L’écrivain nourrit de nombreux rêves. Celui de s’arrêter de travailler pour consacrer tout son temps à l’écriture est l’un des miens mais pour des raisons (bassement) matérielles je ne peux pas prendre cette décision pour l’instant. Il faut me écrire tout en travaillant à temps plein.
J’ai eu l’opportunité d’écrire dans diverses situations : en étant lycéenne, étudiante, à temps partiel, en temps plein et la dernière en date, en fondant ma société. Toutes ces situations avaient leurs avantages et leurs inconvénients.
Je tenais à écrire cet article pour vous dire qu’il est possible d’écrire un roman en travaillant à temps plein. Même en ayant une activité sportive et une vie sociale.
Écrire un roman en travaillant à temps plein
Les avantages
Le premier avantage de travailler à temps plein est que cela nous assure un revenu régulier et assez conséquent. C’est bête mais il est inutile de rappeler que c’est un confort. 🙂
Cela assure aussi une certaine tranquillité sociale : là où le chômeur qui écrit pourrait se voir traité de rêveur, de laxiste, de faignant ou encore d’assisté, le travailleur à temps plein qui écrit sur son temps libre sera bien plus adulé.
Les limites
Écrire en situation de travail à temps plein n’est pour autant pas la panacée. Les principaux obstacles étant le manque de temps, la fatigue, le relâchement, le stress et le besoin de pauses.
Quand on travaille 35h/semaine (ou beaucoup plus), ça occupe pas mal. En ajoutant les activités et la vie sociale, voire la vie de famille, il est évident que les semaines sont courtes et les autres priorités, nombreuses.
La fatigue, le relâchement
Selon la pénibilité de son travail ou ses conditions, il peut être difficile d’enchaîner avec l’écriture. Ainsi, j’avais du mal à travailler sur un écran après avoir passé ma journée entière devant un écran.
De même, après sa journée de travail durement réalisée, on peut avoir envie de se poser et de ne rien faire car le sentiment d’avoir atteint sa jauge d’efficacité pour la journée est atteinte. Il est alors possible de ressentir le besoin de faire une pause et l’écriture peut ne pas être assez zen pour vous.
Ne vous culpabilisez pas si tel est le cas.
Des solutions pour écrire malgré le travail
La technique réside dans la décomposition de l’acte d’écriture pour le faire entrer sans douleur dans votre vie. Les points essentiels sont :
- Écrire quotidiennement – 15 minutes par jour
- Trouver la méthode qui vous convient
- Faire de l’écriture une de vos priorités
Écrire quotidiennement
Même si vous travaillez à temps plein, vous avez le temps de laisser vagabonder votre esprit et de dessiner votre histoire. Le problème de l’écriture, en général, est qu’il faut s’accorder le temps de mettre votre histoire sur papier.
Pour cela, mon conseil est d’écrire quotidiennement. En écrivant 15 minutes par jour, vous parviendrez à avancer votre texte. L’avantage d’écrire quotidiennement est que vous n’aurez besoin que de peu de temps pour re-rentrer dans votre histoire à chaque séance.
Pour ma part, lorsque j’étais à temps plein, j’avais repéré que j’aimais écrire dans le métro et j’avais énormément de temps de trajet. Je passais ainsi plus d’une heure à écrire par jour et j’ai pu écrire les 50 000 mots du NaNoWriMo en moins d’un mois.
Se dégager 15 minutes de liberté par jour (dans le métro, mais aussi en vous levant plus tôt, en vous couchant plus tard, aux toilettes, en rabotant votre pause déjeuner…) n’est pas énorme et ne vous demandera pas un énorme sacrifice. Si vous êtes du style à être frappé par l’inspiration et que vous exercez un boulot plutôt souple sur les horaires, vous pouvez même écrire sur vos heures de travail quitte à finir un peu plus tard ensuite.
Trouver des outils et méthodes efficaces pour vous
Ceci dit, trouver du temps ne suffit pas à composer un roman. Selon votre profil d’écrivain, il ne vous suffira pas de gratter des pages et des pages pour composer un roman. J’ai par exemple besoin d’avoir un plan clairement rédigé pour avancer dans mon écriture. Pour le mettre en place, je tourne mon idée dans ma tête et je la griffonne sur des carnets.
