Le statut de l’auteur en 2018 : chiffres et perspective

by Marièke

Bonjour à toutes et à tous,

Depuis le début du mois de février, j’ai pris la décision de me consacrer uniquement à mon texte Le Refuge quand je suis dans le métro. Cela a des points positifs : j’avance à un rythme d’au moins 500 mots par jour de déplacement et j’ai donc écrit plus de 6000 mots sur mon roman. Et des points négatifs : je n’utilise plus ce temps pour écrire mes articles de blog… Du coup, je suis un peu en retard en permanence 🙂 Là, je commence cet article ce matin à 6h45 ^^’

Bref, tout ça pour dire qu’on va aujourd’hui parler d’une enquête à laquelle j’ai participé courant 2018 : le statut de l’auteur en 2018. Ce que j’ai trouvé intéressant dans cette enquête, c’est qu’elle s’intéresse à la fois aux chiffres démographiques (qui sont les auteurs et les autrices) mais aussi à des aspects tels que l’édition, l’argent ou encore les difficultés. C’était une occasion de passer ces éléments en revue avec vous.

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 Le statut d’auteur (et d’autrice) en 2018

Le statut d’auteur est une enquête qui a été menée par l’application de lecture de séries Rocambole auprès de 468 participant·e·s par le biais d’un Google Form partagé sur les réseaux sociaux. Je précise ces éléments car cela peut jouer sur les répondant·e·s. Vous pouvez consulter l’enquête dans son format d’origine par ici.

Le biais évident de l’enquête

Avant de commencer à parler avec vous des résultats que donnent cette enquête, j’aimerais vous parler d’un biais bien connu par les chercheurs et les chercheuses des enquêtes menées sur internet où les répondants sont volontaires. Il s’agit du biais d’autosélection. En gros, les personnes les plus prompts à répondre aux enquêtes qui sont proposées en ligne ne sont pas sélectionnés par hasard : elles s’autochoisissent en découvrant le questionnaire.

Dans le cas d’un questionnaire sur les auteurs et les autrices, il est évident que des écrivant·e·s non publié·e·s se sont retenu·e·s de répondre ne se sentant pas légitimes dans une posture d’écrivain·e ou d’auteur·trice. Ainsi, les résultats de l’enquête indiquent que 53% des répondant·e·s au questionnaire sont édité·e·s en maison d’édition. Cela me semble énorme et disproportionné par rapport à la réalité des écrivants que je rencontre au quotidien. Mon expérience personnelle n’est en rien une donnée scientifique mais je sais que les écrivant·e·s non publié·e·s ont énormément de mal à se considérer comme écrivain·e ou auteur·trice.

Je tenais vraiment à émettre cette limite avant de commencer à évoquer les résultats de cette enquête. Ceci étant dit, cela n’enlève rien à la pertinence d’une grande partie des informations du questionnaire 🙂

Données démographiques

On retrouve parmi les 468 participant·e·s 66% de femmes et 34% d’hommes, ce qui tendrait à dire que les femmes sont plus nombreuses à écrire. Les 45-60 ans représentaient la catégorie d’âge la plus représentée avec 33% des répondants, suivis par les 35-45 (20%). Les plus de 60 ans représentaient seulement 14% des répondants.

Les auteurs et autrices interrogé·e·s écrivent depuis des temps très différents (moins de 2 ans pour 33%, entre 2 et 5 ans pour 32% et plus de 5 ans pour 33%) et pour la majorité, travaillent sur un (ou plusieurs) roman(s) : 82% des répondant·e·s ont indiqué travailler le roman. (Le petit clin d’oeil : 26% écrivent des articles de blog ce qui m’a interpelée puisque je vous disais il y a peu qu’avoir un blog pouvait être compatible avec votre activité d’écrivain·e).

 Le rapport à l’édition

Comme je vous l’indiquais en introduction, 53% des répondant·e·s sont édités en maison d’édition. A noter, le questionnaire ne précise pas s’il s’agit d’édition à compte d’éditeur ou d’auto-édition cependant. Cela représente une majorité des répondant·e·s et cela m’a, honnêtement, étonné.

Pour celles et ceux qui ne sont pas édités en maison d’édition, pour 33%, c’est parce qu’ils n’ont pas trouvé preneur pour leur roman. 19% ont aussi peur du jugement et 15% n’en ont pas envie.

L’argent

38% des répondant·e·s gagnent de l’argent grâce à l’écriture. Parmi eux, 15% en vivent (à nouveau, ce chiffre est énorme par rapport à aux 7% qu’annonce l’Agessa).

