L’écriture et Eva de Kerlan

by Marièke

A 37 ans et après dix ans dans les métiers de l’édition, Eva de Kerlan a décidé de se consacrer entièrement à sa vie d’auteur un peu malgré elle (mais à son plus grand plaisir). Aujourd’hui, elle partage sa vie professionnelle entre écriture et tâches éditoriales ( elle participe à un comité de lecture pour une maison d’édition et elle intervient pour orienter des auteurs à finaliser ou à remanier leurs textes). Découvrez son parcours.

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L’écriture

Comment es-tu venue à l’écriture ? Pourquoi ? Qu’est-ce que cela vous apporte ? Quels genres aimes-tu lire et écrire et pourquoi ?

L’écriture, je crois que ça a toujours été en moi. Ou plus exactement : l’envie de raconter des récits, des histoires, des rêves. Enfant, c’était une porte ouverte sur un autre univers, un univers qui me convenait, que je pouvais créer et modeler. Quand j’ai découvert le pouvoir des mots, la possibilité de remanier par moi-même des passages, des idées, des livres et des films, comme je l’entendais, ça a été l’élément déclencheur. Il n’en a pas fallu plus pour que je commence mes propres récits sur papier.

J’ignore ce que ça m’apporte exactement, c’est comme plonger profondément en soi, ouvrir des fenêtres et choisir celle que l’on veut observer. C’est un moment de calme et de bien-être qui a un effet positif sur moi. Peut-être que ça m’aide aussi à supporter certaines choses de la vie pas toujours drôles. Mais en tout cas, c’est quelque chose dont je ne peux pas me passer.

J’ai toujours préféré écrire des romans d’aventure un peu fantasy ou science-fiction, mais en restant dans un cadre très naturel, dénué d’urbanisme et de violence – il y en a déjà assez comme ça alentour. Mais par hasard et par chance, j’ai découvert le monde de la romance, et j’avoue prendre un certain plaisir à créer ces histories de rencontres dans des situations diverses.

Quant à lire, clairement, j’ai une préférence pour le fantastique, la fantasy, les romans historiques et ceux d’aventure. Ça me permet de m’évader, d’aller très très loin de mon quotidien. C’est ressourçant.

Comment écris-tu ? Quelles sont tes habitudes ?

J’écris à l’ancienne méthode : avec un stylo et du papier. C’est assez étrange, mais à l’heure de l’informatique et des facilités diverses, rien n’y fait : mes meilleurs textes, ils sont tous passés par la case : cahier. C’est plus long, plus fatiguant, car ensuite je tape tout puis je relis, j’enrichis et je corrige, mais j’ai beaucoup de mal à rédiger directement sur clavier, et c’est encore pire si je dois utiliser un dictaphone !

En général, j’aime être seule, au calme, la nuit c’est le moment idéal, mais ça n’est pas toujours possible. Alors je me force en journée. Du moment qu’on ne vient pas me déranger….

Les difficultés d’écriture

 

Quels sont les autres obstacles que tu rencontres ?

Mmmmm je ne sais pas s’il y a des choses plus difficiles que d’autres. Peut-être est-ce de devoir finir un texte alors qu’un autre frappe à la porte de mon cerveau pour sortir au grand jour ? Ou alors de m’apercevoir que le plan que j’ai posé ne convient pas, qu’il faut tout remanier. C’est alors un quitte ou double : se laisser porter par ses idées en travaillant sans filet, ou tout effacer et recommencer de zéro.

Côté obstacles, c’est plus le temps qui s’oppose à moi. Il y a tant à faire et à gérer, aussi bien au niveau personnel avec ma famille que professionnel, que du coup, des fois, j’ai beau faire, les textes n’avancent pas. Et c’est carrément rageant de faire du surplace quand on a plusieurs récits qui patientent sur des bouts de papier que je m’en occupe !

Tu dis te « forcer » pour écrire en journée, comment fais-tu pour te forcer ? Tu te mets devant une feuille, tu te fixes un planning ?

C’est difficile d’écrire en journée pour moi, à cause des sollicitations externes : le téléphone, l’ordinateur, les trucs à faire, et les horaires à respecter (comme les sorties d’école). Du coup je me sens « coincée » car je sais que je serais obligée d’arrêter à un horaire donné, et pas quand j’en aurais envie ou que j’aurais fini mon chapitre.

Donc pour me forcer, je m’oblige à un objectif. Par exemple, la rédaction d’un chapitre le matin,e t d’un autre dans l’après-midi. je coupe tout, je prends mon cahier et je vais volontairement me poser hors de mon bureau, là où je n’ai pas la tentation ordi, pile de trucs à faire et autres. et c’est un peu comme si je me donnais une grande claque pour me motiver. je me lance dans l’écriture, et vlan. mais à l’instinct, à l’envie, lorsque je n’ai pas un délai restreint à tenir, je n’écris pas en journée.