Je vous conseille d’aller donner un coup d’oeil à ces deux articles pour essayer ces méthodes et voir si l’une d’entre elles peut vous faire gagner du temps :
- Planifier son roman en 6 étapes
- La méthode flocon (avec planification)
- La méthode de l’improvisation
Faire de l’écriture une priorité
Si les deux conseils précédents vous proposent d’inclure le plus délicatement possible l’écriture dans votre vie de tous les jours, je vous conseille de dégager au moins une plage horaire de quatre heures par mois en plus de l’écriture quotidienne pour avancer sur votre texte. Ces quatre heures vous permettront de planifier, de redécouper, d’organiser de malaxer.
Pour trouver ces quatre heures, il vous faudra accepter que l’écriture fasse partie de votre vie. Et il faudra le faire comprendre à votre entourage.
Il est possible de rater un repas du dimanche par mois chez vos beaux-parents pour vous réserver quatre heures pour écrire. Il est autorisé de prendre un RTT un lundi pour gérer les courses le matin et écrire l’après-midi. Il est acceptable de demander à l’un de ses amis de garder ses enfants un samedi après-midi le temps d’écrire un peu (à charge de revanche, bien entendu !).
À vous de voir si vous êtes prêt à accorder quelques heures de votre temps à un roman.
*****
Au risque de me répéter, « ne pas avoir le temps d’écrire » n’est pas un argument valable. La plupart du temps, la question n’est pas d’avoir, ou non, du temps pour écrire mais d’avoir, ou non, fait de l’écriture sa priorité.
Au moment de commencer un roman alors que vous travaillez à temps plein, demandez-vous si vous êtes prêt à donner à l’écriture 15 minutes par jour et une plage horaire de 4 heures par mois. Si vous pouvez faire ce sacrifice, vous pourrez écrire un roman en travaillant.
À vendredi,
Marièke
Crédit image : Un bureau de travail multi-tâches. (Pixabay, CC0)
26 comments
Article intéressant qui reprend un des points qui m’a bloqué pendant plusieurs années.
Écrire en travaillant est pour moi faisable tant qu’il s’agit d’une activité secondaire. Entre des congés spécifiques (non pas un RTT mais une semaine complète) et environ deux heures par jour (et non pas 15 min), je suis parvenu à avoir une production plus que convenable. Ceci dit, j’ai un taff assez peu contraignant. C’est beaucoup plus compliqué quand on fait du 50h…
On peut potentiellement écrire en prenant moins de temps, mais dans ce cas il faudra très vite un an ou plus pour le moindre projet, avec les risques de se lasser ou de perdre le fil. Mais je suis d’accord avec toi : si le but est d’écrire son roman, c’est viable et un bon compromis.
Par contre, si le but est d’en faire une activité importante et pourquoi pas devenir écrivain, dans ce cas il n’y a pas de secret : libérer beaucoup de temps devient nécessaire.
Il est évident que lorsque l’on écrit 15 minutes par jour, on ne produit pas plus d’une ou deux pages par jour… et qu’il faut environ un an pour aboutir à un premier jet pour son roman. Dans le cas où l’on souhaite avoir une production plus importante, c’est clair que ce temps-là n’est pas suffisant 🙂
Après, il y a un élément que je n’ai pas évoqué mais qui me vient à l’esprit en te répondant : écrire s’apprend et ce qui va prendre 15 minutes dans un premier temps, ne prendra que 5 minutes peu à peu. L’effort demandé sera moins important et il pourra être plus facile d’écrire un peu plus et un peu plus vite.
Concilier l’écriture et une vie professionnelle est périlleux… Encore plus quand on a des enfants en bas âge. J’en ai fais l’expérience et très franchement je n’ai pas brillé par réussite. Surtout que l’inspiration peut nous prendre à n’importe que moment … En tout cas, je félicite ceux qui réussissent à concilier les 2 🙂
Ce n’est clairement pas évident de tout concilier… Mais il faut se faire une raison : il n’y a que peu d’auteurs qui peuvent se permettre d’arrêter de travailler pour écrire. Il faut donc apprendre à écrire tout en travaillant, quitte à réduire ensuite, un peu, son temps de travail si possible 🙂
Pas facile c’est sûr! ! Mais renoncer c’est juste impossible alors il faut s’adapter et s’organiser. Parfois j’ai quand même du mal à tout concilier, mais je n’abandonne pas mes objectifs même si je sais que ça prendra plus de temps. Avec des enfants en bas âge c’est compliqué mais maintenant qu’ils sont plus grand je m’octroie du temps pour moi. sans culpabiliser. Mais ça ne fais qu’un peu plus d’un an que j’ai pris ces bonnes résolutions. Pour le moment je m’y tiens et ça me donne satisfaction même si, à cause de mon temps plein, je ne peux pas m’y consacrer autant que je voudrais.
