Une astuce pour peaufiner le style d’un texte

by Marièke

Je suis officiellement une girouette ! Alors que je me suis lancée dans la rédaction d’un nouveau projet plutôt orienté littérature générale adulte, j’ai décidé d’auto-publier Pouvoirs, mon texte young adult fantasy, en parallèle.

S’il est bien avancé, puisque je l’avais soumis aux maisons d’édition il y a deux ans sans résultat, j’ai envie de lui donner un dernier coup de nettoyage stylistique. Pour cela, voici une astuce que j’utilise pour peaufiner le style d’un texte terminé : le lire à voix haute. Cela permet de découvrir son texte sous un visage complètement différent.

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Lire à voix haute pour peaufiner le style d’un texte

Lorsque j’effectue la dernière vérification du style d’un texte, qu’il soit court ou long, j’aime le lire à voix haute. Cela me permet plusieurs choses.

Tester le rythme

Le rythme d’un roman est très important. Et ce, à l’échelle du roman, de chaque chapitre, de chaque paragraphe et de chaque phrase. En lisant votre texte à voix haute vous allez vite vous rendre compte si un passage de votre roman n’avance pas assez vite, trop vite. Il vous faudra jouer avec la longueur des phrases, ajouter une scène ou en supprimer une…

Repérer les phrases trop longues

En lisant à voix haute, la lecture est rendue plus difficile que dans votre tête où vous pouvez avoir tendance à zapper des phrases. Si vous devez relire trois fois de suite une phrase pour la comprendre c’est qu’elle est mal construite ou trop compliquée. Si le lecteur peut accepter de revenir de temps en temps sur une phrase, il ne l’acceptera pas plusieurs fois par chapitre. À vous de réparer les phrases qui vous gênent quand vous lisez à voix haute.

Repérer les répétitions

Lire à voix haute met votre oreille à contribution. De ce fait, une répétition vous choquera beaucoup plus en lisant à voix haute car votre oreille vous signalera que vous avez déjà entendu ce mot quelque part… genre deux phrases auparavant. Vous devrez user de synonymes pour vous débarrasser des répétitions et des sonorités désagréables.

Repérer les défauts de ponctuation

De même, une virgule mal placée ou un point d’exclamation vous perturbera à la lecture car vous placerez votre respiration bizarrement. Vous n’aurez plus qu’à réparer ces petites fautes.

Comment procéder ?

Au moment de reprendre tout mon texte en le relisant à voix haute, voici quelques systèmes que je met en place.

La solitude

Quand j’entame la relecture à voix haute de mon texte, je m’assure d’abord d’être isolée. Ça permet 1) de ne pas déranger les autres par ma lecture et 2) de ne pas être dérangée par les autres.

Une relecture par petits bouts

Ensuite, je procède petits bouts par petits bouts. La lecture à voix haute me fatigue vite. Je préfère procéder chapitre après chapitre en laissant de longues pauses entre chaque correction. Je lis et corrige un chapitre, je fais autre chose, je lis et corrige un deuxième chapitre, je fais autre chose, et ainsi de suite.

Des modifications immédiates

Je fais les corrections directement. Quand une phrase ou un passage me gène, je le modifie dans le feu de l’action et je retravaille la phrase jusqu’à ce qu’elle sonne mieux à mon oreille.

Une alternative à cette solution peut être de surligner les passages qui vous pose problème à la lecture et d’y revenir ensuite. Voyez la méthode que vous préférez et qui vous rend le plus efficace.

La répétition de l’opération

Je recommence ce travail de relecture à voix haute à plusieurs reprises. Jusqu’à être satisfaite. Certains chapitres sont plus difficiles à rédiger que d’autres : si le chapitre 1 me paraît bien au bout de deux lectures, ce ne sera peut-être pas le cas du chapitre 2 qui m’en demandera quatre.

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Allez, je m’en retourne à la relecture à voix haute de Pouvoirs 🙂 J’aimerais qu’il soit disponible sur les différentes plateformes d’ici fin mars, début avril. Il faut que je fixe une date. D’ici là, il est possible que je vous fasse régulièrement des articles sur la relecture / réécriture de fond / mise en forme d’un roman. 🙂

À vendredi pour les résultats du concours du Bloggiversaire,

Marièke

Crédit image : Peaufiner le style d’un texte comme l’horloger peaufine les mécanismes d’une horloge, par Guy Sie. (Flickr, CC BY-SA)

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11 comments

Lynda 1 mars 2016 - 11 h 17 min

C’est pas idiot du tout cette manière de faire, j’avais déjà entendu parler de lecture à voix haute mais je n’avais jamais compris comment en tirer parti, tu viens de me le révéler !! Merci !

