Bonjour !
Hier, je prenais le train entre Toulouse et Paris. Sept heures de transport que je consacrais à mes travaux de rédaction pro et, surtout, à l’écriture de mon synopsis de travail. L’occasion était un peu différente de d’habitude et j’ai décidé d’y consacrer un article tout aussi différent – car j’avais envie d’innover un peu. Suivez moi dans l’élaboration de cet élément essentiel.
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Le synopsis de travail
Un synopsis de travail est un résumé complet du roman à écrire. Il comporte le début, le milieu et la fin, et se découpe en plusieurs paragraphes (un paragraphe par partie, en général, mais cela dépend de la longueur de vos parties). Il peut servir à étudier en amont les coins et les recoins de son intrigue, le but étant de se poser les bonnes questions avant de se lancer dans l’écriture.
Tous les auteurs n’utilisent pas de synopsis de travail mais pour ma part, j’aime l’utiliser quand je ne suis pas satisfaite de l’intrigue et qu’elle n’est pas encore très claire dans mon esprit. A partir du synopsis de travail, j’aime planifier les premières scènes de mon roman juste avant de me lancer dans l’écriture. Le synopsis est l’une de mes dernières étapes dans la préparation d’un texte.
Synopsis, résumé et synopsis de travail
Ces distinctions mériteraient un article à elles toutes seules. Pour le faire rapidement :
Un synopsis est un texte qui résume l’intrigue de bout en bout et donne envie de lire le roman. C’est un document demandé par certaines maisons d’édition pour juger de l’intérêt d’un texte (elles demandent à lire le synopsis avant de lire le roman complet).
Un synopsis de travail est un texte qui résume l’intrigue de bout en bout. A l’opposé du synopsis, le synopsis de travail est écrit AVANT la rédaction du texte. Comme son nom d’indique, il sert de base au travail d’écriture.
Un résumé (ou quatrième de couverture) est un texte qui donne envie de lire le roman.
7h de train et préparation
8h04 – Gare d’Austerlitz à Paris
Le soleil commence timidement à se lever sur Paris, dans un nuage rosé tel qu’il en a le secret en automne. Je sors d’une demie-heure de métro, sac sur le dos et valise à bout de bras. J’ai juste le temps pour prendre un café et aller prendre ma place dans le train.
Update: c’est la déception, il n’y a pas de Starbuck à la gare d’Austerlitz. Je vais devoir me satisfaire d’un Americano façon La brioche dorée.
8h28 – Gare d’Austerlitz à Paris
Le wifi dans les trains, c’est encore loin d’etre la réalité. Dans mon Intercités en direction de Toulouse, pas un brin d’internet, mais ce sera mieux pour me concentrer. Truc moins sympa, par contre, je suis dans un compartiment… Mon Americano fumant calé au sol, je pose mon ordinateur sur mes genoux. Objectif des deux prochaines heures: rédiger une chronique de livre pour un blog pour lequel je travaille et avancer sur les contenus texte du site e-commerce d’une cliente.
9h51 – Dans le train après Orléans
Alerte passagère reloud. « Vous l’avez pris ma place. » Meuf, on est 8 dans un compartiment de 8 places : on s’en fout un peu (carrément) de savoir si tu es pile à ta place ou pas. En tout cas, moi, j’ai fini mes textes pour ma cliente. J’entame ma chronique de livre.
10h20 – Quelque part dans le centre de la France
Le contrôleur vient de passer et mon ordinateur n’a presque plus de batterie. Dans mon compartiment, pas de prise: donc travail terminé. Ce n’est pas bien grave, j’ai bien avancé ma chronique. Ce sera juste l’histoire d’une demie heure de travail pour la compléter. En plus, j’avais prévu le coup: j’ai emmené un carnet pour bosser sur mon synopsis. Writing time!!!
11h55 – Gare de Limoges Bénédictin
On vient de arrêter et j’ai posé mon carnet à coté de moi. J’ai gribouillé plusieurs pages mais pas encore de synopsis. Pour l’instant, j’ai écrit dans l’ordre chronologique tout ce que je sais à partir de mon premier jet incomplet et de mes toutes nouvelles fiches personnage. Il y a des trous et je ne suis pas encore sûre de ma fin. MAIS j’ai enfin trouvé mes trois grandes parties. Je vais désormais essayer de détailler les événements dans chaque partie pour voir si c’est plus clair.
