Dimanche 1er novembre à 0:00, vous serez peut-être en train de vous lancer dans le NaNoWriMo (checkez l’article si vous ne connaissez pas le concept et si vous désirez vous lancer dans la rédaction d’un roman dans les prochains jours). Et peut-être êtes-vous en train de vous demander si vous devez, ou non, planifier votre roman avant de vous lancer dans la rédaction. Il n’y a pas de réponse catégorique à cette question, sinon faire en fonction de ce qui fonctionne pour vous. Sachez aussi que le plan n’est pas une solution miracle : écrire un plan n’équivaut pas à écrire une histoire. Que vous démarriez avec seulement une idée ou avec une planification très détaillée, il vous restera tout de même à écrire votre histoire ! 🙂
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Planifier son roman, c’est quoi ?
Avant de se lancer dans un grand débat sur « Faut-il planifier son roman ou pas ? », je pense qu’il est pas mal d’expliquer d’abord ce qu’est planifier. En effet, il n’existe pas qu’une seule manière de planifier. En voici déjà trois assez différentes :
Planifier de A à Z
La première technique de planification consiste à TOUT planifier. TOUT. De A à Z. De ses personnages à son intrigue, en passant par ses lieux, le tout avec un tableau de scène tiré à quatre épingles dans lequel on indique exactement tout ce qui se passe, où ça se passe, quel conflit existe… Pour atteindre un tel niveau de planification, vous pouvez passer par la méthode flocon que je décris dans l’article éponyme. Cette méthode est forcément assez longue à mettre en place car elle consiste à créer son roman de bout en bout mais si vous débutez dans l’art de créer une intrigue, elle peut vraiment vous aider.
Planifier l’intrigue
Cette deuxième technique consiste, en gros, à rédiger un synopsis plus ou moins détaillé de l’intrigue. L’auteur sait ce qui se passe au début, au milieu (trois, quatre péripéties) et à la fin de son texte. C’est beaucoup moins précis que la méthode précédente mais ça a l’avantage de laisser beaucoup plus de liberté.
Planifier les personnages
Cette troisième technique consiste à ne s’intéresser qu’aux personnages. Cela part du principe qu’à partir du moment où vous avez les personnages (leur physique, leur histoire, leurs compétences, leur objectifs…), vous pouvez constituer une intrigue. Là encore, cela laisse pas mal de liberté (voire celle de créer des personnages supplémentaires en cours de route).
Il y a certainement d’autres méthodes de planification : n’hésitez pas à partager celle(s) que vous utilisez dans les commentaires.
Je planifie ou pas ?
Il n’y a pas un modèle d’écrivain, ni une seule technique de planification. Certains planifient, d’autres partent à partir d’une première phrase, d’une image, d’une scène. Certains fans de la planification ne comprennent pas comment écrire sans planifier. Inversement, ceux qui ne planifient jamais ne comprennent pas comment font ceux qui planifient : ils pensent qu’un plan brimerait leur élan créatif. Il y a aussi ceux, comme moi, qui font changer leur méthode selon leurs manuscrits. Alors qui écouter quand on est un jeune auteur ?
Ma réponse : cela ne dépend que de vous et de votre manière de travailler. Vous voilà bien avancé n’est-ce pas ? ^^ Ce que je veux dire, concrètement, c’est :
- prenez votre décision ce qui vous semble le mieux à vous et pas selon ce qui semble le mieux à votre ami auteur, votre voisin, votre chien
- n’hésitez pas à changer si cela ne vous convient pas : si vous ne finissez aucun de vos manuscrits, peut-être devez-vous changer votre méthode
- n’hésitez pas à changer en cours de manuscrit : si vous avez commencé sans plan, rien ne vous empêche de faire un plan à partir du dixième chapitre si vous en ressentez le besoin. Vous pouvez même dresser des fiches personnages et un synopsis lors de la réécriture du premier jet si cela vous paraît utile.
Voci ce que je vous conseille de faire selon votre situation. A appliquer comme bon vous semble !
Vous n’avez jamais écrit de roman
Vous vous lancez dans un roman pour la première fois ? Je vous conseille vraiment de planifier au moins votre intrigue — votre début, quelques péripéties et votre fin. Je parle là à partir de mon expérience : j’avais l’habitude de me lancer avec une mini idée et de me retrouver, après trois, quatre pages sans trop savoir comment m’en sortir et où aller. Avoir une idée de l’histoire permet vraiment d’avancer.
Vous n’arrivez jamais à finir quand vous planifiez
Comment planifiez-vous ? Êtes-vous du genre à tout planifier ? Ou au contraire à faire deux, trois fiches et à vous lancer ?
Si vous planifiez tout jusqu’au soupir de votre personnage principal à la page 234, peut-être que cette planification excessive a tendance à vous bloquer. Essayez de vous en écarter en limitant la planification de votre roman à l’intrigue et à des fiches personnages. Autorisez-vous à changer votre plan s’il ne correspond plus à ce que vous écrivez.
