Pour beaucoup d’écrivains, l’écriture est un moyen de se défouler, de se libérer voire de se venger. Pour eux, il est plus évident d’écrire quand ils se sentent mal que quand ils se sentent bien. Le bonheur leur coupe la plume. Pour d’autres (et c’est mon cas), l’écriture est rendue compliquée par une situation d’inconfort. Quand je m’inquiète, quand quelque chose se passe mal, quand je suis triste… je n’écris pas naturellement et pourtant, l’écriture me fait du bien. Voici les solutions que je mets en place pour dépasser cet état d’esprit.
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Trouver la motivation de l’écriture
Lorsque je me sens mal pour une raison quelconque (ça a pu être le chômage, une dispute perso, une dispute pro, la peur de l’avenir et j’en passe), le plus difficile n’est pas tant de se mettre à écrire que de se rappeler que l’on sait écrire. Ce que je veux dire par là c’est qu’il est assez facile, quand on se sent mal, de s’enfermer dans sa douleur / sa peine / ses regrets / sa colère et de tout oublier. Si vous êtes arrivé à cet article, c’est que vous avez réussi à dépasser toutes ces émotions négatives et que vous souhaitez les dépasser dans l’écriture (ou peut-être avez vous juste lu le titre sur Facebook et ça vous a étonné, je sais pas).
C’est un premier pas encourageant : on dit souvent que le plus difficile pour un malade n’est pas de se soigner, c’est de reconnaître et d’accepter la maladie. Si vous pensez à l’écriture alors que vous n’allez pas très bien, c’est que vous devriez pouvoir passer à l’étape suivante.
Instaurer une routine d’écriture
Écrire selon des plages horaires
Une fois que vous avez décidé de vous lancer dans l’écriture, je vous conseille de vous fixer un cadre fixe. Cela peut être une obligation d’écrire quotidienne (du genre « J’écris au moins 500 mots par jour » ou « J’écris au moins trente minutes par jour ») ou des espaces précis dans votre emploi du temps. Pour ma part, j’ai les deux manières de procéder : lorsque je travaille sur un projet, j’écris régulièrement dans les transports et je me définis en avance des plages horaires d’écriture chez moi pour tout mettre à plat. C’est ce qui me correspond mais vous pouvez avoir d’autres solutions.
Adopter des rituels qui fonctionnent
Ceux qui procrastinent le savent : se fixer une plage horaire n’est pas toujours suffisant. Ranger sa chambre, faire la vaisselle ou chanter à tue-tête sur des chansons Disney sur Youtube (Coupable…) est parfois beaucoup plus amusant qu’écrire. Dans ce cas, je vous invite à adopter un rituel pré-écriture qui vous plaît. Pour ma part : lire des articles sur l’écriture, traîner un peu sur les réseaux sociaux et me faire un café (ou un thé, selon l’humeur). Je m’installe ensuite sur le bureau et mon esprit se met en mode « écriture ». Je pense vraiment que le fait d’avoir un espace réservé à l’écriture (un bureau chez soi, une table dans un café, un emplacement dans une bibliothèque…) est efficace. Et si jamais cela vous ennuie, variez !
Se réparer pour mieux écrire
Pour me booster de façon générale (et pas seulement pour l’écriture), il y a quelques petites choses qui fonctionnent excellemment bien pour moi.
Faire du sport
La fameuse hormone du plaisir / du repos nommée « endorphine » fait un merveilleux travail sur votre corps après l’effort. Et le simple fait de savoir que vous avez fait du sport procure un sentiment de satisfaction qui permet d’enchaîner de façon productive. (Attention, chez certains, ça fonctionne à l’envers : « Déjà que j’ai fait du sport, faudrait pas en plus que j’écrive ! »)
Prendre soin de soi
Oui, je sais : ça fait très conseil de Cosmo « en cas de rupture avec votre mec / votre copine », mais un autre truc qui fonctionne bien pour me retaper le moral et me motiver est de prendre soin de moi. Une bonne douche, une manucure, un masque… Cela me booste. Cela me force à penser à moi, à mon apparence, aux autres. Rester en pyjama toute la journée peut vraiment avoir un effet négatif sur votre moral.
Sortir avec des ami(e)s
Sortir permet de se défouler – cela permet de discuter de ses problèmes et parfois d’y trouver une solution ou de se vider la tête en pensant à autre chose.
En finir avec la tristesse
Ce titre est un peu présomptueux… Mais ce sont mes deux remèdes miracles pour aller mieux.