Je me suis retrouvée dans ton article, j’ai décidé d’inclure mon blog et l’écriture dans mes priorités ce que mon compagnons et mes enfants comprennent très bien puisqu’ils ont eux-même des hobbies.
Je n’ai pas d’enfants à titre personnel. S’ils sont certainement une source d’inspiration sans fin, ils doivent aussi être une source d’épuisement énorme ! 🙂 Je veux bien croire que l’on soit dans l’obligation de ralentir ses projets d’écriture quand on cumule travail à temps plein et petites têtes blondes ! Mais il ne faut pas abandonner et je suis impressionnée par le courage de ceux qui continuent à tout faire de front !
Hello !
Il faut vraiment que j’applique cela et j’ai toujours en mémoire l’article concernant le temps et l’organisation.
Y a plus qu’ à !!!!
Bonne journée Marieke,
Sonia
Bon courage ! 🙂
Article très intéressant. J’avoue que je ne suis pas forcement d’accord sur le fait qu’on doive définir si oui ou non l’écriture est une priorité pour nous. Personnellement, avec une vie de famille ultra chargée, un job à temps plus que complet, des hobbies et j’en passe, c’est plus une question de motivation à l’instant T que de priorité. L’écriture est une priorité pour moi, mais comme peut l’être ma vie de famille ou mon épanouissement personnel, du coup, pas toujours facile de se dire que je vais faire passer telle ou telle priorité avant et du coup, c’est souvent une question d’envie…
Bref, je découvre ton blog et je me régale !
Je comprends totalement qu’il puisse être difficile de faire un choix entre ses hobbies et ses passions. C’est bien pour ça que je parle de « faire de l’écriture une priorité », soit accepter de mettre en retrait certaines de ses passions pour faire passer l’écriture en premier. Cela veut dire refuser de temps en temps une sortie familiale pour avoir du temps pour écrire ou ne pas aller à son sport une fois de temps en temps…
Étant en phase de redémarrage, ton article tombe à point. D’accord sur le fait d’en faire une priorité si on veut un peu avancer, et ne pas laisser les idées traîner dans un tiroir de ses rêves. Mon soucis est que mon boulot me passionne et débordé largement des 40h.
Dans un premier temps, écrire 15 minutes par jour pourrait être compatible avec ton boulot, même si tu travailles 40h par semaine. Et puis, une fois l’habitude d’écrire régulièrement prise, peut-être auras-tu envie de laisser un peu ton boulot de côté pour réserver du temps à l’écriture 🙂 Il y a pire souci que d’être passionné par son travail ! 🙂
Ceci étant si je trouve assez facile d’écrire (premier jet) par petites portions, relire et récrire me semblent moins faciles à découper. Quel est votre avis ?
Je pense la même chose que vous : j’aime avoir pas mal de temps devant moi quand je travaille à une correction / réécriture. Ceci dit, je connais des auteurs qui travaillent beaucoup sur leur plan initial pour limiter leur travail de réécriture. C’est peut-être quelque chose à explorer pour vous : bien cadrer votre travail de création pour éviter d’avoir ensuite trop de travail.
Étant travailleur indépendant avec deux activités… j’aligne les heures de travail pratiquement sept jours sur sept.
Je n’ai trouvé qu’une solution pour écrire, me forcer à prendre du temps et réorganiser mon temps de travail, voir prendre de temps en temps des jours de congés pour écrire sinon je ne ferai ps une seule ligne.
Je te souhaite beaucoup de courage pour enchaîner autant de boulot.
Tout le monde n’a pas les mêmes besoins au moment d’écrire : si certains peuvent se satisfaire de 10 minutes pour écrire un roman, d’autres ont besoin de plages horaires plus longues ! Ce n’est pas grave 🙂 Il faut trouver le système qui nous convient le mieux ! (et qui convient le mieux à notre rythme de vie)
Bonjour,
Je ne sais pas si vous continuez à visiter votre blog, mais je voulais juste vous remercier pour cet article qui me redonne espoir. ça fait trop longtemps que j’attends d’avoir du temps d’écrire cette histoire qui me brûle, avec une grosse frustration et une crainte de quitter cette terre avant de l’avoir écrite. (c’est l’histoire de ma vie, pour mes enfants) Votre article me parle tout à fait, j’avais commencé à écrire 20 minutes par jour, mais je n’avais pas pensé aux 4 heures mensuelles, et le fait que vous l’ayez expérimenté m’encourage beaucoup à y croire.
