Retour sur la publication de ma nouvelle Chemins croisés

by Marièke

Bonjour,

Fin octobre, je vous annonçais la publication de ma nouvelle Chemins croisés au sein de l’anthologie L’Institut par les Éditions des Presses universitaires de Grenoble (PUG, pour les intimes). Ce n’était pas la première fois que je publiais dans une maison d’édition (j’ai eu plusieurs fois l’occasion de publier chez Short Éditions pour leurs différents médias) mais c’était ma première au format papier. Parce que le processus de l’édition vous intéresse, j’ai pensé qu’un petit article sur ce sujet pourrait vous plaire.

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La prise de contact

Pour ce projet d’anthologie organisé à l’occasion des 70 ans de mon ancienne école (Sciences-Po Grenoble), j’ai eu la chance d’être contactée par Alain Faure, un professeur à l’initiative du projet, courant juillet 2017. Il avait remarqué que j’étais autrice pour Short Éditions sur mon profil LinkedIn et recherchait des anciens élèves ayant des affinités avec l’écriture. Le premier contact s’est fait par mail et suite à ma réponse enthousiaste, nous nous sommes appelés pour valider les modalités : j’avais quelques semaines pour lui proposer un pitch puis environ deux mois pour l’écrire. Il s’agissait d’un réel travail d’édition avec un vrai contrat à la clé.

L’idée derrière Chemins croisés

Je ne peux pas dire que j’ai adoré Sciences-Po. J’ai aimé la majorité des cours (à l’exception peut-être de la macroéconomie et du droit administratif…), mais j’ai très largement été hermétique au discours élitiste tenu par l’institution. Six ans après en être sortie, je remercie cependant la qualité des enseignements que j’ai reçus car ils me permettent de m’adapter, de comprendre le fonctionnement du monde et de faire preuve d’un esprit de synthèse efficace que seule la rédaction Sciences-poesque en deux parties, deux sous-parties (seuls les vrais savent) pouvaient me donner.

C’est pourquoi j’ai décidé d’écrire sur l’après Science-Po plutôt que sur mon quotidien au sein de l’école. Je voulais un peu de nostalgie — des amphis branlants, une machine à jus de chaussette et quelques souvenirs de Grenoble — mais surtout un condensé des aventures humaines que chacun d’entre nous a pu vivre dans cette école pendant 5 ans.

J’ai donc opté pour une rencontre en huit clos à Paris, six ans après la fin de Sciences-Po entre deux filles, Maëva et Aude. Elles sont tout à la fois un portrait de moi, des amis et des personnes que j’ai rencontré pendant mes années Sciences-Po.

Le travail de rédaction

Le pitch s’est imposé rapidement à moi à partir de ces différentes réflexions et je l’ai envoyé à Alain Faure et il a rapidement validé l’idée et m’a donné une deadline qui m’a boostée en m’obligeant à m’asseoir et à écrire.

Je ne prépare absolument rien quand j’écris une nouvelle : j’écris simplement mes idées au kilomètre, en partant dans tous les sens jusqu’à ce que ça sorte et je refaçonne ensuite cette matière brute. C’est vraiment ce que j’aime quand je bosse sur une nouvelle : je n’ai pas besoin de plan, pas besoin de réflexion intense. Les choses sortent comme ça et la structure du texte s’impose à moi.

Une fois le texte rédigé et corrigé, je l’ai envoyé à Alain Faure et à Ségolène, l’éditrice en charge du projet aux éditions PUG.

Le travail d’édition

Quelques semaines après, j’ai reçu une version où plusieurs corrections et remarques étaient proposées. Le texte étant court, le nombre de corrections était limité. Il y a tout de même eu plusieurs aller-retours avant que le texte soit nickel.

Si j’étais plutôt (très) sensible à la critique quant à mon écriture auparavant, mes quelques missions dans le journalisme, corrigée par un·e Secrétaire de rédaction armée d’un hachoir ou par un·e rédacteur·trice en chef acerbe m’ont appris à lâcher du lest quand à mon texte. J’ai appris que le regard d’autrui était bénéfique et je suis totalement ouverte aux échanges et corrections. Aussi le travail de correction n’est pas compliqué pour moi.

La signature du contrat

Mi-février, alors même que j’avais envoyé mon texte depuis bien longtemps, j’ai reçu le contrat d’édition à parapher et à signer. Tout s’est fait à distance, la maison étant à Grenoble et moi, à Paris. Je partage les droits d’auteur avec les 18 autres auteurs·trices mais la symbolique de signer un contrat de droits est touchante. C’est mon quatrième après trois contrats pour Short Éditions.

Histoire d’être complètement transparente avec vous et de vous donner une idée de ce que peuvent être les droits d’auteur dans ce type d’arrangement, je suis à 0,5% de droits d’auteur. Cela est dû essentiellement au fait que nous sommes 18 personnes à avoir participé à la rédaction des 18 nouvelles. Sur ces droits, je devrais en plus payer 7% d’impôts lorsque je les déclarerais au fisc l’année prochaine.

La publication et le lancement

Finalement, fin juin, la maquette de la couverture et la version finale du texte m’ont été envoyées. Quelques mois plus tard, début octobre, trois exemplaires du livre sont arrivés dans ma boite aux lettres rendant tout ça beaucoup plus réel. La parution officielle a eu lieu le 17 octobre et vous pouvez acheter L’Institut sur le site des éditions PUG et en librairie.

La célébration des 70 ans de Sciences-Po se tenait le vendredi 26 octobre accompagnée d’une table ronde et d’une séance de dédicaces du livre le lendemain dans une librairie grenobloise. Ça m’aurait fait énormément plaisir de revoir Grenoble, où je ne suis pas retournée depuis 2012, et de vivre une séance de dédicaces pour la première fois, mais j’étais retenue à Toulouse pour une mission professionnelle. Je me dis que ce sera pour une prochaine fois, pour un prochain livre. 🙂

Conclusion

Au final, je sais que j’ai eu beaucoup de chance d’être impliquée dans ce projet et je le prends tel quel. Une partie de moi pense aussi que j’ai déclenché cette chance en communiquant sur mon activité d’autrice, en m’impliquant régulièrement sur ce blog et en sachant saisir l’opportunité quand elle s’est présentée. 🙂

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J’espère que ce petit retour d’expérience sur la publication d’un nouvelle au sein d’une anthologie vous aura intéressé. J’aime faire des articles un peu différents sur mes expériences en tant qu’écrivaine. Je me dis que cela peut vous aider à mieux appréhender les défis qui se présentent à vous liés à l’écriture et au fait d’exercer le métier d’écrivain·e 🙂

Je vous souhaite une belle journée et un beau weekend ! Pour ma part, je vais essayer de trouver quelques heures pour nanoter et je vais certainement commencer par une participation aux premières heures de la nuit blanche de ce soir à l’Appart Quatremain. Il n’y aura pas de newsletter demain car la priorité de ce mois de novembre reste mon roman !

Marièke

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2 comments

Max L. 18 janvier 2019 - 15 h 01 min

Curieux ? je n’étais pas au courant de cette édition sur l’IEP dont je suis membre du CA des anciens élèves. Moi aussi , j’aurai pu évoquer mon arrivée a l’IEP alors que je n’avais qu’un CAP de chaudronnier dans la poche …

Reply
Marièke 26 janvier 2019 - 17 h 39 min

Bonjour, le directeur du projet à l’IEP et les éditions PUG ont contacté les personnes qu’ils souhaitaient. Je ne sais pas comment a été fait la sélection. Il ne s’agissait pas forcément de raconter sa propre histoire, mais bien d’écrire un texte de fiction.

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