Bonjour à toutes et à tous,
Aujourd’hui, je vous propose de partir à la rencontre de Wendy Baqué une autrice de 26 ans qui écrit sous le pseudonyme d’Antigone. Diplômée de sciences humaines et professionnelle dans le domaine de la formation pour adultes dans les domaines sanitaire et social, elle lit et écrit des textes réalistes et contemporains.
Belle lecture !
Wendy Baqué, l’autrice
Comment es-tu venue à l’écriture ?
Je pense que c’est mon appétit de lectrice qui m’a donné envie de raconter mes propres histoires. Cela a commencé par de jolis cahiers où j’écrivais les aventures de mes peluches de mon écriture enfantine et que j’illustrais soigneusement. Ensuite, durant mes années collège, j’ai initié le premier jet de ce qu’est aujourd’hui « Inoubliable Symphonie mon premier roman édité. S’ensuivent « The Danger of Lights » et, plus tard, lors de mes deux années de Master, des « Vents de l’Existence ». Chacun de ces romans correspond à une période charnière de ma vie. Pourtant, mon envie de faire partager mes écrits et de les faire connaître est arrivée assez tard, en 2016, avec la découverte de la plateforme d’écriture participative Wattpad, par où tous mes romans passent l’épreuve des avis des lecteurs avant de prendre leur envol vers un public plus large, que ce soit par l’édition ou l’auto-édition.
Pourquoi ? Qu’est-ce que cela t’apporte ?
L’écriture est un excellent moyen de résilience, cette capacité que l’on a à mettre en œuvre des ressources pour faire face à des événements de vie. C’est comme mettre des « mots sur les maux », pour reprendre l’expression. D’une écriture anecdotique, je suis passée à une écriture plus engagée dans la recherche des émotions. Pendant longtemps, coucher des mots sur papier m’a servi d’exutoire. Je dis souvent que ce qui ne peut se dire peut s’écrire. Aujourd’hui, mes mots me permettent de rendre compte, à travers la fiction, de réalités sociales et de sujets qui me tiennent à cœur de développer afin d’interpeller, de questionner, d’amener doucement et en toute bienveillance le lecteur à la réflexion.
Quels genres aimes-tu lire et écrire et pourquoi ?
Je suis une grande lectrice de romans réalistes et contemporains, comme ce que j’écris. J’ai toujours trouvé intéressant de suivre une tranche de vie de personnages fictifs qui, en somme, ne sont pas si éloignés des personnes réelles que nous croisons tous les jours. Mes auteurs favoris écrivent sur notre temps, avec un regard critique, mais réaliste et parfois tendre sur le genre humain. Travaillant dans les sciences humaines, je peux m’évader à travers le quotidien de ces hommes et de ces femmes de fiction qui nous ressemblent parfois beaucoup. Cela me pousse à envisager la vie sous un autre angle et ça donne lieu à beaucoup d’émotions.
Pourquoi Antigone ? Pourquoi ce pseudonyme ?
Antigone est la fille d’Oedipe, figure phare de ma profession. Elle s’oppose jusqu’à sa propre mort pour offrir une sépulture digne à son frère mort pour des raisons politiques. Son combat effronté et sans limites fait écho aux idées développées dans mon roman « Les Vents de l’Existence » et sa détermination, même vaine, allant jusqu’à causer sa perte, me ressemble un peu. Antigone sert aussi de guide à son père, Œdipe, aveugle, handicapé et exilé, comme je le fais dans mes activités professionnelles, en quelque sorte. En effet, en dehors de mes activités littéraires, je suis diplômée en sciences humaines et sociales et j’exerce en tant que formatrice pour adultes dans les domaines du sanitaire et du social.
Wendy Baqué et l’écriture
Comment écris-tu ? Quelles sont tes habitudes ?