Vous faîtes deux, trois fiches de personnage et avez une trame mais pourtant cela ne vous suffit pas : vous ne savez pas où aller. Il est peut-être temps de vous lancer dans une planification scène par scène. C’est la technique de planification que j’utilise pour ma part. C’est celle qui me permet d’avancer le plus, sans me sentir perdue. Vous en avez un aperçu dans l’article sur la méthode flocon mais je pourrais aller plus loin dans un autre article si vous voulez en savoir plus.
Vous n’arrivez jamais à finir quand vous ne planifiez pas
Vous vous lancez sans rien ou juste avec une idée et vous vous retrouvez démuni rapidement. Sans vous forcer à faire une planification entière, chapitre par chapitre puis scène par scène de votre roman, je vous propose de commencer à travailler sur l’intrigue et quelques personnages. Cela vous permettra de réfléchir à votre idée initiale plus en profondeur (à réfléchir à l’intrigue et aux intrigues secondaires) et à vous poser en amont les questions qui peuvent vous bloquer lors de l’écriture. Ainsi, lorsque vous vous lancerez dans l’écriture, vous vous sentirez moins perdu et vous rencontrerez moins d’obstacles.
Vous avez juste envie d’écrire
Vous avez une histoire dans la tête, énormément envie d’écrire et pas forcément le temps de planifier : lancez-vous. Rien ne vous empêche de planifier dans un second temps (arrivé à la moitié du manuscrit) voire lors d’une réécriture. Certains écrivent les scènes dans le désordre, d’autres partent avec une idée de dialogue et se lancent, d’autres encore commencent à partir de la fin. Se lancer peut vous permettre de découvrir votre histoire et c’est ce que je conseillerai si vous êtes peu patient. Vous pourrez l’approfondir dans un second temps, lors d’une réécriture.
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A présent, vous devriez à peu près savoir s’il vous faut, ou non, planifier votre roman. Je vous souhaite beaucoup de courage et d’inspiration pour ce premier jet 🙂
Sachez pour conclure, que vous n’avez pas obligatoirement à suivre votre plan. C’est la première règle de l’auteur planificateur : si le plan réalisé au départ ne s’accorde plus à l’histoire alors que vous écrivez, arrêtez-vous et demandez-vous 1) si vous n’êtes pas en train de vous perdre dans votre histoire (dans ce cas, rectifiez le tir) et 2) si votre plan est toujours d’actualité (dans ce cas, changez-le !). Le plan n’a pas forcément à être quelque chose de fixe. Comme dirait Jack Sparrow, « […] The code is more what you’d call « guidelines » than actual rules » : votre plan trace avant tout les grandes lignes de votre histoire. Pour le bien de l’histoire en général, vous pouvez être amené à le modifier.
A vendredi pour un dernier article sur la préparation du Nano à J-1.
Marièke
Crédit image : Un tableau blanc gigantesque et des tonnes de post-it : c’est mon rêve de scribouilleuse planificatrice ^^ (Pixabay, CC0)
2 comments
Bonjour, je me suis inscrite au NaNo cette année et j’avoue ne pas être certaine de le finir… à cause de l’échéance bien sur.
Pour mon premier roman j’avais fait des fiches pour chacun de mes personnages (dans un cahier A4 séparé par des intercalaires) et pour certain j’avais aussi rédiger la courte histoire de leur vie car cela avait une incidence sur l’histoire. Une autre partie était réservée au lieu de l’histoire car dans certaine scène il était question d’endroit particulier, une autre partie au côté surnaturel car c’est une histoire de vampire mais dans le second opus il y a plus que cela et enfin la trame, un court résumé de ce qui se passe dans chacun des chapitre mais rédigé une fois que j’avais écrit ces chapitre pour savoir où me diriger si je recherchait un passage. J’ai bien fais attention de garder des pages disponible car au fil du temps j’ai étoffé ce gros cahier qui est un peu « la bible » de mes deux premiers roman. Malgré cette méthode j’ai mis beaucoup de temps à les écrire alors je vais tester une autre manière de faire même si je compte garder le côté « bible » j’ai commencé mon futur projet en faisant un grand schéma. Le plan est plus concis, on a une vue d’ensemble et ça me permet de crée la suite. Je me dis au final que l’écrivain évolue et sa façon d’écrire aussi et donc de faire ses recherches également. Plus on avance et plus on se découvre et on arrive à trouver ce qui nous convient. Je vais étudier la méthode flocon pour voir si ça me correspondrait.
Bonne journée.
Sandrine.
Totalement d’accord avec toi : l’écrivain ne cesse d’apprendre et d’améliorer sa technique. Très bon courage pour le NaNo. C’est impressionnant mais c’est une grande aventure et au final, tu verras qu’une fois lancée, si ton histoire est solide et que les éléments ne sont pas contre toi, ça passe assez facilement 🙂