Reply
Marièke 1 mars 2016 - 16 h 57 min

🙂 C’est ma manière d’utiliser la lecture à voix haute en tout cas, d’autres auteurs l’utilisent certainement autrement…

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Haraëa 1 mars 2016 - 20 h 21 min

Merci beaucoup pour cet article ! =D En plus, ça tombe à point nommé, je suis en pleine réécriture (et j’ai quelques problèmes avec le style, d’ailleurs).

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Marièke 2 mars 2016 - 12 h 01 min

🙂 Cette technique est vraiment à appliquer à la fin de la réécriture : si tu en es encore aux modifications de fond, je te conseille de patienter un peu pour en abuser… car tu vas écrire de nouveaux passages et il faudra que tu recommences la lecture à voix haute une autre fois. Mais si tu en es à la relecture de forme, vas-y ! J’espère que la méthode te conviendra !

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sanasan 2 mars 2016 - 11 h 57 min

J’ai essayé de commenter ton article sur « pouvoirs » sans succès. Ton dilemme serait donc la classification de ton roman ? Personnellement, je l’aurais plutôt classé en jeunesse. Pourquoi ? Tu touches forcément un public plus large. Ceux qui lisent du YA, bien souvent lisent également des romans jeunesse. Et pas l’inverse. Je ne sais pas si j’ai été très claire? 😉

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Marièke 2 mars 2016 - 12 h 03 min

J’ai fermé les commentaires sur les projets 🙂 Je changerai peut-être ça, je verrai.

Merci pour ton retour. En fait, c’est plus au niveau des sujets qui sont abordés dans le texte : c’est une jeune fille qui fugue de chez elle pour découvrir dans quoi elle veut travailler. C’est plus pour les ados et les jeunes adultes en ce sens… En plus, elle découvre la violence, l’alcool… Et ces thématiques là sont peu adaptées à des jeunes.

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sanasan 9 mars 2016 - 12 h 38 min

Ah oui de ce point de vu là, ça change tout 🙂 C’est vrai que parler des difficultés que rencontre une jeune adulte avec l’alcool à des enfants… Heu… 😉

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Jonathan 9 mars 2016 - 20 h 41 min

Je suis tout à fait en phase avec l’article et je rajouterais :
– Antidote (Druide) : qui permet de bien gérer les répétitions, ponctuations, fautes…
– Les indicateurs linguistiques (ex : lix) « par partie ». je les trouve intéressant uniquement dans le sens vérification qu’on est constant par chapitre par exemple dans la complexité stylistique de notre récit. (C’est pour ça que j’ai ajouté ca à scribbook^^)

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Marièke 11 mars 2016 - 7 h 43 min

Effectivement, il faudrait que je fasse un article sur les outils techniques qui permettent d’améliorer son texte. Je vais me renseigner sur ce point ! 🙂

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C. Kean 5 octobre 2017 - 8 h 30 min

J’ai pris très tôt l’habitude de lire à haute voix mes textes lors de la phrase réécriture, mais j’ai découvert récemment que c’était implacablement efficace, dans un second temps, de faire lire à haute voix son texte à quelqu’un d’autre. C’est en quelque sorte l’épreuve du feu, parce qu’on ne peut échapper à rien, on voit où le lecteur bute, se reprend, ne comprend pas, où il s’essouffle. Et il ne connait pas le texte, pas comme nous, auteur, qui laissons passer des détails parce qu’on ne découvre pas, on le parcourt.
Et je trouve que ça donne une bonne indication du moment où le texte a atteint son plein potentiel (en tout cas le moment où il faudra peut-être un autre regard que le nôtre pour pousser plus loin son potentiel) : quand on peut écouter quelqu’un le lire à haute voix devant nous sans mourir de honte et se glisser sous un tapis, c’est quand même qu’on est bon !

Reply
Marièke 7 octobre 2017 - 9 h 14 min

C’est une bonne solution effectivement ! Mais ça doit demander pas mal de temps, par contre… C’est surtout ça qui me bloque : demander beaucoup du temps de l’autre personne.

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