Concernant la création, à chaque fois que j’ai une idée, quelle qu’elle soit, je la consigne dans un carnet que j’emporte toujours avec moi. Cela peut aller de la personnalité des protagonistes, aux détails physiques, à des citations, des sujets d’actualité, des résultats d’une étude scientifique ou encore une description de paysage. Il s’agit là d’avoir à ma disposition une banque d’idées que je tente de rapprocher, de préciser, d’élargir et de compléter pour voir si cela peut donner un nouveau roman. Toutes les idées ne sont pas non plus utilisées et certaines serviront pour d’autres projets à venir. Cette phase peut être assez longue et je ne m’impose pas de contrainte temporelle, car je trouve que cela me bloquerait plus qu’autre chose. Je laisse jaillir l’inspiration.
S’ensuit une phase d’écriture assez instinctive et brute où je tente de mettre en mots et d’ordonner toutes ces idées pour en faire une histoire cohérente, avec une intrigue et un plan cohérent. D’autres idées peuvent émerger durant cette période d’écriture intense. C’est aussi durant cette étape que j’agrémente mon récit de recherches sur les sujets traités afin d’être au plus proche de la réalité et de l’actualité. Quoi de pire qu’une histoire mal documentée et criblée d’incohérences ?! Je travaille ce fond jusqu’à en obtenir quelque chose d’assez fourni et qui me convient. Ici encore, pas de contrainte temporelle. J’ai remarqué qu’au bout d’un certain temps, je parviens à un résultat où je ne trouve plus rien à ajouter. L’organisation est le maître mot de cette phase où je mets de l’ordre dans ce qui était en désordre lors de la première étape.
Enfin, il y a la phase de relecture, de correction et d’épuration. Là, c’est un travail au plus près du texte, où la forme est plus importante que le fond. Je publie cette version sur Wattpad, afin d’avoir l’avis des lecteurs et affine au fur et à mesure des impressions que je reçois. Cela m’aide beaucoup à voir les petits défauts, les incohérences ou les coquilles qui auraient échappé à mon œil et à mon logiciel de correction.
Qu’est-ce qui est difficile quand tu écris ? Quels sont les obstacles que tu rencontres ?
La principale difficulté est, selon moi, de trouver LE sujet qui sort du commun et qui saura toucher le lecteur, ainsi que la manière de l’aborder, quels personnages sauront l’incarner pour le faire vivre. Je me pose alors une question : comment est-ce que la fiction peut-elle servir au mieux cette problématique ? Lorsque l’on écrit des romans engagés, avec des sujets qui peuvent heurter le lecteur, comme l’avortement, l’addiction ou la fin de vie, c’est toujours un risque à prendre que tous les lecteurs ne pourront pas être sensibles à cela de la même manière. L’idéal serait de contenter tout le monde, mais c’est impossible, alors il faut faire des compromis sur les informations et les points de vue à adopter. C’est aussi accepter que certains lecteurs ne comprennent pas l’enjeu réel du roman et ne soient pas intéressés par une lecture sur ces thématiques.
Aussi, lorsque je retravaille mon texte, une difficulté rencontrée est de faire le deuil de certains passages. J’ai toujours ce petit doute qui plane : et si ce passage pourrait plaire au lecteur et mieux lui faire comprendre ou imaginer la scène ?
Projets en cours et terminés
As-tu déjà terminé des projets (nouvelles, romans) ? Quels sont-ils ? Quels sont tes projets pour la suite ?
J’ai commencé par auto-éditer mon roman contemporain à dimension sociologique « Les Vents de l’Existence » en octobre 2019. (Vous pouvez le retrouver sur Amazon.)
