Être auteur hybride : comment cumuler autoédition et édition classique ?

by Marièke

Bonjour 👋

C’est une question qui revient régulièrement pour les auteurs et les autrices confirmé.e.s comme débutant.e.s : qu’est-ce qu’un auteur hybride et comment cumuler l’autoédition et l’édition classique ? Découverte de ce nouveau statut et astuces pour cumuler ces deux statuts d’édition.


Qu’est-ce qu’un auteur hybride ?

Auteur hybride : définition

Un auteur hybride est une personne qui cumule deux, à trois modes d’édition différentes. Pour rappel, ces modes sont l’édition classique (par le biais d’une maison d’édition à compte d’éditeur), l’édition à compte d’auteur (par le biais d’une maison d’édition financée par l’auteur) et l’autoédition (l’auteur.trice finance l’édition de A à Z seul.e).

Avec l’essor des solutions d’autoédition (KDP par Amazon en tête, mais ce n’est pas l’unique outil), il est courant de cumuler ces différents statuts. Il n’existe pas de chiffres dépeignants cette réalité – ou alors, je ne les ai pas trouvé – mais les auteurs et les autrices hybrides sont de plus en plus nombreux.

Pour ma part, c’est mon cas depuis 2016 et la parution de mon premier roman autoédité (je suis par ailleurs publiée dans deux maisons d’édition pour des nouvelles – Short Edition et PUG).

Pourquoi cumuler les formes d’édition ?

J’en parle régulièrement sur ce blog, mais l’autoédition et l’édition classique ont toutes deux des avantages et des inconvénients. En ayant l’opportunité de se placer sur ces deux tableaux, on bénéficie, en tant qu’auteur.trice, des avantages des deux mondes !

En vrac :

  • la liberté créative du statut d’auteur autoédité : nombreuses et nombreux sont les auteur.trice.s qui font le choix de s’autoédition pour garder la main sur l’ensemble du processus créatif autour de leur livre : correction, mise en page, illustrations… autoéditer, c’est aussi pouvoir écrire dans des genres plus réduits.
  • la légitimité de l’édition classique : pour beaucoup de personnes, être édité par une maison d’édition classique est synonyme de qualité et de prestige. Si d’autres éléments entrent parfois en ligne de compte, le fait d’être sélectionné.e est a minima un gage de légitimité, une sorte de laissez-passez vers le titre d’écrivain.e.
  • le retour créatif en édition classique : au-delà de la légitimité apportée par une maison d’édition classique, travailler avec une maison d’édition sous-entend être suivi et accompagné au niveau créatif. Pour certaines personnes, c’est un atout important et rassurant. À noter : en autoédition, il est possible de travailler avec des correcteur.trice.s pro ou avec des agent.e.s littéraires.
  • la communication, la mise en forme et la distribution en édition classique : dans une maison d’édition classique, ces trois pôles sont assurés par la maison d’édition, aux niveaux techniques et financiers. En tant qu’auteur.trice, vous pouvez vous concentrer sur l’écriture et laisser vivre votre livre. C’est moins prenant qu’en autoédition.

Astuces pour cumuler autoédition et édition classique

Vous envisagez de cumuler autoédition et édition classique ? Voici mes trois astuces pour que cette colocation de formes d’édition se passe au mieux, dans vos petits papiers et dans votre tête !

#1 Créer un statut artiste-auteur

On en parlait assez récemment, sur le blog (et sur Youtube, si tu préfères la vidéo) : en janvier 2020, le statut d’auteur a changé et a été transformé pour prendre en compte la réalité des auteurs et des autrices hybrides. On parle désormais d’artiste-auteur et ce statut peut réunir l’argent gagné par les maisons d’édition classique et par l’autoédition – sans nécessité de créer une micro-entreprise par ailleurs comme c’était le cas auparavant.

Bref : si vous souhaitez cumuler ces deux statuts (et même si vous n’en avez qu’un seul pour le moment), allez vous renseignez sur ce statut, vous y gagnerez !