Projets en cours et publiés

As-tu déjà terminé des projets (nouvelles, romans) ?

Des projets terminés, j’en ai quelques-uns, oui.

Eva de Kerlan - Gourmandises

Il y a la saga Journal d’un gentleman, mon baptême du feu en terme de romance. Puis Zeus dating, record personnel de rapidité en matière de rédaction. Et quelques nouvelles très érotiques, un défi assez déconcertant que j’ai relevé avec plaisir, car je ne suis pas très à l’aise avec les textes courts. Mais ça a été une excellente expérience.

Eva de Kerlan - Zeus Dating

J’ai aussi un premier livre de fantasy qui est paru, mais sous un autre nom de plume, il y a quelques années, et un autre, en fantasy/science-fiction, qui sortira peut-être l’an prochain, c’est en cours de finalisation.

(Ndlr : Retrouvez tous les écrits de Eva de Kerlan sur sa page auteur Amazon)

Quels sont tes projets pour la suite ?

Côté finalisation de textes, je suis sur les derniers volumes d’une saga qui est en début de parution : « son » reflet (Evidence Editions). J’achève aussi en parallèle un long scénario, mais je n’en dis pas plus pour l’instant. Et j’ai également une suite et fin à rédiger pour une histoire qui paraîtra à la fin de l’année (chez Nisha éditions).

Je médite aussi pour une suite et fin de Zeus dating, c’est en bonne voie, manque de temps seulement. Il y a une ébauche de texte plutôt contemporain qui me tente, et un autre qui lui serait un mélange de romance et de roman d’aventure historique, mais c’est à l’état d’ébauche – dès que j’ai fini certaines choses, je m’en occupe, car il me tente, celui-là !

Vie d’autrice

Quand as-tu pris la décision de te consacrer à 100% à ta vie d’auteur ? Pourquoi ?

En réalité ce n’est pas vraiment moi qui ait pris cette décision, c’est plutôt un concours de circonstances. Je pense que l’élément déclencheur, c’est Nisha éditions qui me retient pour écrire son « Journal d’un gentleman ».

A l’époque, je suis en congé parental, pas de souci pour moi, je me lance. Puis viennent les nouvelles de Gourmandises, et Zeus dating dont le tome 1 est retenu au concours organisé en partenariat avec B Sensory. Cela commence à faire pas mal de choses à rédiger en même temps… En été 2016, mon employeur me contacte, l’air de rien, pour connaitre mes intentions : rester à m’occuper de mon petit, revenir ou… partir définitivement ? Mine de rien, un vaste plan de réduction de personnel est lancé, et ça arrangerait beaucoup de monde que je ne revienne pas… après multiples négociations, discussions et réflexions, je valide mon départ. Me voici libre comme l’air. En parallèle, Nisha m’inclut dans un nouveau projet, Evidence éditions accepte deux de mes textes, Nisha en valide un autre… me voici auteur à 100% avant même de l’avoir réalisé.

Qu’est-ce que ça a changé pour toi ?

Oui, et non… non car j’étais déjà chez moi à mener ma petite vie en gérant mes textes à rédiger. Oui car je travaille à présent sans filet on va dire, sans cette possibilité de revenir à un emploi stable et dont on sait exactement combien on touchera en fin de mois. C’est très différent etça change des choses, mais ce n’est pas plus mal. Et honnêtement, je ne le regrette pas. 🙂

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Merci à Eva de Kerlan pour ses réponses ! Je trouve cela absolument génial de pouvoir se consacrer à son travail d’autrice mais je me rends compte le travail que c’est – il n’y a qu’à voir le nombre de textes sur lesquelles elle travaille 😉 Vous pouvez suivre les écrits et actualités de Eva de Kerlan sur sa page Facebook d’autrice.

Comme d’habitude, n’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez participer à cette série.

A demain pour un article un peu différent sur l’écriture d’un mémoire d’études… (oui, je n’oublie pas les étudiants qui lisent ce blog !)

Marièke

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2 comments

Elodye H. FREDWELL 29 mai 2017 - 21 h 20 min

Je trouve cela admirable les personnes qui arrivent à faire de l’écriture leur métier (comme Samantha Bailly qui en parle très bien dans ses vidéos), mais je sais que pour le moment, ce n’est pas pour moi. L’écriture est ma plus grande passion et mon rapport au travail est trop négatif pour faire de l’écriture mon travail à temps plein. Mais un jour, peut-être. Merci pour cet interview ! (Et attention, la dernière question, il doit y avoir une erreur, ça ne correspond pas très bien ;))

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Marièke 1 juin 2017 - 7 h 43 min

J’espère surtout que ton rapport au travail évoluera 😉 Car c’est quand même l’une des choses qui occupe une grande partie de la vie ^^’

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