Mon astuce pour réussir une description

by Marièke

Si certains auteurs galèrent avec les dialogues, j’ai pour ma part énormément de mal avec les descriptions. Réussir une description demande non seulement d’imaginer, mais aussi de transmettre ce que l’on voit, sent et ressent… Le tout sans  en mettre des tartines.

Pour m’en sortir, j’ai trouvé qu’il pouvait être amusant d’utiliser une astuce assez simple qui fait appel à l’imagination, à nos expériences de lecture passées et à la connaissance du monde et des gens qui nous entourent. Découvrez tout ça dans cet article.

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Mon astuce pour réussir une description

Réussir une description, c’est parvenir à plonger son lecteur dans son univers. 

Pour y arriver, l »un des conseils les plus en vogue est de faire usage des cinq sens que sont la vue, le toucher, l’ouïe, le goût et l’odorat. J’apprécie ce conseil que je trouve efficace. Mais je trouve que pour activer ces cinq sens, il n’y a rien de tel qu’une bonne image.

Qu’est-ce qu’une bonne image ?

La bonne image n’est pas forcément que visuelle. J’aime les comparaisons qui font sourire, les expressions qui vont évoquer des souvenirs, les associations qui vont générer une impression de déjà-ressenti au lecteur. Trouver la bonne image devient un jeu.

Ce n’est pas une image toute faite

Blond comme les blés. Brun comme l’ébène. Bleu comme l’océan.

Toutes ces expressions ont en commun un rapport à la nature mais surtout un côté « phrases toutes faites ». Et dans une description de personnage, vous pouvez être sûr que votre lecteur va avoir une impression de déjà-vu. Cela va certainement l’empêcher de s’indentifier à votre personnage : il aura déjà rencontré une ribambelle de personnages blonds comme les blés.

Mon conseil : Chassez les images toutes faites, effacez les comparaisons faciles, barrez les descriptions milles fois écrites et lues. Ne soyez pas original, soyez vous. Au final, n’utilisez le cliché que si vous êtes conscient de ce dernier.

Et ne croyez SURTOUT pas que, parce que vous écrivez un roman de genre (polar, romance…), vous avez le droit d’abuser du cliché et des images toutes faites. C’est aussi parce que vous saurez dépasser les dialogues et les personnages clichés que vous percerez. Même dans la littérature de genre.

C’est une image qui correspond à votre genre

Du genre de votre roman découle les images que vous devez utilisez. Vous ne pourrez pas utiliser les mêmes images si vous parlez à une enfant de huit ans, un ado de 16 ans ou à un adulte de 35 (Cf. citation de JK Rowling dans les exemples ci-dessous : Une place à prendre est un roman contemporain pour les adultes). De même, un lecteur de fantasy n’attendra pas les mêmes images qu’un lecteur de romance.

Enfin, faîtes attention aux anachronismes et autres incohérences : on ne compare pas un cheval à un bolide dans un monde où les voitures de course n’existent pas… Vous risquez de sortir de votre lecteur de l’histoire.

C’est une image qui surprend

En tant que lectrice, je suis bien plus touchée par les images qui m’étonnent et me surprennent que par les images toutes faites que j’ai déjà lues des milliers de fois.

Je peux arrêter ma lecture et relire plusieurs fois une phrase qui me marque. Soit parce qu’elle est bien tournée soit parce qu’elle contient une image que je trouve bien trouvée. C’est ce genre de sensations et de surprise que vous devez créer chez votre lecteur pour qu’il se souvienne de vous.

C’est une image qui marque votre style, votre différence

Utiliser vos images, vos mots, c’est signifier votre différence en tant qu’auteur. Montrer que vous ne pensez pas comme les autres, que votre voix se distingue.

Prenez Roald Dahl, un auteur que j’aime beaucoup. Les images qu’il crée sont de autant de souvenirs d’enfance qui me parlent et résonnent en moi. Lire un roman de lui, c’est le reconnaître. (Cf. citation de lui dans les exemples ci-dessous)

C’est une image qui vient de vous

Certains auteurs trouvent essentiels d’utiliser de beaux mots, de belles expressions pour marquer leur style. Pour certains, c’est leur style. Pour d’autres, ce n’est rien d’autre que de l’étalage de culture… Et le roman qui en découle est de piètre qualité.

Respectez-vous, respectez votre style, respectez votre vocabulaire. Une image bien trouvée peut être aussi puissante qu’un vocabulaire tarabiscoté.

A l’opposé, attention à ne pas en faire trop et à ne pas chercher l’image pour l’image : comme souvent en écriture, tout est dans l’équilibre 🙂

Exemples d’images marquantes

Difficile de terminer cet article sur ces quelques injonctions. Voici quelques exemples d’images qui m’ont marquées et qui, je pense, peuvent vous aider à composer des descriptions originales et efficaces.

« Et, au bout de quelques minutes à peine, l’araignée avait fait le premier lit. C’était à vrai dire un hamac suspendu par des cordes de fils. Mais il était très joli, ce hamac improvisé. Il brillait comme de la soie argentée. » – Roald Dahl, dans James et la Grosse Pêche.

« Son ventre lui descendait tel un grand tablier de chair jusqu’au milieu descuisses, de sorte qu’on ne pouvait pas s’empêcher, la première fois qu’on le voyait, d’avoir une pensée pour son pauvre pénis :  Quand l’avait-il aperçu pour la dernière fois ? » JK Rowling, dans Une place à prendre.

« L’imagination des femmes court vite et saute en un clin d’oeil de l’admiration à l’amour et de l’amour au mariage. » Jane Austen, dans Orgueils et Préjugés.

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Grâce à cette astuce, je prends plus de plaisir à écrire des descriptions.

Je n’essaye plus forcément de faire visualiser la même chose que moi à mon lecteur. Je pense plus à lui décrire les sensations pour lui permettre de s’imaginer son monde à lui. C’est quelque chose que je trouve très intéressant pour mon imagination.

A mardi prochain pour un nouvel article,

Marièke

Crédit image : Une belle image qui pourrait être celle de mon bureau, par Adamus. (Unsplash, CC0)

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2 comments

Leslie 20 janvier 2017 - 9 h 21 min

Très bon article 🙂 c’est vrai que j’avais cette idée en tête quelque part au fond à droite, mais que je n’ouvrais pas systématiquement ce tiroir à chaque fois que je m’engageais dans la description (oups, image clichée… y’a du boulot !)
Je pense qu’il faudrait que je crée un carnet où je note soit les images que j’aime, soit les images que je trouve en me prenant 5 minutes.
Pourquoi ne pas aller plus loin pour un prochain article en voyant les différentes façons de créer une image surprenante (les outils grammaticaux, les oxymores, etc. )?

En général, pour la description, je m’immerge dans la scène et décris ce que je ressens (et les images peuvent aider). Il faut que j’aille plus loin 🙂

ps : est ce que ça t’intéresse si je te remonte les fautes d’orthographe ? (Ptre plutôt en mp ou en mail? )

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Marièke 20 janvier 2017 - 11 h 40 min

Pas facile de se débarrasser des clichés !
Oui, je pourrais aller plus loin dans cet article avec des méthodes et des techniques. Je vais regarder ça 🙂
PS : Pour ce qui est des fautes, si tu me les communiques (par mail, c’est mieux ^^), je les enlèverai (par respect pour ton investissement) mais ne te sens pas obligée : je sais qu’il y en a quelques unes et si ça empêche les gens de lire et bah… qu’ils ne lisent pas 😉

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