Les difficultés rencontrées par les auteur·trice·s

Rocambole propose 5 difficultés différentes dans son questionnaire :

  • 60% des répondant·e·s ont de la difficulté à accéder à l’édition
  • 58% à se mettre en avant
  • 57% à gagner de l’argent
  • 28% ont peur du jugement
  • 21% souffrent de la solitude

Si j’avais conscience des difficultés ressenties pour accéder à l’édition et pour se mettre en avant (un petit paquet des articles de ce blog traitent de ces questions !), je ne pensais pas que gagner de l’argent était une envie et une difficulté aussi importante. Je vais voir comment proposer plus d’articles en ce sens.

La promotion des écrits

La promotion des auteur·trice·s qui ont répondu se passe en partie sur le web mais 53% trouvent que leurs résultats ne sont pas suffisants et 33% n’y arrivent carrément pas. 84% utilisent les réseaux sociaux et parmi eux, 84% utilisent Facebook (43% Twitter et 37% Instagram).

Les motivations des écrivain·e·s

L’enquête se conclut sur les motivations à écrire. Sans surprise, c’est la passion (à 42%) qui ravit la première place des motivations. Elle est suivie par l’envie de transmettre (31%) et par la notion thérapeutique de l’écriture (17%). Cela ne m’étonne pas vraiment. Vous êtes nombreuses et nombreux à me dire que vous souhaitez écrire pour extérioriser des failles et des difficultés passées.

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Pour conclure, j’ai trouvé ce questionnaire intéressant et les vérités qu’il fait ressortir sont nombreuses. Il m’interpelle énormément car il insiste beaucoup sur les notions d’édition et d’argent. Sans dire que ces notions sont mauvaises, je ne les traite pas toujours en priorité sur ce blog. 1) je ne les trouve pas essentielle dans l’écriture et 2) je ne me sens pas forcément légitime sur ces questions (notamment sur l’édition).

Est-ce que ces notions d’édition et d’argent vous intéressent ? Souhaiteriez-vous plus d’articles sur ces sujets ? Dites-moi !

Belle journée,

Marièke

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2 comments

Elodie 22 février 2019 - 9 h 27 min

Bonjour Marièke et merci pour cet article.
Pour répondre à ta question, personnellement je serai intéressée par des infos sur l’argent et l’édition.
Je crois que vivre de sa passion pour l’écriture est un rêve qui semble inaccessible pour beaucoup, que ce soit en écrivant des romans ou en tenant un ou plusieurs blogs par exemple.
Sans compter sur l’entourage qui ne se gêne pas pour nous dire de « ne pas rêver », les nombreuses informations en ligne nous jetant à la figure des « il ne faut pas écrire pour devenir riche » (alors sans parler de devenir riche, générer un salaire pour subvenir à mes besoins courants serait pour moi déjà une première étape) ou même les acteurs de la vie professionnelle qui considèrent encore que « ce n’est pas un métier » (on m’a fait la réflexion pas plus tard que la semaine dernière lors d’un rdv à Pôle Emploi, ma conseillère n’a même pas voulu mentionner mes activités dans mon dossier car pour elle « ça fait tâche sur votre CV », charmant).
Et pourtant! J’ai croisé des auteurs et des blogueurs qui arrivent à vivre de leur passion. J’ai vu des premiers romans édités devenus de belles perles en librairie et de plus en plus d’auteurs qui grâce à l’autoédition, en outre, y sont arrivé. Des blogs devenus des références dans leur domaine et des boîtes rentables se monter dessus. Alors à quel moment on peut encore me dire que ce n’est pas possible, pas un métier ou pas sérieux comme boulot?
Comme tes articles et ton blog sont magnifiques et toujours inspirants, je suis sûre que tu saurais réunir et motiver les troupes pour crever ce plafond de verre. Aussi, avec ton expérience, je te trouve parfaitement légitime sur le sujet pour trouver un angle d’approche différent, plus feel good justement! 🙂
Au plaisir de continuer à te lire et un grand bravo pour tout ce que tu fais 🙂
Elodie

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Marièke 23 février 2019 - 16 h 22 min

Bonjour Elodie,
J’avais déjà écrit un premier article sur Vivre de sa plume, qui regroupait différentes idées pour gagner de l’argent. Je ne sais pas si tu l’avais vu : https://www.mecanismes-dhistoires.fr/comment-vivre-de-sa-plume-quand-on-nest-pas-encore-un-auteur-celebre/
En tout cas, je note que ce type d’article peut t’intéresser !

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