L’Art dans le jeu vidéo, une expo inspirante

by Marièke

Dimanche dernier, le 1er novembre (alors que je sortais d’une nuit blanche à la bibliothèque du Centre Pompidou pour le coup d’envoi du NaNo), j’ai eu l’opportunité d’aller à l’exposition L’Art dans le jeu vidéo, une inspiration française, au musée d’Art Ludique à Paris. Une belle exposition, très fournie, dans laquelle j’ai retrouvé plein de mécanismes de la création de mondes et de personnages. Elle m’en a (presque) fait oublier ma fatigue.

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L’Art dans le jeu vidéo, une inspiration française

L’exposition traite du travail des dessinateurs et des sculpteurs avant l’entrée en piste des infographistes.

Elle montre comment est mis en place l’univers graphique d’un jeu vidéo à partir de dessins, de gribouillages sur des coins de feuilles et d’artworks plus magnifiques les uns que les autres.

Elle montre comment les dessinateurs s’inspirent et mènent leurs recherches afin que leur monde, bien qu’imaginaire (futuriste, allégorique, réinventé) paraisse réaliste. Un travail qui peut servir l’auteur que vous êtes pour voir comment créer un monde, un personnage, un univers.

Le travail de création

Créer un univers

Dans les premiers pas de la création d’un jeu, les dessinateurs sont conviés à dessiner des planches qui sont ensuite discutées et rediscutées. Elles ne sont pas destinées à être placées dans le jeu ou réutilisées dans la communication. Elles servent avant tout à dépeindre une atmosphère, à créer un univers. Cela peut être le choix d’un style graphique, le choix d’une technique de dessin…

En écriture, cela peut s’apparenter au choix du genre, du style et du point de vue. En fonction de l’atmosphère que vous souhaitez dépeindre, vous n’allez pas utiliser les mêmes ressorts.

Créer un monde

La mise en place d’un monde réaliste et crédible est vraiment très bien explicité durant l’exposition. On voit comment les créateurs du jeu Dishonored ont créé leur ville à partir du Londres post-1666 (lors du grand incendie) et des villes actuelles de Londres et Édimbourg. On voir comment les dessinateurs de Remember me, qui travaillaient sur un Paris de 2084, on dessiné plusieurs Paris, de 2010 à 2084 pour comprendre la ville du jeu. On voit aussi comment le cliché doit être évité pour rendre crédible. Les dessinateurs d’un jeu qui s’inspirait du Népal avaient imaginé des habitants emmitouflés dans des peaux et des fourures… Sauf qu’un voyage sur place avait montré que la plupart des gens s’habillait de coloré et de maillots de sport diverses. « Des heures sur Wikipédia ne remplace pas les odeurs, l’humidité que l’on ressent en entrant dans la gare d’un pays. Il faut s’arrêter aux petits détails pour toucher la normalité d’un pays : la forme de ses feus rouges, la forme de ses passages cloutés… »

Tous ses éléments montrent le travail préliminaire à la création d’un lieu… Un travail que l’écrivain peut aussi faire, à l’aide de schémas, de voyage, d’inspirations venues de livres, de films, de voyages, d’histoire, de géopolitique… J’ai justement prévu un article sur la façon de mener ses recherches.

Créer un personnage

Une autre étape de l’exposition s’arrête sur la création des personnages, de la première mise en images à leur animation. On y découvre comment une sculpteuse sur terre est chargée de donner vie aux premiers artworks. Comment les différentes races sont imaginées à partir de graphismes et de recherches biologiques, zoologiques. Comment les équipes travaillent sur les émotions des personnages.

Là encore, la démarche de création est très intéressante. Le personnage prend peu à peu forme physique et s’anime d’éléments distinctifs.

Bien entendu, les processus développés ici le sont pour faire travailler des centaines de personnes de concert — ce qui n’est pas nécessaire pour l’écrivain.

Au final, ce qui amène l’émotion dans le jeu vidéo n’est pas tant l’histoire que l’histoire, les personnages, l’univers, l’athmosphère… L’ensemble. Et c’est aussi ce que j’aimerais rappeler pour un roman. Ce n’est pas uniquement l’intrigue qui va pousser les gens à pleurer vos personnages. C’est un ensemble.

Pourquoi y aller ?

Pour conclure, c’est vraiment une exposition que je vous conseille si vous êtes :

  • passionné de jeux vidéos
  • en train de concevoir un monde, un univers (surtout SF et fantasy, mais vous pourriez être touché aussi si vous travaillez sur du contemporain)
  • intéressé par les processus de création

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J’ai vraiment trouvé l’exposition intéressante alors même que j’étais loin de connaître l’ensemble des jeux proposés. Mon seul regret, c’était l’absence d’informations sur la composition des musiques de jeux… puisqu’il me semble que c’est aussi une forme d’Art. Mais ce sera certainement pour une prochaine fois 🙂

À vendredi pour un article lié à celui-ci : Faire des recherches pour son roman.

Marièke


L'art dans le jeu vidéoL’Art dans le jeu vidéo

Au musée d’Art Ludique, 34 Quai d’Austerlitz, 75 013 Paris

Du 25 septembre 2015 au 6 mars 2016

Plein Tarif : 15,50 € ; Tarif réduit: 12,50 € ; Enfants: 10 € (de 4 à 12 ans)


Crédit image : Un concept art de Child of Light, de Ubisoft. L’exposition présente beaucoup de jeux d’Ubisoft et de studios français moins importants.

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