#2 Développer son image

Ma deuxième astuce consiste à développer votre image en tant qu’auteur.trice.

Quand seules les maisons d’édition assuraient la communication et la diffusion, il était commun pour les auteurs et les autrices de laisser ces dernières gérer intégralement leur image et leur agenda. C’étaient les maisons d’édition qui décidaient des rencontres où vous alliez, des émissions où vous deviez passer et de l’image globale que vous dégagiez.

Les choses ont désormais bien changé. D’une part, nombre d’auteurs et d’autrices ne sont plus exclusivement dans une maison d’édition – les petites maisons n’ayant pas le budget de signer des contrats d’exclusivité (sans compter que les auteurs et les autrices aiment de plus en plus leur liberté). D’autre part, les moyens de communication (réseaux sociaux, sites internet, podcasts…) se sont multipliés et la communication dans son ensemble a changé. Occuper l’espace est devenu la règle.

En d’autres termes, il est nécessaire de communiquer et c’est encore plus essentiel si vous décidez d’être hybride. Votre visibilité auprès de votre lectorat vous permettra de vendre vos romans en autoédition et de signer des contrats d’édition classique. En effet, vous apporterez votre lectorat, fan de votre style, à la maison d’édition qui elle-même vous apportera son lectorat, fan de sa ligne éditoriale.

#3 Réserver des romans pour l’édition et d’autres pour l’édition classique

Dernière astuce et non des moindres pour assurer un bon équilibre dans votre activité d’écriture hybride : réserver certains romans pour l’édition et d’autres pour l’édition classique.

Pourquoi ce choix ?

Les temps liés à l’autoédition et à l’édition classique sont très différents. Alors qu’un roman, en autoédition, peut paraître quelques mois seulement après que vous l’ayiez terminé, il faudra compter plus d’un an avant de voir paraître un roman en édition classique (entre la soumission, les corrections et l’inscription à l’agenda des parutions). C’est pourquoi il sera moins frustrant d’avoir des romans pour l’édition classique et des romans pour l’autoédition.

Par ailleurs, les thématiques et les genres adaptés à l’édition classique et à l’autoédition ne sont pas forcément les mêmes. Alors que vous pourrez vous permettre de sortir des sentiers battus en autoédition, en mixant les genres par exemple, les maisons d’édition gardent une cohérence dans leur catalogue – c’est leur ligne éditoriale. Certains livres ne pourront pas trouver leur place en édition classique.

Enfin, décider de réserver certains romans à l’autoédition et d’autres, à l’édition classique, permet de mettre le meilleur de vous-même dans chacun des romans. Les processus sont différents : un roman pour l’autoédition se doit d’être fini – corrigé, mis en page, illustré, vendu – tandis qu’un roman pour l’édition a d’autres besoins – sélection des maisons, pitch, soumissions…

💡 Autoéditer et publier en parallèle

On m’a récemment demandé ce que je pensais d’autoéditer son roman tout en tentant de le soumettre à des maisons d’édition – autre façon de cumuler les deux statuts.

Je pense que c’est globalement une mauvaise idée.

  • Certaines maisons d’édition recherchent l’exclusivité : un texte déjà paru en autoédition ne leur conviendra pas.
  • Il y a un côté « réchauffé » : certaines maisons d’édition ne voudront pas retravailler un texte déjà paru.
  • Avoir les fesses entre deux chaises risque de vous faire faire un mauvais travail.

À noter ici : certaines plateformes permettent de passer de l’autoédition à l’édition classique — c’est le cas de Librinova dont je dois vous parler ! Je crois à ce type de solution pour vous faire repérer par une maison d’édition mais ce n’est pas un fonctionnement que je vous recommande à long terme.


Être auteur ou autrice hybride est courant aujourd’hui, tant les avantages sont nombreux à épouser ce mode de fonctionnement. Êtes-vous hybride ? Pourquoi ? Quels sont vos avantages et inconvénients ? Quelle forme d’édition préférez-vous ?

Belle journée, beau weekend,

Marièke

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