Vivre de sa plume en 2019 : L’écrivain·e un·e entrepreneur·e comme les autres ?

by Marièke

Bonjour à toutes et à tous,

Vous le savez peut-être, au quotidien, je suis entrepreneuse au sein de l’appart Quatremain, un espace dédié à l’entreprenariat au féminin qui ouvre les possibles des entrepreneuses créatives. Parmi mes différentes missions, accompagner et former des entrepreneuses pour leur permettre d’atteindre leurs objectifs et la rentabilité.

Récemment, je vous avais demandé si des sujets tels que l’argent et l’écriture vous intéressaient et vous aviez été nombreuses et nombreux à me dire que oui. En y réfléchissant, j’ai réalisé qu’il y avait énormément de similitudes entre la vie de l’écrivain·e et la vie de l’entrepreneur·e.

L’écrivain·e, un·e entrepreneur·e comme les autres ? C’est ce que je pense de plus en plus.

*****

Point commun #1 : la diversification

Se diversifier, c’est la clé du succès mais aussi de la survie de l’entrepreneur·e. Cela signifie multiplier les activités (dans une certaine mesure, quand même) afin de pouvoir miser plus sur l’une ou l’autre de ses activités selon les périodes.

Pour vivre de son activité en 2019, l’écrivain·e devrait aussi suivre cette méthode.

D’une part, en produisant plusieurs textes : les écrivain·e·s qui parviennent à vivre de leur plume sans avoir écrit de best seller sont (souvent) celleux qui écrivent le plus. En sortant régulièrement des nouveautés, vous pouvez vous assurer une rentabilité, notamment dans l’autoédition.

D’autre part, en optant pour plusieurs types d’édition : l’édition classique, certes, mais aussi l’autoédition. Cela vous permettra d’être présent·e sur plusieurs tableaux.

Enfin, dans l’idée de proposer plusieurs prestations et pas seulement l’écriture de fiction. Écrire pour des clients (rédaction web, écrivain public…), avoir un blog ou créer des ateliers d’écriture sont trois types d’activité qui peuvent vous permettre de vivre de votre plume.

Point commun #2 : la communication

La communication est un des volets essentiels de l’activité entreprenariale. Et, pour moi, c’est un pan important chez l’écrivain·e qui veut vivre de son activité aussi.

C’est assez personnel, mais il me semble de plus en plus, que la maison d’édition et l’auteur·trice travaillent de concert. La maison d’édition apporte le public de sa ligne éditoriale tandis que l’écrivain·e apporte son propre public, le lectoral qu’il ou elle a créé au fil de ses parutions. C’est pourquoi, à mon sens, un·e écrivain·e doit booster sa communication pour booster 1) ses chances d’être publié·e et 2) ses ventes 🙂

Point commun #3 : l’étude de rentabilité

Bien fixer ses prix. Tel est le dilemme de nombre d’entrepreneur·e·s.

En tant qu’écrivain·e, c’est la même chose. Si la négociation d’un contrat avec une maison d’édition est difficile – avec des objectifs de rentabilité au sein de la maison d’édition aussi –, il est possible de :

  • ne pas participer à des AT qui ne sont pas rémunérés
  • ne pas accepter de faire des conférences, des interventions ou encore des signatures gratuitement. Ce sont des heures de présence non rémunérées.

La charte des auteurs et des illustrateurs jeunesse s’interroge beaucoup sur ses questions et je trouve ces réflexions intéressantes.

Point commun #4 : le travail

J’aurais pu mettre le côté artistique, car il faut être un peu artiste pour être entrepreneur·e, quoi qu’on puisse en penser, mais il me semble que la vérité du travail de l’auteur est son travail. J’en ai parlé récemment dans un article.

Pour réussir, dans l’écriture ou dans l’entreprenariat, le travail est nécessaire – et une touche de talent / capacité à rebondir / capacité à anticiper est un gros plus.

Point commun #5 : un·e chef·fe d’orchestre

Être entrepreneur·e, c’est gérer tout un tas de prestataires, de clients et d’échanges… C’est aussi rencontrer un max de personnes pour faire grandir et fructifier ses connexions (je ne suis pas une grande fan du terme « réseau » que je trouve très péjoratif et pas assez humain).

