Bonjour à toutes et à tous,
Aujourd’hui, je vous propose de rencontrer Maïté, blogueuse littéraire sur Mademoisellelit. Nous nous sommes rencontrées lors de mon voyage à Hambourg avec BoD fin 2019 et au moment de réfléchir aux métiers du livre que je ne vous avais pas encore présenté, j’ai pensé à elle et à son activité !
Belle découverte !
Le métier de blogueuse littéraire
Coucou Maïté ! Tout d’abord, comment préfères-tu que l’on appelle ton activité ? Instagrameuse, influenceuse, blogueuse littéraire, créatrice de contenus : comment te présentes-tu ?
Je suis blogueuse littéraire. C’est ainsi que j’ai commencé et c’est ainsi que j’aime me définir. Lorsque l’on me demande ce que je fais, c’est l’intitulé que je donne. Les gens voient en partie ce que ça représente même si pour beaucoup, ce n’est pas un « vrai » métier.
Peux-tu te présenter et me dire en quoi consiste ton activité ?
J’ai travaillé pendant 10 ans dans les secteurs de l’assurance et de la banque — très loin du milieu littéraire. Après des études en Espagne, j’ai travaillé en France en banque avant de partir travailler là-bas dans le milieu de l’assurance.
Je suis revenue en France en 2017 et j’ai repris un travail dans la banque. C’est à ce moment-là que j’ai commencé mon activité de blogging, en janvier 2017. J’ai ouvert mon compte Instagram en même temps.
J’ai pris une année sans solde en 2019 pour me mettre à 100% sur mon activité. Aujourd’hui, je crée du contenu au quotidien, c’est mon travail. Chroniques littéraires et photos pour mon blog, photos et vidéos pour Instagram…
Travailler avec des marques
Qui sont tes client.es ?
Mes client.es sont essentiellement des entreprises et des marques qui développent des produits qui s’intègrent à mon univers : bougies, petite déco, thé… J’ai aussi des marques un peu différentes, comme Le Bon Coin qui m’a proposé de faire des vidéos en fin d’année dernière.
Comment choisis-tu les marques avec lesquelles tu collabores ?
Je recherche en premier lieu des marques qui s’intègrent logiquement à mon univers et dont j’apprécie les valeurs.
Par exemple, je ne bois pas de café, jamais. Je ne vais donc pas collaborer avec une marque de café. À l’inverse, je serai plus prompte à travailler avec une marque de thé ! (Je l’ai d’ailleurs déjà fait !)
Et les maisons d’édition ?
J’ai toujours été très simple dans ma façon de fonctionner : les maisons peuvent m’envoyer leurs services presse (ndlr : des exemplaires proposés gratuitement aux journalistes littéraires et utilisés pour la promotion) mais si elles souhaitent que je réponde à un cahier des charges strict (délais de publication serrés, dates de post précises…), elles doivent me rémunérer.
Au départ, elles étaient très réticentes. Elles ne comprenaient pas pourquoi je demandais à être payée (alors que les journalistes littéraires ne le sont pas). Depuis quelque temps cependant, les choses changent. Elles comprennent de plus en plus mon activité. La limite réside dans leurs budgets de communication, plutôt réduits.
Honnêtement, ce sont essentiellement les collaborations qui passent par mon compte Instagram qui me font vivre aujourd’hui et les livres sont un support, une base qui me permet de promouvoir d’autres produits.
Le rapport à la lecture et les chroniques
Combien de livres lis-tu environ et parviens-tu à garder le plaisir de lire ?
En 2020, j’ai lu 120 livres. Et depuis le début de l’année, je suis à une dizaine de livres par mois.
Avec le temps, je sais repérer un livre qui devrait me plaire et un livre qui me plaît moins. Donc que ce soit un livre « plaisir » ou un livre « travail » je l’aborde de la même façon (et je refuse les livres si je ne les sens pas).
De toute façon, ma ligne est assez simple : je chronique tout ! C’est ma façon à moins d’être sincère et transparente avec mon lectorat.
Tu chroniques même quand tu n’as pas aimé du coup ? Ce n’est pas difficile à gérer avec les maisons d’édition ?
La condition pour travailler avec moi est que les maisons ne relisent pas mon avis avant publication : je suis libre. Il est arrivé quelques rares fois que je n’ai pas apprécié le livre d’une opération et que la maison d’édition me demande de ne pas publier un avis négatif. Mais c’est vraiment rarissime : c’est arrivé deux, trois fois en quatre ans.
En plus, il y a un phénomène que j’ai pu observer vis-à-vis de mes chroniques négatives : souvent quand je dis ne pas aimer un livre, ma communauté a plus envie de le lire encore pour pouvoir se faire sa propre opinion. La critique négative n’est ainsi pas forcément une mauvaise chose pour la diffusion et les ventes.
Je te pose la question car je sais que l’on va me l’a poser : acceptes-tu les livres des auteur.trices autoédité.es ?
Non. J’ai eu fait mais je ne fais plus. Je n’accepte plus non plus les livres publiés par une maison d’édition mais dont c’est directement l’auteur.trice qui me contacte.
La raison est simple : il peut être compliqué de publier un retour mitigé ou négatif tout en ayant l’auteur.trice en interlocuteur.trice. J’ai déjà eu des e-mails d’explications et de retours après une chronique négative alors que je le répète : ce n’est que mon avis 🙂
Vivre de son activité
Quand on s’est rencontrées en 2019, tu ne vivais pas encore à 100% de ton activité de blogueuse littéraire. C’est le cas désormais ? Comment la situation de l’année 2020 et le confinement ont-ils agi sur toi ?
Depuis septembre 2020, je peux dire que je vis de mon activité.
Le premier confinement a été une sorte d’électrochoc. J’avais tout misé sur les salons et les festivals littéraires et tout a été annulé au printemps 2020… donc période compliquée. J’ai donc décidé de me renouveler et je me suis lancée sur le format vidéo. Ce n’était pas quelque chose avec lequel j’étais à l’aise mais ça a bien fonctionné. C’est désormais une demande que j’ai régulièrement et ça m’a permis de passer un palier.
Que peut-on te souhaiter pour 2021 ?
Mon ambition est de pouvoir être à deux, fin 2021. J’aimerais pouvoir avoir un stagiaire, une personne pour échanger des idées, partager des usages et des outils.
J’ai aussi de beaux projets à venir qui j’espère pourront se réaliser. Je suis en train de travailler dessus en parallèle de mes activités du blog.
Merci à toi, Maïté pour tes réponses sincères 🙂
Vous souhaitez vous aussi devenir blogueur.se littéraire ou aimez lire des retours de lecture, je ne peux que vous recommander d’aller découvrir le blog de Maïté et son compte Instagram. Elle fait du beau travail (j’aimerais savoir faire de jolies photos comme elle !)
Belle fin de semaine,
Marièke
? : Photos remises par Maïté