est malade et l’école ne le veut plus. Crier sur votre enfant, le personnel enseignant ou la terre entière n’y changera rien. Vous pouvez crier un bon coup pour vous défouler – faites ça seul·e de préférence ^^ – mais acceptez que quoi que vous fassiez, la situation ne changera pas. Et ce n’est pas de votre faute, encore une fois.
3. Acceptez d’être imparfait·e
J’ai fait il y a presque deux ans un article sur l’idéal de perfection et sur l’imperfection. Mon imperfection. Comment j’ai accepté, avec le temps, la personne que je suis, avec ses défauts et ses qualités – tout en tentant de m’améliorer sur mes défauts.
Vous avez tendance à procrastiner ? C’est pas grave. Acceptez-le. Intégrez cet état de fait dans votre routine. Pour ma part, avant d’écrire, je fais tout un tas de choses pour me mettre en condition. C’est nécessaire pour écrire : je ne culpabilise pas de perdre une heure, je me dis que si je n’étais pas passée par cette étape d’une heure, je n’aurais pas commencé à écrire. C’est une procrastination maîtrisée 😉
4. Acceptez de réussir
Le syndrôme de l’imposteur – cette sensation que rien de ce que vous faites n’est réellement bien – et la culpabilité vont de paire. Leur point commun ? Une mauvaise confiance en vous.
Je n’ai pas vraiment d’astuce toute prête pour vous aider à gagner confiance en vous – croyez bien que si cela existait, les gourous du développement personnel vous l’auraient déjà livrées très, très chère 😉
Voici quand même quelques réflexions :
- Accepter de réussir, c’est d’abord accepter d’échouer : une fois que vous acceptez le fait qu’échouer ne fait pas de mal, vous réaliserez que réussir n’est pas bien différent 🙂
- Et puis d’abord, c’est quoi réussir ? Vous êtes vous déjà posé cette question ?
- Dans quel domaine n’avez-vous pas confiance en vous ? Est-ce dans vos capacités ? Dans votre physique / apparence ? Dans votre rapport aux autres ?
Le développement personne recèle par ailleurs d’outils pour gagner en confiance en soi – la pensée positive, la visualisation, la médiation… et ainsi de suite. Vous pouvez aussi regarder de ce côté-là pour vous poser de nouvelles questions et apporter de nouvelles réponses.
Si certaines choses vont évoluer avec le temps concernant votre confiance en vous (à trente ans passés, j’ai beaucoup plus confiance en moi qu’à vingt ans ou même à vingt-cinq), d’autres peuvent rester figées. Si c’est votre cas, n’hésitez pas aussi à consulter des professionnels qui peuvent vous aider à analyser tout ça avec un regard neutre.
Le sentiment de culpabilité est souvent existant au-delà de l’écriture. L’écriture est un endroit où votre culpabilité s’exprime mais ça ne veut absolument pas dire que c’est uniquement l’écriture qui vous apporte ce sentiment. Il est très possible que dans votre vie quotidienne, vous vous sentiez obligé·e de rendre des comptes, d’atteindre des objectifs que vous vous fixez et ainsi de suite 😉
J’espère que cet article vous aura donné quelques clés pour comprendre (et dépasser ?) ce sentiment.
Je vous dis à demain pour une newsletter et une nouvelle vidéo 🙂
A très vite,
Marièke
1 comment
Ma chère Marièke, une fois n’est pas coutume, avant de détailler mon commentaire je vais me permettre une remarque fâcheuse : deux choses me déplaisent dans tes articles : les trop nombreux encarts publicitaires au beau milieu des paragraphes, et cette foutue écriture inclusive qui, bien que j’adhère totalement au principe et que mes romans renferment tous un féminisme assumé, parasite la lecture au point d’avoir envie d’aller voir ailleurs. chose que je ne fais pas, me contentant de m’arracher les cheveux.
Quant au sujet du jour, je ne suis pas vraiment familier avec la culpabilité d’écrire, plutôt celle de ne PAS pouvoir écrire quand j’en ai envie (fait chier d’aller rendre visite à la belle-mère quand on trépigne de retrouver ses personnages). parce que se lancer dans le travail d’écriture requiert une concentration absolue, se reposer ou décompresser en faisant du sport me paraît indispensable. J’accepte d’avoir la flemme de m’y mettre, et je pars enfiler des paniers de basket pendant une heure. D’autres feront une promenade avec leur chien, chacun son truc. Oxygéner le cerveau permet de retrouver la pêche et l’inspiration !
J’accepte aussi d’être imparfait, de pondre le truc tel que ça vient, sachant que je pourrai l’améliorer ensuite selon les critères qui prévalent à la scène en question. Au final, je ne conserverai sans doute que le quart de ce que j’ai écrit mais l’essentiel sera là.
Maintenant, je te rejoins quand tu parles de confiance en soi et développement personnel. L’écriture est peut-être un palliatif à certains traumatismes. Mais quand on en ressent l’urgence et qu’on y cède, on commence à guérir.
à bientôt
Norin ANTALL