Nous nous retrouvons aujourd’hui pour le dernier article de la série Auto-éditer son roman. Je vous invite à découvrir ci-contre les autres articles de la série si vous les avez manqué 🙂 Pour ce dernier opus, je souhaitais m’arrêter sur la difficile tâche qui attend l’auteur auto-édité : promouvoir son livre.
L’une des différences entre l’édition classique et l’auto-édition est que vous, et seulement vous, devrez assurer la promotion de votre livre. Au sein d’une maison d’édition, l’auteur a aussi un rôle de promotion (notamment au sein des petites maisons d’édition qui n’ont pas la force économique pour assurer une promotion de grande envergure) : pensez juste à demander à votre maison les actions qu’elle a entreprise.
Disclaimer : Certains auteurs feront tous les conseils énoncés ci-dessous sans aucune efficacité tandis que d’autres ne feront rien et verront leurs ventes exploser. Soyons honnête : il n’y a pas de méthode miracle ! La communication est aussi liée à la chance, au timing, au feeling. Ceci dit, il est possible de faire jouer la chance en sa faveur pour promouvoir son livre : cet article vous montre comment.
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Conseil #1 Ne spammez pas !
Avant de commencer, une chose. Une chose essentielle. C’est LE conseil que vous devez retenir si vous ne l’appliquez pas déjà : ne spammez pas la planète entière avec votre roman. N’imitez pas les auteurs qui copient-collent un lien vers leur roman sur tous les groupes Facebook qu’ils croisent. N’invitez pas des gens que vous ne connaissez pas à rejoindre votre page Facebook sans même vous présenter. Ne mettez pas dix fois de suite un lien vers votre roman sur votre compte Twitter. Toutes ces pratiques ne servent à rien, sinon à agacer les gens.
EDIT (merci David pour ce retour) : Plus largement, soyez positif ! Il n’y a rien de plus désagréable que quelqu’un qui se plaint, est négatif et qui peut même devenir agressif… Même si vous ne rencontrez pas le succès espéré dès les premiers jours de votre publication (voire lors de la publication de votre premier roman), évitez de vous montrer sous un mauvais jour qui pourrait laisser une trace négative dans la tête de vos lecteurs. (Rappelez-vous, la communication est le pays des Bisounours, tout va bien dans le meilleur des mondes !)
En matière de communication, demandez-vous comment vous réagiriez face à la pub que vous faîtes. Mettez-vous à la place de vos potentiels clients : qu’est-ce qui vous fait acheter un livre ? La pub, les critiques positives, une vidéo teaser ? Qu’aimez-vous ? Que n’aimez-vous pas ?
D’une manière générale, les gens achètent un livre car :
- Ils aiment un auteur
- Ils aiment un univers, une thématique
- Ils aiment un genre
- Ils en ont entendu parler (en bien ou en pas bien)
Votre rôle va être de répondre à ces différents comportements d’achat.
Conseil #2 Faîtes découvrir l’auteur que vous êtes
Le premier conseil que je peux vous donner concerne votre présence en ligne en tant qu’auteur : vous avez intérêt à la développer. Et ce, sur deux supports en priorité : Facebook et le web.
Sur Facebook
C’est la base. Au moment de développer votre présence en ligne, créez-vous une page facebook à votre nom d’auteur. Pour la développer, parlez-y de vous, mais aussi de votre roman, de vos lectures, de vos recherches pour créer votre univers. Cette page vous permettra de partager de manière plus professionnelle votre livre une fois qu’il sera publié (vous pourrez en plus le partager sur votre compte personnel).
Sur Internet
Si vous avez du temps / l’envie / des connaissances en web, je vous conseille d’ajouter à votre page Facebook un site web et/ou un blog. Cela vous donnera une dimension encore plus professionnelle en tant qu’auteur. Il est même possible qu’avoir un site web favorise la publication par un éditeur classique.
Conseil #3 Faîtes fantasmer votre lectorat sur votre livre
Au moment d’intéresser les gens à leur jeux vidéo, les studios de création de jeux vidéo ont tout compris. Ils sont les maîtres des goodies et des produits dérivés : artwork, images issues du jeu, bandes annonce, versions de démo jouables… Cela sert à faire rêver : pourquoi ne pas faire ça autour de votre roman ? Cela sera encore plus puissant si votre univers est extraordinaire ! (Auteurs de fantasy / fantastique / SF : à votre aquarelle !)
Montrez des images
Dans le cas de Pouvoirs, je me suis limitée à partager le design de la couverture. Mais pourquoi ne pas proposer aussi ce que les développeurs appellent du character design ou des artwork ? Les cartes de monde sont aussi très appréciées. Les visuels peuvent être très agréables pour plonger vos lecteurs dans votre texte.
Créez une vidéo
Plus difficile à mettre en oeuvre mais très intéressant aussi, la création d’une vidéo en guise de bande annonce pour votre roman. De la musique, des citations et/ou des avis, quelques clichés d’inspiration de votre texte et/ ou des artworks et vous voilà avec une vidéo.