Il s’agit d’un roman qui traite de sujets d’actualité, mais tabous et polémiques, comme la fin de vie, l’euthanasie, le suicide assisté, l’avortement, le non-désir d’enfant pour une femme, mais aussi l’acceptation de soi, le courage nécessaire pour suivre des chemins de traverse et l’indispensable affranchissement des normes pour être qui l’on veut être réellement. Pour aborder tout cela, on part de l’histoire de Joanne, sociologue et prof de fac qui se morfond dans un quotidien qui ne lui convient pas, mais qu’elle subit malgré tout. Un jour, on lui annonce qu’une personne chère à son cœur décède mystérieusement. La voici alors lancée sur les traces du défunt qui la mène à la station de La Turballe, en Loire Atlantique, où elle a passé son enfance. Elle y rencontrera Damien Lasareigne, réalisateur de cinéma loufoque et manquant de confiance en lui, qui lui fera ouvrir les yeux sur son existence. Alors qu’autour d’elle, tout est question de mort et de finitude, pour elle, tout commence, tout est renouveau. Tout l’enjeu de ce roman n’est pas d’exposer et d’imposer un point de vue, une opinion, sur les sujets abordés, mais bien de les traiter dans leur globalité, selon l’expérience de vie et les idéaux de chaque personnage, pour inviter le lecteur à une douce réflexion. Je cite souvent Bernard Werber, dans « Le père de nos pères », pour expliquer le but de mes romans : « L’important n’est pas de convaincre, mais de donner à réfléchir ».
Ensuite, j’ai récemment eu la chance de réaliser mon rêve en voyant « Inoubliable Symphonie » édité chez Plumes de Mimi éditions. Il s’agit d’une romance assez noire, où se mêlent un amour interdit entre un professeur et son élève, passion musicale et enquête policière. Par ce roman, je mets en scène mon amour de la musique à travers deux personnages qui s’accomplissent, chacun à leur manière, à travers cet art. C’est aussi une occasion d’instaurer une réflexion sur les normes sociales et les relations avec une grande différence d’âge. Sont-elles obligatoirement illégales et malsaines ? June et Rudyard auront bien du mal à se laisser vivre tant la société dans laquelle ils évoluent juge rapidement et facilement leur relation qui n’enfreint pourtant aucune règle… Tant et si bien qu’ils en pâtiront chacun à leur manière.
Ce roman est disponible sur toutes les plateformes de téléchargement numérique (dont Amazon) et s’enrichira d’une version broché dès la fin de la crise socio-économique actuelle (qui seront disponibles sur Amazon et le site de la maison d’édition).
Enfin, mon dernier « bébé » est en phase de relecture et de tests sur Wattpad (il y est dispo en intégralité), en vue d’une prochaine édition ou auto-édition. Il s’agit de « The Danger of Lights », un roman musical qui se déroule en France, dans les années 1980. Il traite de la dépression, pathologie mentale trop peu connue ou mal connue, sur laquelle je veux braquer les projecteurs pour lever quelques tabous, déconstruire certaines idées reçues (notamment le fameux « c’est dans la tête, ça va passer, faut se bouger ! »), et montrer que n’importe qui peut y sombrer.
Dans ce road trip déjanté, on y suit le quotidien d’Alice, jeune punk à la gouaille désinhibée et désabusée par les diktats sociaux qui lui tracent un avenir qu’elle ne souhaite pas vivre. Au détour d’une balade dans les nuits parisiennes, elle fait la connaissance du mystérieux Gabriel Henley, starlette à midinettes, arborant fièrement sa guitare bleue pour dissimuler une maladie intrigante : « la maladie de la tristesse ». L’une veut atteindre la lumière, au risque de se brûler les ailes. L’autre se complaît dans l’ombre, depuis trop longtemps installée dans son âme. Ensemble, dans une ambiance seventies entre clarté et obscurité, au rythme des trajets en car entre les villes étapes d’une tournée nationale, ils vont tenter d’accéder à la lumière. Cette lumière, c’est celle des projecteurs, de la célébrité, mais aussi celle que l’on a en nous, flamme rageuse ou étincelle timide, dangereuse ou salvatrice.
Merci à toi, Wendy, pour ce partage 🙂 J’adore la façon dont tu tournes tes résumés !
Si vous souhaitez retrouver Wendy, c’est possible sur Facebook (où elle partage son actualité), Booknode (où elle présente ses chroniques) et Wattpad (où elle partage ses textes) : n’hésitez pas !
Je vous souhaite une très belle semaine !
Bises
Marièke