Je confirme que lorsqu’on rentre dans l’énergie d’écrire, en écrivant tous les jours, l’écriture devient plus fluide, facile, et on est comme porté par notre histoire. Je l’ai vécu pendant les 3 mois où j’écrivais 20 minutes par jour. Par contre, si on ne fait QUE 4 heures dans le mois, ou écrire pendant les vacances (ce que je fais) ce n’est pas pareil, on a quitté ce courant d’écriture et c’est dur de s’y replonger à chaque fois. Donc merci encore!
Bonjour,
Comme souvent, il n’y a pas de meilleure méthode et on a tous des emplois du temps qui nous obligent à être des magiciens du temps 😉 Je vous souhaite beaucoup dans réussite et de courage pour votre projet d’écriture !
Bonjour, heureuse d’être tombée sur un blog aussi intéressant !
C’est sûr que concilier les études et l’écriture c’est très très coton ! Surtout quand on se lève très tôt ou que celles-là nous mettent souvent sur la corde raide. Mais l’écriture peut nous aider à nos recentrer sur les études en nous accordant une bulle revigorante. C’est sûr que trouver le courage d’allumer l’ordinateur pour écrire seulement 15 minutes c’est dur, mais une fois que c’est fait, c’est fait !
Mais parfois il faut savoir faire le part des choses et faire une pause, notamment dans les moments de rush dans les études ou au travail.
Merci pour cet article, au plaisir d’en lire d’autre aussi passionnants !
Oui, disons qu’il faut savoir se forcer mais pas se culpabiliser 😉 C’est difficile de trouver le juste milieu !
Merci pour tes encouragements !
Bonjour,
Je découvre un blog super intéressant, plein d’idées et de bons conseils.
Effectivement ma recherche google « comment trouver du temps pour écrire quand on travaille à temps plein » m’a orientée vers votre blog.
Je bosse à temps plein et je suis dans 2 troupes de théâtre, donc répétitiions après le boulot etc … ma motivation est aléatoire et joue au yoyo.
Des fois je me dis allez tu t’y remets et des fois je me dis « à quoi bon ! ».
Ca fait 5 ans que j’ai commencé mon écriture et j’y reviens régulièrement en ayant l’impression de ne pas avancer !
C’est pénible.
Le système de passer 15 minutes par jour à écrire me semble une super idée et du coup ça fait revenir plein de choses en mémoire et les idées viennent du coup plus régulièrement.
Je vais tacher de m’y tenir.
Merci beaucoup pour tous ces conseils !!!
Merci pour ton message et j’espère que tu tiens le cap des 15 minutes par jour !
Bonjour, merci pour vos conseils, depuis février, en plus de mon job à temps plein et de mes 3 enfants, je prends des cours d’écriture dans l’optique d’écrire un roman. Pour l’instant, je gère mais j’espère que j’irai jusqu’au bout ??
Bonne soirée,
Estelle
C’est clairement beaucoup de boulot mais c’est très satisfaisant ! Bon courage à vous !
Je vais sans doute paraitre intransigeante et je m’en excuse d’avance, mais j’ai tendance à penser comme Daniel Pennac, auteur, que je cite ici : « Et pourquoi celle-ci, qui travaille, élève des enfants, conduit sa voiture, aime trois hommes, fréquente le dentiste, déménage la semaine prochaine, trouve-t-elle le temps de lire, et ce chaste rentier célibataire, non ? Le temps de lire est toujours du temps volé (tout comme le temps d’écrire, d’ailleurs, ou le temps d’aimer) » – (Daniel Pennac – « Comme un roman »).
Je pense qu’on trouve toujours du temps pour ce qui nous tient vraiment à cœur.
Après, il est possible que je me trompe, et je ne vis pas la vie des autres, mais ça reste ma conviction.
Bonjour, aucun problème avec votre point de vue, au contraire 🙂 J’indique dans l’article que tout est question de priorité ! Après, il y a des méthodes pour se ménager du temps et se mettre en ordre de marche !