>> N.B. : Notez bien que pour les images comme pour les vidéos vous devez absolument vous poser la question des droits d’auteur (vous ne pouvez pas utiliser n’importe quelles images ou musiques dans vos créations).
Conseil #4 Faîtes parler de votre livre
Contactez les blogueurs littéraires
En amont de la parution de votre livre, entrez en contact avec des blogueurs littéraires. Notez bien qu’en leur demandant de lire et de chroniquer votre livre, vous leur demandez un service / un échange de bons procédés. Restez courtois et pour éviter de faire perdre du temps à tout le monde, vérifiez au moment de les contacter que les blogueurs 1) lisent le genre que vous proposez et 2) acceptent les livres auto-édités. Dans ce cadre, il peut être intéressant d’avoir quelques livres imprimés en avance pour pouvoir les proposer aux chroniqueurs.
Contactez la presse
Si Libération, Le Monde ou Le Figaro ne seront pas forcément intéressés par le premier roman que vous avez auto-publié, les quotidiens locaux, en recherche de bonnes histoires et d’articles positifs peuvent être intéressés. Si l’auto-édition s’est largement développée, elle n’est pas encore complètement entrée dans les moeurs. De peu que votre histoire personnelle soit un peu atypique (vous avez 16 ans, vous publiez une histoire en hommage à quelqu’un de particulier, votre histoire est en rapport avec un fait réel, vous racontez l’histoire de votre commune…), vous pourriez les intéresser. Cela vous donnera un peu de visibilité et pourra vous servir dans un second temps : vous pourrez partager l’article sur votre site et vous pourrez l’utiliser pour témoigner de votre sérieux face à une librairie, par exemple.
Faîtes des offres promotionnelles
Afin de lancer votre livre, certains auteurs optent pour mettre en place un prix d’appel durant les premiers jours de la publication de leur livre sur les plateformes de vente (Amazon, Kobo…). Le livre peut être gratuit pendant un jour pour favoriser le nombre de vente et les commentaires. Cela peut permettre de le rendre visible au sein des différentes plateformes de vente et d’entrainer plus de ventes dans les jours qui suivent. Il faut juste faire attention à ne pas faire des promos sans aucune raison : elles auront tendance 1) à donner à penser que votre roman ne se vend pas et 2) à gêner ceux qui auront acheté plein pot votre livre quelques jours auparavant.
Conseil #5 Continuez à diffuser votre livre après la parution
La plupart des actions indiquées auparavant sont à réaliser en amont de la parution de votre livre. Celles qui suivent interviennent ensuite. Beaucoup d’auteurs ont tendance à miser sur le lancement et à arrêter la promotion ensuite. S’il est évident que l’auteur ne peut pas passer sa vie à promouvoir son premier roman (il en a bien d’autres à écrire !), il est pas mal de continuer à diffuser son livre par d’autres canaux après son lancement.
Contactez les librairies de votre ville
Si vous optez pour publier votre livre au format papier, il peut être intéressant de contacter la (ou les) librairies de votre ville. Selon leur ouverture d’esprit face à l’auto-édition, elles pourraient accepter de mettre votre livre en rayon et/ou d’organiser une séance de signatures.
Contactez les salons du livre proches de chez vous
Chaque salon du livre a sa politique pour gérer les auteurs auto-publiés. Certains accepteront de vous confier gratuitement un petit mètre carré quelque part, tandis que d’autres vous demanderont de vous acquitter d’une certaine somme. N’hésitez pas à les contacter pour connaître leurs conditions.
Renseignez-vous sur ce que propose la plateforme qui vous édite
Les différentes plateformes qui diffusent votre livre ont tout intérêt à vous voir vendre des livres : elles proposent toutes des programmes / des plans pour booster votre communication. Amazon propose par exemple le programme KDP Sélect (il permet de vendre plus mais vous oblige à diffuser votre livre numérique en exclusivité sur Amazon).
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J’espère que cet article vous aura aidé à trouver des idées pour le lancement de votre livre. Il est évident qu’en tant qu’auteur auto-édité ayant (très probablement) un travail à côté vous n’aurez pas le temps d’entreprendre l’ensemble de ces démarches. Mais pourquoi ne pas en choisir quelques unes pour vous faire connaître ainsi que votre roman ?
Ainsi s’achève ma série sur l’auto-édition. Mardi, je reprendrai des articles ‘classiques’ sur l’écriture. J’ai plein de nouvelles idées d’articles !