Pour être publié·e et/ou s’autoéditer, l’écrivain·e doit aussi jongler entre éditeurs (s’il a l’envie et l’opportunité de rejoindre l’édition classique), imprimeurs, lecteurs, … C’est un·e ·e chef·fe d’orchestre qui se doit d’entretenir ses connexions.

Seule divergence : le statut

Plus j’y réfléchis, plus il me semble que la différence majeure qui existe entre l’auteur·trice et l’entrepreneur·e est le statut. Si l’écrivain·e autoédité·e doit opter pour la microentreprise pour encaisser légalement les rémunérations liées à la vente de ses livres, l’écrivain·e édité·e par une maison d’édition traditionnelle a un statut lié l’Agessa.

Je vous avais tout expliqué dans cet article sur le statut de l’auteur·trice.

*****

 Vivre de sa plume en 2019, c’est, pour moi en tout cas, mener son activité d’écriture comme un·e entrepreneur·e mène son activité professionnelle. Les chances d’écrire LE livre qui cartonne étant minces, il est nécessaire de multiplier les portes d’entrée et les revenus potentiels.

Qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà eu l’ambition de vivre de votre écriture et si oui, comment vous y prenez-vous ?

A très vite,

Marièke

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11 comments

Nathalie CARON 15 mars 2019 - 11 h 16 min

Bonjour Marièke,
Je viens de lire ton article et…je me suis dis : mais c’est exactement ce que j’essaye de faire !
J’écris pour mon blog, je suis toute nouvelle rédactrice web et j’écris des textes « créatifs ». Mon rêve : vivre de ma passion, l’écriture.
Merci pour ton blog.
Nathalie

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Marièke 21 avril 2019 - 15 h 06 min

Bon courage dans cette aventure ! 🙂

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Johnathane Hoctor-Anger 15 mars 2019 - 14 h 53 min

Bonjour !

C’est juste pour dire que j’aime beaucoup tes articles 🙂
Effectivement aujourd’hui il semble indispensable de jongler entre plusieurs casquettes, d’autant plus quand on ne passe pas par la voie de la maison d’édition ! Cela devient une véritable aventure entrepreneuriale. Fort heureusement tout cela s’apprend 😉

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Marièke 21 avril 2019 - 15 h 07 min

Oui, c’est une véritable aventure 🙂 Mais c’est le chemin qui est passionnant !

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Justine 16 mars 2019 - 13 h 07 min

Coucou ! J’ai trouvé cet article passionnant, surtout que je suis en pleine préparation d’un livre que je souhaite auto-éditer. En revanche, je ne savais pas qu’il fallait absolument créer une micro-entreprise pour auto-éditer son livre. Enfin justement je me posais la question depuis quelques jours, étant donné que je renseigne mon numéro fiscal, je pensais que je n’avais pas besoin de passer par cette étape. Peux-tu me confirmer que je dois absolument le faire pour que tout soit légal ?
Je vais passer du temps ici dès que je le pourrai en tout cas, je sens qu’il y a beaucoup de contenu très enrichissant 🙂

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Marièke 21 avril 2019 - 15 h 35 min

Bonjour Justine, je t’invite à jeter un oeil à cet article : https://www.mecanismes-dhistoires.fr/le-statut-juridique-et-fiscal-de-l-ecrivain-publie-etou-auto-edite/
Il répondra à toutes tes questions !

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Elodie 16 mars 2019 - 14 h 56 min

