Ma nouvelle méthode pour faciliter la réécriture d’un roman

by Marièke

L’une de mes plus grandes difficultés en écriture aujourd’hui est la réécriture de mes textes terminés : j’ai beaucoup de mal à passer d’un premier jet à un texte terminé. Aussi, j’ai décidé de changer de méthode lors de l’écriture de mon roman Fille de femme. Je vais donner plus d’attention à mon premier jet.

Le but : faciliter la réécriture de mon roman en ayant un premier jet moins fouillis.

Cet article appartient à ma méthode pour écrire un roman pas à pas, développée au sein du challenge Ecrire un roman avec moi.

*****

Faciliter la réécriture d’un roman

Pour faciliter la réécriture d’un roman en cours d’écriture, la méthode que je suis en train de mettre en application consiste à réécrire au cours de l’écriture. Autrement dit, il s’agit de revenir en arrière dans son texte pour apporter des modifications et repartir du bon pied.

Concrètement, cela signifie : repérer au cours de l’écriture les passages qui sont lents ou incohérents et de les modifier.

Dans l’ordre, cela donne :

  • relire les passages écrits (ou annoter en cours d’écriture les passages qui semblent peu logiques) ;
  • relire son plan – si on en a un !
  • brainstormer, voire discuter avec son bêta-lecteur :
  • modifier le plan – si vous n’en avez pas, vous pouvez profiter de ce moment de réflexion pour écrire un synopsis de l’histoire déjà écrite et quelques lignes sur la suite ;
  • réécrire les passages en fonction du plan
  • continuer à écrire…

Si cela vous dérange d’effacer ce que vous avez écrit, n’hésitez pas à dupliquer votre texte et à l’enregistrer sous un nouveau nom (comme ManuscritV2). Ainsi, vous ne perdrez pas la première version de votre texte. (Même si vous ne revenez jamais à l’ancienne version, cela peut vous rassurer : l’esprit est un être bizarre…)

Pourquoi utiliser cette méthode

Si vous me connaissez un petit peu, vous savez que je suis une grande adoratrice du principe : « on écrit tout sans se poser de question et on retravaille après ». J’ai adopté ce principe car j’avais peur de ne pas finir les textes que je commençais. Il s’agissait d’une méthode qui me permettait d’aller au bout de mes premiers jets.

Sauf qu’aujourd’hui, je suis face à un nouveau défaut : je n’arrive pas à me dépatouiller de mes premiers jets. Je ne parviens pas à en faire des textes complets.

La solution pour moi est donc d’avoir des premiers jets moins en bazar. En les modifiant à mesure que je repère les erreurs, j’espère parvenir à obtenir des premiers jets plus corrects.

Limites de cette méthode

La principale limite de cette méthode est qu’il ne faut revenir que sur les gros problèmes de cohérence de votre intrigue.

Si vous revenez sur les moindres petits soucis (comme le changement capillaire de l’un de vos personnages ou les fautes d’orthographe), vous risquez de vous perdre dans les méandres de la relecture. Le but est de continuer à avancer la rédaction de votre roman, non de rester bloquer au chapitre 4.

Pour éviter cet écueil, j’ai trois conseils :

  • retravailler seulement les problèmes de cohérence et de rythme dans votre intrigue
  • ne pas s’arrêter à tous les chapitres en se demandant si tout va bien. Il faut se fier à votre instinct d’auteur. Vous savez quand vous écrivez un passage lent. Vous savez quand vous écrivez quelque chose qui n’est pas logique. Si vous avez ce ressenti, faîtes une pause et prenez le temps de vous interroger sur les causes de cette impression.
  • ne pas faire de pause si vous êtes en pleine phase d’écriture. Il arrive qu’après un passage un peu mou qui nécessitera une relecture, on entre dans un passage plus intéressant que l’on prend plaisir à écrire. Ne vous arrêtez pas d’écrire des choses qui vous plaisent pour réécrire… vous risquez de stopper votre élan 🙂 Finissez ce passage et prenez ensuite le temps de revenir sur le passage qui vous semblait moins sympa.

