Si vous avez un niveau correct en orthographe (vous n’êtes pas irréprochable mais vous restez un bon élève qui se cantonne à une faute toutes les deux-trois pages), il y a une façon simple pour venir à bout de la plus grande majorité de vos fautes : apprendre à vous connaître.
Dans mon cas, j’ai remarqué que la majorité de mes fautes venaient 1) d’un manque de concentration et 2) de quelques fautes récurrentes. Une fois ces fautes effacées, il n’y en a presque plus 🙂 Dans cet article, je vous fais un petit listing des fautes que je fais régulièrement (et vous aussi peut-être, youpi ! ^^).
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Faute #1 : L’accord du participe passé
Si vous êtes comme moi, vous avez enregistré que avec avoir, le participe ne s’accorde pas, et qu’avec être, il s’accorde.
Raté. Il y a des milliers d’exceptions et il faut les connaître pour s’en sortir. Je vous conseille d’aller jeter un oeil à ma série sur le sujet pour vous y retrouver. Et s’il vous reste des doutes… Changez la phrase pour ne plus avoir à affronter ce participe passé qui vous embête. (C’est ma solution miracle contre les tournures qui me dérangent !)
Faute #2 : Conditionnel vs Futur
Je continuerais vs je continuerai.
Le choix dépend avant tout du contexte puisque le premier est du conditionnel et le second, du futur. L’un est probable (si tu fais cela, je continuerais), le second est presque certain (je continuerai à manger des noix tous les matins). Il y a toujours un petit degré de flexibilité (aucun futur n’étant absolument certain).
Faute #2bis : La concordance des temps
Ce point est intimement lié au précédent. La concordance des temps, c’est le fait d’associer logiquement différents temps ensemble. Par exemple, l’imparfait et le passé simple fonctionnent à deux dans un récit au passé. Dans un récit au présent, on utilise plutôt le présent et le passé composé. Plus que des fautes d’orthographe vous risquez les fautes de syntaxe si vous n’obéissez pas à ces règles. Je n’ai jamais fait d’article sur le sujet mais vous pouvez trouver quelques infos dans cet article.
« Si j’aurais su, je ne serais pas venu » est un parfait exemple de mauvaise concordance des temps 😉 (Pour ceux qui se demandent : la bonne tournure est « Si j’avais su, je ne serais pas venu. »)
Faute #3 : Les expressions toutes faites à connaître
L’orthographe de certaines expressions ne peut pas être deviné. C’est uniquement une question d’usage, d’habitude, de pratique. La meilleure façon de les connaître est encore des les apprendre ou de se questionner quand on rencontre une expression qui paraît toute faite.
Je vous donne ci-dessous quelques expressions qui peuvent être mal orthographiées.
Autant pour moi, au temps pour moi
L’expression Au temps pour moi (Désolé) est souvent orthographiée de la mauvaise façon. Autant pour moi existe aussi mais n’a pas la même signification.
Si vous faites la queue chez le boulanger et que le client qui vous précède prend deux baguettes, dire « autant pour moi » reviendra à dire « j’en veux le même nombre que lui » et sera effectivement orthographié « Autant pour moi ». Si vous lui passez devant sans le faire exprès et qu’il vous le fait remarquer, vous répondrez « Au temps pour moi » ce qui signifiera « Désolé ».
À l’attention de, à l’intention de
Que celui qui n’a jamais hésité entre A l’attention de et A l’intention de en tête d’une lettre de motivation me jette la première pierre. 😉
Après recherches : les deux sont possibles. La première indique simplement que le courrier est adressé à quelqu’un. La seconde implique une action, une réaction, un retour de la personne : la personne qui recevra cette lettre devra avoir une intention ensuite.
Faute #4 : Les suffixes / Ce qui vient après
La notion de suffixes en français est importante (même si elle l’est moins qu’en anglais, où le changement de suffixe change la signification d’un mot). A nouveau, il serait difficile de lister l’ensemble des fautes qui peuvent être commises dans cet article : il me faudrait un dictionnaire pour ce faire. Je ne peux que vous conseiller de vérifier à chaque fois que vous avez un doute.
Pallier un problème
Et non pallier à un problème.
Après que + indicatif
Après que papa a fait à manger, il nous appelle pour que l’on mette la table. Il y a fort à parier que vous n’aimez pas cette tournure de phrase. Et pourtant, elle est juste. « Après que » est suivi de l’indicatif et non du subjonctif car il n’y a aucun doute sur le fait que l’action soit faite (on en parle après que l’action a été faite justement). Cependant, on s’est tellement habitué à mettre le subjonctif que l’on a du mal à entendre la version juste… (Comme « Si j’aurais su » que l’on entend souvent et qui perverti pas mal de gens !!!)
Malgré le fait que
Certains plissent le nez sur « Si j’aurais su… », pour ma part, c’est « malgré que » qui me fait saigner les oreilles. Je trouve ça très très moche. Même si cela devient de plus en plus accepté, l’Académie française continue à déclarer comme fautive l’utilisation de « malgré que » dans le sens de « bien que ». Dans cette tournure, « malgré le fait que » est accepté (et bien plus joli, non ?).
Faute #5 : Les fautes d’orthographe « pures »
(Je dis fautes d’orthographe « pures » car les fautes précédentes sont considérées comme des fautes d’orthographe mais sont, avant tout, des fautes de grammaire, de syntaxe, de conjugaison. Dans ce dernier paragraphe, j’évoque vraiment le fait de mal orthographier certains mots.)
Certains mots de la langue françaises sont dangereux. Je pense par exemple au verbe saupoudrer que l’on a tendance à écrire soupoudrer ou à toutes ces consonnes doublées ont ne sait jamais comment ni pourquoi. Pour limiter ce type de faute, rien de tel qu’un petit coup d’oeil au dictionnaire une fois de temps à autres pour valider ou infirmer un doute. Le correcteur orthographique est une aide précieuse pour les fautes d’orthographe (je le souligne car c’est l’un des seuls types de faute qu’il parvient à gommer à 99%).
Faute #5bis : Les adverbes invariables
Pendant longtemps j’ai voulu que Parmi et Malgré aient un S. Allez savoir pourquoi mais c’est ainsi que mon esprit les avait enregistrés… C’est un voyage dans le Bescherelle qui m’a rappelé le bon orthographe de ces différents adverbes : faites-en régulièrement, surtout si vous êtes en phase de relecture / correction de votre roman.
Gommer ses fautes : Relisez-vous !
Le nombre de fois où j’écris « j’était » en début de session d’écriture est énorme. C’est le genre de faute que je fais en début de session et en fin de session, quand l’attention est au plus bas.
Pour les gommer, rien de tel qu’une petite relecture. Pour être plus efficace dans celle-ci deux solutions qui marchent pour moi la plupart du temps :
- Lire à voix haute (permet de gérer le rythme, la syntaxe et les grosses fautes)
- Changer de police et de taille d’écriture (permet d’appréhender différemment le texte)
Et surtout : faites attention à ce dont vous êtes sûr
L’une de mes grandes erreurs en orthographe est d’être souvent sûre que c’est ainsi. Sûre que Malgré prend un S. Sûre que l’orthographe d’un mot est comme ça…
Lorsque vous relisez, essayez de n’être plus sûr de rien. Mieux vaut plus valider qu’oublier des fautes.
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Quelles sont les fautes que vous faites régulièrement ? Que faites-vous pour vous en débarrasser ?
À demain pour une newsletter en guise de bilan + programme pour l’été !
Marièke
Five succulents, by Annie Sprat (Unsplash, CC0)