Merci beaucoup pour cet article 🙂 J’ai essayé une première fois de me lancer dans l’autoédition en publiant mon livre sur Amazon. Il s’agissait d’un livre pratique sur le gestion du stress, lié à un blog qui aujourd’hui n’est plus.J’ai fini par retirer ce livre de la vente.
Cela m’a appris plusieurs chose.
D’abord qu’il est aujourd’hui très facile de s’auto éditer via ce type de plateforme. Le système est simple à utiliser, on peut même faire imprimer son livre à la demande. Les frais sont quasi nuls. Je trouve que pour débuter c’est pas mal.
Ensuite, j’ai appris que effectivement pour vendre son livre en autoédition, il faut se transformer en entrepreneur et toucher à tout: marketing, rencontres, réseaux sociaux, commercial, technique en continuant à se former, gestion… Et tout ça sans perdre son côté créatif. Cela demande une vraie gymnastique pour naviguer entre le concret et l’imaginaire, ce n’est pas toujours simple mais obligatoire si l’on veut réussir à vivre de sa plume.
Pour finir, cette expérience m’a enseigné qu’il n’était pas raisonnable de brûler ses navires, quitter son travail et se lancer dans l’écriture d’un livre en étant persuadé que l’on va réussir à en vivre du jour au lendemain.

Je suis tout à fait d’accord avec ce que tu dis dans l’article: un écrivain devrait avoir plusieurs cordes à son arc et multiplier les casquettes. Ecrire un livre, des piges pourquoi pas, travailler sa technique et proposer des ateliers d’écriture, écrire pour les autres (écrivain public, rédacteur web…), pourquoi pas fabriquer sa propre collection de papeterie ou matériel de bureau et la vendre sur Etsy etc.
C’est tout un écosystème qui doit être construit autour de sa plume, et ce n’est non seulement pas désagréable mais en plus passionnant!

C’est ce que j’ai décidé de faire de mon côté pour pouvoir, à terme, vivre de ma plume. Cela demande de la patience, de la persévérance et il ne faut pas avoir peur de se planter car la route est longue! Mais ce côté entrepreneur / fouineur donne, je trouve, du piment à l’aventure et élargit les horizons.
En outre, le blogging permet aussi de partager son parcours et de réunir autour de soi des personnes intéressées par notre démarche et notre vision, de nouer des liens et de construire sa petite communauté. Toutes ces personnes seront, le jour de la sortie du livre, peut-être plus à l’aise à l’idée d’acheter le premier roman d’un parfait inconnu.
Je pense aussi qu’il sera ainsi plus facile de s’adresser à une maison d’édition pour tenter de se faire publier si l’on a déjà des centaines de personnes qui nous suivent et nous soutiennent.
(Un peu comme dans la musique où aujourd’hui les maison de disques ne sortent que les titres des personnes ayant déjà une communauté sur internet pour minimiser les risques.)
Au plaisir!

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Marièke 21 avril 2019 - 15 h 37 min

Merci pour ton message ! Il y a des milliers (ou presque) de façons pour vivre de sa plume ! Il faut juste un peu de talent et beaucoup de persévérance. Et une grosse capacité à rebondir ! Bon courage 🙂

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Lauret Elodie 17 mars 2019 - 8 h 18 min

Article très intéressant. Je me pose de plus en plus de questions sur le statut et les possibilités de vivre de l’écriture et… je suis arrivée aux mêmes conclusions que toi. Tu synthétises parfaitement les enjeux/questions que l’on est emmené à se poser si l’on souhaite vivre de sa plume. Je viens de terminer mon Master en Création Littéraire, et mon objectif 2019 est de me professionnaliser dans l’écriture. À chaque pas que je fais, je réalise la somme de travail que cela demande pour faire de cette pratique (l’écriture), une activité viable. Il faut se retrousser les manches et se mettre au travail, sans perdre de vue la passion, sans aller jusqu’au burn-out (en s’accordant du temps)

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Jenny 20 mars 2019 - 15 h 19 min

Très intéressant, cet article !
Je suis assez d’accord avec toi. Dans le contexte actuel, l’auteur devient un entrepreneur étant donné qu’il est de plus en plus indépendant. Finalement, sur la somme totale des auteurs actuels, très peu sont en maisons d’édition. Quand bien même, ceux-là aussi assurent leur communication via les réseaux sociaux.

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Camille 24 mars 2019 - 13 h 15 min

Merci pour cet article, qui nous met bien les pieds sur terre ! Je suis enseignante de formation, et donc transmettre des savoirs m’intéresse énormément, du coup je pensais peut-être mettre sur pied des ateliers d’écriture, dans une année ou deux. Est-ce que tu as de l’expérience dans ce domaine ?

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