Bon weekend,
Marièke
Crédit image : Il ne sera pas (forcément) nécessaire d’afficher votre livre sur les grands écrans du quartier de Shibuya au Japon pour faire parler de votre roman. Mais il y a des solutions 😉 (Pixabay, CC0)
13 comments
Encore une fois, un article de qualité !! Merci Marieke de ces précieux conseils plein de bon sens… Notamment sur ce qu’il ne faut surtout pas faire… Sur ce point en particulier, je suis entièrement d’accord avec toi. Cela ressemble à s’y méprendre à de l’affichage publicitaire sauvage, chose qui bien souvent agace plus que ça ne plait. (Sauf la récente campagne publicitaire de Medecins du monde mais eux, c’est pour la bonne cause 😉 )…
Merci. Et oui, je n’avais pas pensé à la comparaison avec l’affichage publicitaire sauvage, mais il y a des ressemblances. Ces publicités s’affichent alors même qu’on a pas envie de les rencontrer dans ces espaces-là…
Bonsoir Marièke, je recherchais des informations sur la meilleure façon de promouvoir son livre auto- édité. J’avoue que le vôtre est de loin le plus instructif et pragmatique pour un nouvel auteur. Je vais suivre vos conseils. J’ai déjà créée ma page d’auteur, fait une vidéo, mis en avant ma couverture. Reste le plus difficile : susciter l’envie, provoquer l’attente et parler de soi. On est assez isolé lorsque l’on est un auteur débutant et indépendant. Aussi, merci de partager vos expériences et de montrer la voie.
Merci pour votre message 🙂 Contente que mon guide vous plaise !
Pour créer l’attente et l’intérêt dont vous parlez, il est parfois nécessaire d’écrire plusieurs romans afin de développer l’intérêt des lecteurs pour votre travail 🙂
Je viens de lire votre article et j’aimeraus avoir cotre opinion sur ma démarche de promotion.
Je compte rencontrer les libraires de ma région et leur proposer d’afficher sur leur vitrine une affiche presentant le roman et l’auteur, et leur laisser une vingtaine de flyers en caisse.
Qu’en pensez vous ?
Est ce de l’affichage publicitaire sauvage ?
Bonjour 🙂 Ce type de communication ne me choque pas. N’hésitez pas à laisser un exemplaire de votre roman aux libraires que vous contactez afin qu’ils puissent lire le livre et le promouvoir (pour ceux qui sont intéressés, bien entendu). Si vous avez les moyens d’imprimer plusieurs livres et n’avez pas peur d’avoir un peu de stock, vous pouvez aussi voir avec les libraires s’ils peuvent vous prendre des exemplaires en dépôt-vente (s’ils vendent un exemplaire, ils prennent un petit pourcentage de la vente et le reste vous revient).
Merci pour toutes les pistes que vous avez donné. Pour ma part, étant débutant en la matière, je vais commencer plus lentement en faisant une publication gratuite lisible en ligne sur le site dédié à mon roman avec une possibilité de laisser un don ou de cliquer sur les liens publicitaires.
Après et uniquement après en vu des réactions, j’aurai à la fois la matière de consolider mon roman et aussi un peu d’avoir pour lancer une édition papier.
Bonjour !
J’adore tous vos articles, ils sont très instructifs. Merci beaucoup ! Je débute également comme tant d’autres et vos conseils sont précieux et sages. J’ai lu beaucoup de vos pages avant d’oser laisser un commentaire (pas vraiment l’habitude en fait), alors continuez, les traces que nous (lecteurs) laissons ne sont souvent la partie émergée de l’iceberg ! Bravo !
Bonjour Marieke,
Encore un article très pertinent, comme la plupart de ceux que tu publies. Félicitations pour ce blog magnifique, ludique et foncièrement digne d’intérêt. J’ai écrit une douzaine de court-métrages, quelques nouvelles et quatre romans, dont aucun n’a encore été publié. J’y travaille d’arrache-pied ! Les conseils que tu prodigues m’aident bcp. J’en suis à l’étape de la création du blog et des bêta-lecteurs, dont j’attends les retours (pourquoi mettent-ils aussi longtemps à lire mon formidable « sofa-scotcher » ??? lol). Je m’intéresse donc aux bases de l’auto-édition et de la communication internet. Tout sauf une sinécure, manifestement. Allez, je m’abonne à ta newsletter et j’y retourne. bises
Norin
La communication est une grosse partie de la vie d’auteur. Même si tu es publié par une maison d’édition à compte d’éditeur. Alors oui, il faut s’y mettre ! 🙂
Merci pour ces conseils. Cela m’a donné des idées.
La réponse à Aurore m’a interpellé ! En effet, j’ai édité mon livre avec KDP AMAZON, et ai été contacté par un libraire, lui même contacté par un client qui voulait lui en acheter une trentaine d’exemplaires. Or, il n’a pas été possible de trouver une solution, car comptablement, il m’était impossible de facturer le libraire. Donc le dépôt vente, je vais y regarder de plus près, mais je ne vois pas comment le libraire pourra encaisser le prix de la vente d’un livre qu’il n’a pas acheté, surtout avec les nouvelles caisses enregistreuses.
On en reparle …
On essaie de se suivre par blog interposé.
A bientôt
Mathieu
Bonjour,
J’ai pris le temps de lire votre article qui m’a plu au passage. Vous dites qu’il faut en parler avec des bloggeur, est-il possible d’en parler avec vous, vu que vous êtes une blogueuse ?
Merci encore pour votre article.
Bonjour, je ne suis pas une blogueuse littéraire au sens « chronique » du terme. M’envoyer vos livres n’est pas utile : je ne fais aucun retour de lecture sur ce blog. Mieux vaut contacter des blogueurs et blogueuses qui chroniquent des romans proches de ce que vous écrivez 🙂