La première de couverture (Mini-série #2)

by Marièke

Bonjour,

Nous revoici pour échanger sur la couverture d’un livre et, plus spécifiquement aujourd’hui, sur la première de couverture. N’étant pas graphiste moi-meme, je vous propose d’étudier dans cet article plusieurs choix éditoriaux afin de vous aider à prendre votre décision.

Cette série sur la couverture d’un roman regroupement un ensemble de quatre articles :

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Avant de commencer

La première de couverture est un élément essentiel de votre livre. Elle peut provoquer l’acte d’achat mais peut aussi le ralentir. Une mauvaise couverture peut vous porter préjudice.

De façon générale, je pense qu’il est intéressant de faire appel à un professionnel (illustrateur et/ou graphiste) si vous n’avez aucune connaissance en mise en page – au moins pour l’illustration si vous en désirez une. C’est ce que j’ai fait pour mon roman Pouvoirs.

Sachez à ce propos que certains illustrateurs proposent des illustrations préfaites (où il suffit d’ajouter titre de l’oeuvre et nom de l’auteur). Vous pouvez retrouver un album consacré à ces couvertures sur le groupe Facebook que j’ai créé : Auteurs / Illustrateurs, travaillons ensemble.

Si cela n’est vraiment pas possible de faire appel à un professionnel, prenez le temps de regarder les couvertures des autres auteurs qui publient dans votre genre et à destination d’un public proche du vôtre. Cela vous permettra d’avoir une base de travail intéressante. (Je rappelle ici que s’inspirer n’est pas copier : ne reproduisez pas à l’identique une couverture qui vous plaît !)

Exemples de couvertures

Après avoir comparé les couvertures des ebooks et des livres papier, j’ai noté quelques différences dans la taille des titre et des caractères, mais pas de différence dans les codes des genres littéraires. Je vous propose donc ci-dessous plusieurs exemples de couvertures, ebook et papier. Je me suis appuyée sur les classements d’Amazon et de Kobo par genre, en langue française.

Première de couverture d’une romance

En romance, ou littérature sentimentale, il y a trois types de couvertures :

  • Celle issue de la littérature générale
  • De la littérature féminine (photo mignonne et police manuscrite)
  • De la littérature érotique (photos d’hommes et de femmes dénudé·e·s)

Ces différents codes permettent de donner directement une orientation au lecteur et à la lectrice : si vous optez pour une couverture de littérature féminine, il s’attendra à lire une sorte de journal à la Bridget Jones tandis que si vous optez pour un homme dans son plus simple appareil, il envisagera des scènes de sexe.

Couverture Littérature sentimentale

Le cas des romans érotiques

Les romans érotiques sont très souvent illustrés par des photos de corps d’hommes dénudés comme vous pouvez le voir ci dessous dans cette capture du classement des romances érotiques les plus lues. Cela peut s’expliquer par le fait que le public des romances érotiques est principalement composé de femmes.

couverture-littérature-érotique

Première de couverture d’un thriller / policier

Les couvertures rattachées au genre du thriller ou roman policier sont souvent marquées par trois composantes :

  • Une photo sombre, parfois floue
  • Un titre en couleur jaune
  • Un titre en police à effet (effrité, …)

Couverture-policier-thriller-suspense

Première de couverture fantasy / fantastique / SF

Les couvertures des livres du genre fantasy / fantastique ont aussi des points communs :

  • Une illustration qui reprend l’élément fantasy / SF du roman (magie, dragons, vaisseaux…)
  • Un titre dans une police calligraphiée à l’ancienne (en fantasy)
  • Un titre dans une police sans serif, un peu brut à la Star Wars (en SF)

Couverture-fantasy

Première de couverture jeunesse

La jeunesse étant un genre à part (puisqu’il regroupe tous les genres pour une catégorie d’âge précise), il n’y a pas un type de couverture pour les enfants / young adult. Attention simplement : ce n’est pas parce que l’on écrit pour les enfants qu’il faut être moins professionnels dans sa réalisation de couverture.