Pour qui est faite cette méthode

Il est toujours difficile de dire pour qui est faite et pour qui n’est pas faite une méthode. Je vous donne ici des éléments généraux : n’hésitez pas à la tester si elle vous intéresse ou à la mettre de côté si votre technique actuelle fonctionne bien !

Pour les maniaques du premier jet

Si le fait d’avoir un premier jet en vrac vous perturbe, cette solution pourrait vous aider à vous sentir plus à l’aise avec votre texte.

Pour ceux qui sont effrayés par la réécriture

Si, comme moi, l’étape de la réécriture / relecture vous effraie, vous pourriez trouver un bien-être certain en réécrivant au fur et à mesure des problèmes de cohérence.

Pour ceux dont le texte part en vrille

Vous avez l’impression que le texte que vous écrivez en ce moment part dans du n’importe quoi ? Vous ne cessez de vous dire « On verra à la réécriture. » ? Pourquoi ne pas commencer tout de suite à nettoyer votre texte de ses incohérences pour continuer l’écriture sur des bases plus saines ?

Pour qui cette méthode ne devrait pas fonctionner

Pour les perfectionnistes

Si le simple fait de vous relire vous donne envie de tout changer (ou de vous arracher les cheveux), cette méthode va vous bloquer. Vous risquez de réécrire encore et encore le même passage et ne jamais avancer.

*****

Face à quelques incohérences d’intrigue dans mon roman en cours d’écriture suite au NaNoWriMo, j’ai envie de reprendre certains passages avant de continuer. Je veux nettoyer mon texte de ses soucis car je sens que les modifications seront nombreuses à faire au final. Je vous dirai ce que je pense de cette méthode dans quelques semaines !

Avez-vous déjà testé cette méthode d’écriture ? Comment l’utilisez-vous ? Je suis curieuse de votre retour !

Bon week-end !

Marièke

Crédit image : Un carnet et un crayon de papier : tout ce qu’il faut pour brainstormer, par Oli Dale. (Unsplash, CC0)

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11 comments

Leslie 9 décembre 2016 - 8 h 28 min

Je pense que je fais partie des perfectionnistes, pourtant, lors de l’écriture de mon premier roman, j’ai fait non stop des corrections au cours de l’écriture. J’étais partie d’un plan en 20 chapitres complet et les corrections se sont révélées de deux types: d’une part, à chaque fin de chapitre, je lis et relis le chapitre encore et encore, change le rythme, élimine des phrases, jusqu’à ce que je me sente bien avec le texte (c’est très intuitif). D’autre part, quand j’ai une nouvelle idée (ca a concerné surtout les persos secondaires que je n’avais pas bcp étoffés au départ), je reprends le plan et l’intercalle. Au final, j’ai 56 chapitres (et je pleure aujourdhui ;)) mais la logique globale est la même qu’au départ, donc ce n’est pas tout à fait comme toi. Je n’ai pas eu besoin de revenir sur des gros points de l’histoire car j’ai travaillé sur le plan de départ pendant des semaines avant de commencer l’écriture.

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Cerruti carole 9 décembre 2016 - 9 h 05 min

Bonjour Leslie, très intéressant ta réponse car je suis dans les perfectionnistes aussi mais du genre complètement bloquée par l’étape des corrections ! Peux-tu me dire combien de temps tu passes sur 1 chapitre/ou nombre de mots ?
Merci 🙂

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Leslie 9 décembre 2016 - 11 h 21 min

En tout je dois mettre un mois par chapitre (environ une dizaine de pages Word). Il y a des jours où je ne fais rien que lire et relire parce qu’il y a toujours quelque chose qui me gêne, et à un moment ça se débloque. Quitte à changer un peu le plan de ce qui va suivre. Je n’ai jamais considéré ca comme une perte de temps, car au final il était beaucoup plus facile de corriger le texte une fois fini. Ce que j’ai fait pour les corrections finales (en dehors de lorthographique et syntaxique), c’était suivre un Perso uniquement la ou il apparaissait pour le lisser (en 3 ans d’écriture, il n’était plus tout à fait pareil à la fin qu’au début), changer ses réactions ou son vocabulaire. Mais les évènements, eux, sont toujours restés les mêmes, je n’ai pas eu à retravailler le squelette du texte (ce qui doit être à la fois terrible et décourageant car on doit avoir peur de tout faire s’écrouler!)