Écrire ses problèmes avant sa session d’écriture
Vous aviez prévu une session d’écriture entre 9 heures et 11 heures ce samedi mais la veille, vous vous êtes disputé avec votre boss / votre copain / votre copine / votre voisin (barrez les mentions inutiles) et cela vous empêche d’écrire. Vous n’y arrivez pas, vous tournez en boucle, vous en voulez à ce sale abruti / idiot / imbécile / prétentieux / beauf (et j’en passe). Il faut soigner le mal par le mal. Prenez une feuille et écrivez une lettre à la personne que vous détestez là, maintenant, tout de suite. Balancez tout. Écrivez tout. Même les trucs les plus horribles. De toute façon, seul vous serez amené à voir ce texte. Si vous êtes vraiment énervé, écrivez votre message dans un mail à envoyer. Et si vous avez besoin d’une petite montée d’adrénaline, entrez son email dans l’adresse du destinataire. Une fois terminé, et avec la possibilité de l’incendier, vous devriez vous rendre commencer à vous détendre un peu… Effacez le message ou envoyez le à un(e) ami(e) qui ne vous prendra pas pour un fou lorsqu’il/elle le recevra. Voilà, vous pouvez commencer à écrire.
>> Veillez à ne pas garder la feuille volante que vous venez de rédiger sous peine de vous retrouver un jour dans une situation compromettante : brûlez-la, mangez-la, jetez-la après l’avoir découpé en morceaux… faîtes en ce que vous voulez mais ne la montrez pas : lorsque l’on est très en colère on a souvent du mal à organiser ses critiques et ses pensées et c’est un beau bazar par toujours évident à comprendre. Si vous voulez passer par une lettre pour expliquer à la personne ses fautes, refaîtes une lettre un peu plus tard, lorsque vous serez moins à cran et aurez un peu plus de recul sur la situation. (Ok, ce conseil n’a rien à voir avec l’écriture, mais il me semblait important de le préciser ^^’)
Fixer des limites à sa tristesse
Ok. Ce titre paraît hyper bizarre. Mais c’est comme ça que je procède. D’un naturel plutôt très optimiste et souriant, il peut arriver parfois que mon côté impulsif et nerveux prenne le dessus sans y être invité. Dans ces cas là, je m’autorise un jour de moins bien. Un jour où je vais marmonner dans mon coin, ralôter, et éviter de parler trop. Je m’autorise ce coup de moins bien à condition d’être de meilleure humeur le lendemain. Je me dis que ça ne sert à rien de se gâcher la vie pour des bêtises, je cherche le positif, je vais me balader dehors pour voir des situations qui me redonnent le sourire et je change mon état d’esprit. C’est ma façon pour ne pas rester à plat plus d’un jour et ça marche assez bien…
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Mon dernier conseil, si vous êtes comme moi victime de vos émotions au moment d’écrire, est de penser sur le long terme. Je n’ai pas énormément de précisions sur ce que va être mon avenir, mais s’il y a bien quelque chose que je sais, c’est que je veux un chien… Oui. Et publier un livre. C’est mon but ultime. C’est celui vers lequel, malgré les accrocs qui peuvent parfois arriver, je dois me tourner coûte que coûte. Essayez de vous demander quel est votre but ultime ? Celui qui doit passer au dessus de tous les problèmes du quotidien. Celui qui vous permettra, les jours de cafard, de rebondir et de vous dire : « je dois continuer, il y a un grand truc que je veux réussir et il faut que je me force à y parvenir. » Si ce but ultime est l’écriture, vous verrez : vous parviendrez à écrire même quand vous ne vous sentirez pas à 200 %.
Bon courage à ceux qui ont le moral à la pointe de leurs chaussures 🙂
Marièke
Crédit image : Il pleut sur mon cœur… (Pixabay, CC0)
2 comments
De très bons conseils ! Et je rajouterais : « utiliser cette peine dans l’écriture ».
Soit en décrivant tous ses sentiments et les manifestations de ceux-ci (le coeur qui bat vite, la nausée, l’envie de manger) et le stocker sur son ordinateur (cela pourra servir un jour pour se « mettre dans l’humeur » d’une scène triste), soit en prenant dans son manuscrit une scène où l’un des persos ne va pas bien et en l’écrivant : on sera à fond dans la psychologie du perso, d’une part, et parfois, en transférant nos émotions sur elle/lui, on s’en débarrasse. 😉
Merci 🙂 Et oui, c’est vrai qu’il est intéressant de transposer ses propres émotions à celles que ressentent ses personnages. Ou au moins les garder dans un coin pour la prochaine scène émouvante qui pourrait intervenir.
Après, lorsqu’on utilise cette méthode, il ne faut pas oublier que tout le monde ne réagit pas de la même façon : ce n’est pas parce que vous pleurez suite à une rupture amoureuse que votre personnage fera de même ^^