12h35 – Quelque part
J’étais trop concentrée pour m’intéresser au trajet de mon train et je serai bien incapable de dire où nous sommes à présent. Toujours est-il que mon synopsis vient de trouver une première ébauche de fin et que ça fait plaisir. Mon histoire se découpe en 4 parties différentes. Satisfaite, je quitte l’écriture et me rabats sur le livre que j’avais à chroniquer (oui, je n’ai pas encore lu la dernière partie et j’ai presque fini la chronique : ne me jugez pas, il s’agit d’un livre de développement personnel X résultat d’enquête en psychologie sociale).
15h19 – Toulouse Matabiau
Mon train s’arrête en gare de Toulouse Matabiau, mon terminus. Pas question de trainer, je dois relayer à 15h45 mon associée pour une formation. Le travail reprend : je prendrais le temps, certainement vendredi soir, de mettre mon synopsis de travail au propre.
Petit point sur la méthode utilisée
- Ecrire dans l’ordre chronologique
- Si présence de trous, lister l’ensemble des événements connus
- Si présence de trous, commencer par la fin
- Lorsque les trous persistent, miser sur un découpage en partie et un rangement des différents événements
Si je peux vous donner un conseil : Lâcher l’affaire en cas de blocage dans l’écriture de votre synopsis n’est PAS la bonne solution. Vous risquez trop de tout abandonner parce que ça bloque. Je vous conseille d’insister et de vous asseoir avec un stylo et une feuille. En prenant votre réflexions dans un sens puis dans l’autre, en pensant à travers les personnages ou les événements, ça finit par venir. Et si ça ne vient pas, interrogez à nouveau vos personnages et votre thématique.
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J’espère que cet article un peu différent de ce que j’ai l’habitude de faire vous aura intéressé. J’ai pensé que vous pourriez être amusé de lire le processus de création dans sa forme la plus banale et brutale à la fois. Dites-moi si ça vous plait ou si vous préférez des articles plus méthodiques comme il m’arrive souvent d’en faire.
A demain pour la newsletter en forme de bilan d’octobre,
Marièke
6 comments
Très intéressant cet article, je suis justement en train de penser à la manière de réfléchir à mon synopsis avant d’attaquer le nano. Je vais essayer ta technique, ça me semble plutôt efficace !
Je trouve intéressant de te voir entrain de préparer ton texte. Tu as l’air d’avoir une bonne capacité de concentration et beaucoup d’énergie pour travailler autant pendant ce trajet !
Moi aussi les trains ont tendance à me donner l’envie d’écrire 🙂
Je ne pense pas faire un synopsis détaillé de mon histoire avant le début du nano. Par conte j’ai liste des scènes que j’aimerai faire apparaître et demain je finalises mes arcs narratifs pour mes personnages principaux.
Merci pour cet éclairage et tes conseils motivants de ne pas lâcher l’affaire 🙂
Merci pour ton message 🙂
slt
grand merci pour votre article
moi j’ai commencé a écrire un livre qui date déjà (depuis 2002). au début c’étai pour le fun, mais depuis que les gens me lisent il encouragement à en faire une vraie roman. raconter des histoires m’a toujours passionné et devenir écrivain m’a toujours fait peur (la peur de ne pas être à la hauteur ou de passer du temps sur quelque chose qui demain ne nourrirait pas son homme sans doute).
aujourd’hui j’ai une envie folle de me lancer dans cet aventure (l’écriture). mon histoire je l’ai toujours écris sans un réel plan, mais aujourd’hui je sens la nécessité de tout réorganiser et depuis déjà j’arrive vraiment pas à m’adapter avec vos conseil que faire ?
Il n’y a malheureusement pas de technique magique 🙂 As-tu essayé le plan, la méthode flocon, le synopsis ? Il existe de nombreuses méthodes 🙂