A la découverte des résidences d’écrivains

by Marièke

En cette journée de départ en vacances, je me suis interrogée sur les retraites d’écriture. Si j’ai toujours apprécié le concept de m’écarter de la routine pour réserver des jours entiers à l’écriture, je ne m’étais jamais demandé s’il existait des maisons d’hôtes spécialisées dans le concept. Et honnêtement, je n’en ai pas trouvé énormément (il n’y a qu’une proposition par Marie Clark, mais elle est actuellement en réfection et c’est au Canada). C’est pourquoi je vous propose de découvrir plutôt les résidences d’écrivains en attendant que plus de propositions naissent. 🙂

>> Si vous êtes actuellement à la tête d’un établissement (maisons d’hôte, hôtels…) qui développe un concept de retraite d’écriture et/ou de résidence d’écrivain, n’hésitez pas à me contacter. Je suis friande de ce type d’information !

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Le concept des résidences d’écrivains

Ou Résidence de création, résidence d’auteur…

C’est un contrat entre un artiste (il peut être romancier, mais aussi auteur de théâtre, de poésie, de scénario ou même compositeur) et un lieu culturel. Alors que le lieu offre un toit agréable à l’auteur (et parfois un salaire) pour avancer son œuvre, celui-ci lui rend service en participant à un ou plusieurs des ateliers d’écriture au sein de la structure. Pour faire acte de candidature, il peut y avoir différentes conditions (comme avoir déjà publié un texte à compte d’éditeur) et il faut s’y prendre avec un peu d’avance 🙂

Avantages

  • Sortir du quotidien : pour certains auteurs, le quotidien est l’ennemi ultime. Ils ne trouvent pas le temps d’écrire, ne parviennent pas à trouver l’inspiration… Participer à une résidence d’auteur permet de se consacrer essentiellement à son projet dans un cadre différent.
  • Partager ses connaissances : en plus de l’écriture, l’écrivain hébergé par une résidence d’auteur doit faire profiter de ses connaissances les organismes partenaires (école, collège, lycée, CCAS, maisons de retraite…)
  • N’avoir aucun frais et parfois, recevoir une rémunération : certaines des résidences permettent d’accéder à des bourses locales ou régionales à montant variable, d’autres se contentent de limiter les frais des auteurs en leur offrant un toit, le couvert et en défrayant leurs voyages.

Inconvénients

  • Pas toujours facile avec un emploi : la plupart des résidences d’écrivains durent deux à trois mois. Les auteurs qui ont fait de l’écriture leur métier pourront donc y trouver un fort intérêt tandis que ceux qui ont un poste à côté…
  • Être édité à compte d’éditeur : parmi les conditions d’accès communes à toutes les résidences d’auteur : avoir déjà été publié à compte d’éditeur ou avoir un contrat signé avec un éditeur pour le projet en cours.
  • Avoir la capacité et l’envie de transmettre : toutes les résidences d’écriture demandent aux écrivains de donner de leur temps pour la réalisation de projets et d’ateliers avec les organismes partenaires… Or tous les écrivains ne savent pas parler d’écriture. Plus encore, certains se sentent mal à l’aise en public – qui plus est devant un public d’enfants / de jeunes.

Cinq résidences d’écrivains à regarder

La maison des écrivains et de la littérature propose une liste des résidences d’écrivain existant actuellement. Je vous ai fait une petite sélection ci-dessous, en veillant à choisir des lieux dans plusieurs régions françaises et avec des projets différents. Je vous invite tout de même à vous renseigner précisément, car l’ensemble de ces résidences demandent de nombreuses pièces pour faire acte de candidature.

Résidence pour les poètes (39)

Poésie / Dans le Jura, à Saint-Claude, la résidence La Traverse accueille un poète par un de 3 à 5 mois. Deux solutions pour y rentrer : être éligible au CNL afin de bénéficier d’un crédit de résidence ou habiter hors de la région Franche-Comté et avoir publié un ouvrage à compte d’éditeur. Environ 30 % du temps de l’auteur doit être consacré à la participation à des événements culturels, tandis que 70 % sont consacrés à son projet. En échange, une allocation de 2000 € lui est versée et l’association prend en charge les frais d’hébergement et de transport (laissant les frais de restauration à la charge de l’auteur).