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cerruti carole 9 décembre 2016 - 18 h 14 min

Merci beaucoup pour ta réponse ! ça m’aide à voir les choses autrement (je me fixe toujours des délais épouvantables apparemment, et comme je ne les tiens pas, je suis déçue, je me sens nulle et culpabilise ! Que du négatif…) Je vais revoir ça…

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Cerruti carole 9 décembre 2016 - 9 h 11 min

Merci pour cet article qui tombe à pic. Face aux énormes corrections ( de style) que je dois faire, j’hésite pour la prochaine fois à écrire moins chaque jour mais corriger immédiatement le texte pour réduire la masse de travail. Je ne sais pas si c’est une bonne idée ? Pas super de se couper dans l’écriture et entrer dans un mode critique chaque jour… à voir… Si quelqu’un fonctionne de cette manière je suis preneuse ! 🙂

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sanasan 9 décembre 2016 - 9 h 39 min

Honnêtement, je n’arrive pas à avancer si mon texte comporte trop d’erreurs. Je dois y revenir au moins le lendemain afin de « lisser » mon texte. Cette méthode à des limites parce que j’avance très lentement. J’ai bien tenté d’écrire comme ça venait sans prendre la peine de revenir sur mes précédents chapitres. Cela s’est révélé désastreux ! Visiblement je suis très perfectionniste, il faut que le texte comporte le moins d’erreurs ou d’incohérence possible. Une fois rassurée, j’avance tranquillement… trop ? 🙂

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cerruti carole 9 décembre 2016 - 10 h 36 min

Je crois qu’au final, les deux méthodes mettent le même temps. Je suis contente de voir que je ne suis pas la seule à être « gênée » d’avancer sachant qu’il y a beaucoup d’erreurs derrière. Du coup, tu gagnes du temps sur les révisions ? Tu n’as plus qu’à peaufiner ??

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Tyragrio 15 décembre 2016 - 11 h 35 min

Bonjour et superbe article je vais tester ta méthode 🙂

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C.S. Ringer 21 décembre 2016 - 15 h 08 min

Chouette article ! Personnellement je suis plutôt adepte du « je finis le premier jet, on verra après ». Ça ne m’effraye pas de relire, corriger, améliorer, je fais ça depuis deux ans avec mon tome 1 😀 Bon ce n’est peut-être pas la bonne méthode ceci dit, j’essayerais la tienne quand j’attaquerais le tome 3 (le 2 étant pratiquement terminé), et je te donnerais mes impressions ! 😀
Je ne me considère pas comme perfectionniste, mais comme une éternelle insatisfaite. Ça me bloque un peu parfois :/

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Henri Briffaut 24 avril 2020 - 21 h 25 min

Bonsoir Marièke,
Merci pour ton blog ainsi que pour ton partage concernant l’écriture.
Ma méthode d’écriture ressemble à la tienne. Je commence par la rédaction des grandes lignes. Puis à partir des grandes lignes, je rédige le scénario. Ensuite, comme pour le cinéma, je découpe chaque étape du scénario en scènes. Vient l ‘écriture proprement dite. Je rédige un texte de la scène 1 selon mon inspiration. Quand il me semble avoir terminé de raconter tout ce que je souhaitais, je relis cette scène 1 sans la modifier. Je me contente de mettre entre parenthèses des annotations. Genre: mieux décrire le personnage; revoir la fin du dialogue; mieux décrire sa lassitude; ajouter un son, une odeur de cuisine etc… Toutes sortes d’améliorations qui me semblent appropriées afin de faire dire au texte ce que je veux qu’il dise. Puis je passe à la scène 2…. et ainsi de suite. Ainsi, quand viendra la relecture, des éléments seront déjà disponibles pour faciliter la tâche. Voilà ma méthode.
Je te souhaite une bonne soirée.
Bien cordialement.
Henri.

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Marièke 1 mai 2020 - 8 h 58 min

Merci pour ton retour ! C’est intéressant cette méthode qui consiste à préparer les corrections dès la première version 🙂

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