Couverture-livre-jeunesse-livres-pour-enfants

Le cas du bandeau

Le bandeau est un outil qui permet d’ajouter une information à la couverture d’un roman sans le réimprimer (un nombre de ventes atteint, une distinction remportée…). Il est aussi utilisé en édition numérique : les auteurs ont repris ses codes et ajoute un bandeau rouge sur leur couverture pour ajouter une information. Cela permet d’attirer l’oeil.

Attention tout de même à la publicité mensongère : indiquer meilleure vente sur un roman qui a 3 commentaires risque d’être un peu mal vu…

Première de couverture d’une non fiction

Les non fiction – guides, essais, reportages – disposent elles-aussi de leurs codes, selon leur secteur. En développement personnel, la tendance est au minimalisme (couverture blanche ou image claire, police simple). Dans les livres de loisirs décoratifs, les designs sont plus colorés, les polices sont manuscrites. En recettes de cuisine, les photos sont essentielles. Les guides qui se veulent plus sérieux ont souvent une illustration à l’ordinateur et des polices sans serif.

Couverture-non-fiction

Première de couverture d’un amateur

Pour conclure, quelques couvertures ratées que j’ai trouvées sur un topait dédié aux pires couvertures Kindle. Clairement, ces auteur n’ont pas fait appel à quelqu’un pour créer leur couverture et ils auraient dû… Ceci étant dit, j’ai l’impression que la professionnalisation est à l’oeuvre dans l’auto-édition : la majorité des couvertures que j’ai pu croiser dans mes recherches du jour n’avaient rien à envier aux couvertures des maisons d’édition classiques.

 

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Je n’avais pas eu l’occasion de faire cet exercice souvent et je l’ai trouvé enrichissant. Je pense réellement qu’il est indispensable si vous souhaitez auto-éditer un roman et en faire la couverture vous-même.

L’avez-vous fait avant de publier ?

A la semaine prochaine,

Marièke

Crédit image : La couverture de A little Princesse par Annie Spratt (Unsplash, CC0)

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3 comments

Hiéra 12 août 2018 - 11 h 00 min

J’avoue, je fais partie des gens qui sont influencés par la couverture (à ma grande honte^^). Je me suis rendue il y a quelques temps à un salon de l’Imaginaire avec de nombreux auteurs auto-édités dans le fantastique et très peu de livres ont réussis à capter mon attention parce que leurs couvertures n’étaient pas assez professionnelles ou un peu trop clichées. C’est important de coller aux codes du genre pour que le.la lecteur.trice sache à quoi s’attendre, mais il faut aussi pouvoir se démarquer pour ne pas être noyé dans la masse. Je pense que ça vaut vraiment le coup d’engager un.e professionnel.le : c’est un investissement intelligent (et aussi un plaisir d’avoir une belle couverture pour son livre !).

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Marièke 18 août 2018 - 20 h 39 min

Totalement d’accord avec toi ! Beaucoup d’auteurs et d’actrices auto-édité·e·s ont peur de confier leur couverture à quelqu’un car leur livre est leur bébé mais cela peut parfois le desservir. Lorsque j’ai publié Pouvoirs, c’est le seul investissement que j’ai fait.

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Aude 24 août 2018 - 11 h 21 min

Effectivement, les couvertures répondent à des codes bien précis selon les genres littéraires…au moins on identifie le genre au premier coup d’œil ! Et c’est la première chose que l’on voit d’un livre dans une librairie ou sur internet. J’avoue que cela détermine fortement si je retourne le livre pour lire la quatrième ou non. J’ai commencé une wish-list de livres fantastiques et cie auto-édités, et je trouve aussi que certaines couvertures n’ont rien à envier aux couvertures « éditées » ! Je profite de ton article pour relayer un sondage très intéressant, « Le contenant du livre », dédié aux couvertures, bandeaux et quatrièmes : à voir sur le site de Babelio pour les intéressé/es.

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