Résidence à Brive-la-Gaillarde (19)

Toutes écritures (récit, roman, littérature jeunesse) / Au cœur de la Corrèze, le programme « Ecrire à Brive » de la ville de Brive-la-Gaillarde accueille régulièrement des écrivains pour des périodes de 1 à 3 mois. L’auteur ne doit pas vivre dans la région Limousin, doit avoir été publié à compte d’éditeur et écrire en langue française. Environ 30 % du temps de l’auteur doit être consacré à la participation à des événements culturels. En échange, les conditions matérielles offertes par la ville sont intéressantes puisqu’une bourse alloue 2000 € par mois à l’auteur en plus du remboursement des frais de restauration et de transport.

Résidence pour les écrivains de jeunesse (85)

Littérature jeunesse / A Luçon, en Vendée, la Résidence d’animations territoriales du Pays né de la Mer accueille un auteur de littérature jeunesse tous les deux ans pendant deux mois. Les conditions d’accès sont assez strictes puisqu’il faut être auteur / illustrateur d’au moins trois livres publiés à titre individuel ou collectif par une maison d’édition professionnelle et avoir un projet d’écriture ou d’illustration à destination du jeune public à développer pendant la résidence. Le tout sans résider en Région Pays de la Loire. La résidence s’engage à ce que l’ensemble des animations (temps de préparation et de suivi inclus) n’excède pas 30 % du temps global de présence de l’auteur. Une allocation de 2000 € est versée à l’auteur et la résidence prend en charge les frais d’hébergement et de transport (laissant les frais de restauration à la charge de l’auteur).

Retraite dans une abbaye (36)

Toutes écritures (roman, nouvelle, musique, théâtre, traduction, essai…) / A quelques kilomètres de Bourges, l’Abbaye de La Prée reçoit sept auteurs pendant 11 mois. Pour s’inscrire, il faut avoir déjà publié au moins deux romans à compte d’éditeur. Les frais de restauration, de téléphone ou encore de déplacement sont à la charge de l’auteur et aucune allocation ne lui est offerte.

Retraite dans un monastère (06)

Toutes écritures (roman, nouvelle, musique, théâtre, traduction, essai…) / Dans les Alpes-Maritimes, le monastère de Saorge vous accueille pour des séjours de maximum trois mois. Une aile est consacrée à l’accueil des auteurs, tandis qu’une autre partie du bâtiment permet les rencontres littéraires, les ateliers d’écriture… Homme dans toutes les résidences d’auteur, il faut déjà avoir publié à compte d’éditeur ou avoir passé un contrat avec une maison d’édition. Le séjour est payant : 160 € pour 15 jours, 220 € par mois. Les écrivains s’engagent à participer à au moins une rencontre avec le public sans contrepartie financière pendant son séjour.

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Cet article vous a donné des idées pour vos prochaines vacances ? Je l’espère bien. De mon côté, ça m’a donné des idées : pourquoi ne pas créer des chambres d’hôtes réservées aux auteurs qui souhaiteraient bénéficier d’une retraite d’écriture ? (Ce sera pour plus tard ceci dit, quand j’aurai mon élevage de chiens à la campagne :p).

Je pars en vacances cet après-midi pour deux semaines, je vous retrouve le lundi 18 avec un témoignage d’auteur sur l’écriture.

D’ici là, très bon début du mois de juillet ! Et n’oubliez pas de jeter un œil à Pouvoirs, mon premier roman, si vous vous apprêtez à partir : les vacances, c’est génial pour écrire, mais c’est aussi un très bon moment pour lire !

Marièke

Crédit image : Le Monastère de Saorge est l’un des lieux d’exception qui vous accueille pour un séjour créatif. (Wikimedia Commons, CC BY-SA)

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3 comments

Gaufrette 1 juillet 2016 - 9 h 31 min

mon dieu celui de brive fait rêver !

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Ori 5 juillet 2016 - 18 h 01 min

J’ai cherché aussi un établissement qui offrirait ce service mais ans imposer d’avoir déjà publié. Juste une retraite pour les écrivains en herbe qui permettrait autant d’avoir du temps pour ecrire que pour échanger avec les résidents. Je n’ai pas trouvé en France et je me demande si le concept prendrait. Bel article en tous cas, ça m’a fait découvrir des sites magnifiques.

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Marièke 16 juillet 2016 - 11 h 18 min

Je suis sûre que certains auteurs pourraient être intéressés sur des plus ou moins longs séjours… L’idée m’inspire en tout cas !

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