L’écriture et Sonia Dron

by Marièke

Sur son blog Les chapitres de Sonia, Sonia Dron se présente comme « une jeune quadra comblée ». Maman de deux enfants et mariée, elle court après le temps pour s’adonner à sa passion de l’écriture. Retrouvez ici son histoire avec l’écriture.

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Bonjour Sonia. Comment es-tu venue à l’écriture ?

J’écris depuis que j’ai 16 ans. A l’âge des premiers émois et à l’époque où les foyers n’étaient pas encore équipés d’ordinateur, je passais mon temps libre dans ma chambre d’adolescente à écrire des textes et des poèmes pour mes amoureux. A vrai dire, à peine écrites, les feuilles noircies par l’encre finissaient toujours dans la corbeille. Puis, il y a quelques années, l’écriture a définitivement pris le contrôle de mes mains et depuis, je suis bercée par le doux bruit du clapclap que font mes doigts sur le clavier.

L’idée d’écrire un roman m’est venue un jour, comme ça. Je me suis surtout rendue compte qu’écrire c’était bien mais écrire pour être lue était mieux ! Avec les encouragements de mes amis et de mon mari, j’ai pu aller au bout de mon projet et crier au monde entier ; enfin à ceux qui voulaient l’entendre que j’avais terminé mon premier roman. Par pudeur ou par crainte d’être jugée, la plupart de mon entourage ; y compris mes parents et mon frères, ont ignoré que je passais mon temps libre à écrire des histoires. Quelle bêtise, car au final et une fois dit, on se sent plus léger et l’écriture devient encore plus fluide.

Grâce à l’écriture, je peux tout dire. Je peux transcrire mes attentes, mes émotions, mes joies, mes peines, mes craintes. Ce qui est magique, c’est que nous pouvons nous cacher derrière n’importe quel personnage. Il suffit de les faire vivre et de les faire parler. Mais évidemment, toutes ces émotions sont noyées dans une histoire romancée, ce qui permet de garder notre jardin secret. On peut se servir de l’écrit comme une thérapie au final. J’engage tout le monde à se lancer dans l’écriture.

Que lis-tu ?

J’aime lire un peu de tout mais je dois dire que mes histoires préférées sont celles qui parlent d’amour impossible, de rendez-vous manqués et j’ai une préférence pour les romans qui finissent mal, qui me surprennent ou qui me laissent pensive. En ce moment, je lis quelques classiques comme L’assommoir et Nana d’Emile Zola mais il n’est pas impossible que j’entrecoupe ces lectures avec un thriller, pourquoi pas ! Changer de style est aussi très bon pour l’imaginaire.

Qu’est-ce qui est difficile quand tu écris ? Quels sont les obstacles que tu rencontres ?

Je dirais que pour moi, la vie de famille, la vie professionnelle et la fatigue sont des obstacles permanents à l’écriture. J’ai des journées bien remplies. Avec deux enfants à la maison, mes amis et  un mari qui a aussi son planning à gérer, les semaines et les soirées défilent à toute vitesse. J’essaie tant bien que mal de respecter ce que je me suis fixée sur ma to do liste mais je dois avouer que certains soirs, après le diner, je ne lutte pas et m’endors sur le canapé.

En revanche, je ne manque jamais d’inspiration. Mon cerveau est toujours en action et mon carnet de notes est constamment ouvert. J’écoute les gens et passe mon temps à les observer. C’est très enrichissant.

Quand je prends du recul sur le chemin déjà parcouru, cela me fait peur. Je me dis : « wouah mais tu ne sauras jamais écrire un autre roman ! C’est impossible ! » Je n’arrive déjà pas à croire que j’en sois arrivée là. Cela me paraît tellement incroyable. C’est un travail long et certaine fois, il faut avoir le moral et l’énergie suffisante pour continuer. Le soir on trouve que ce que l’on a écrit est magnifique et le lendemain matin, on trouve ça minable. Il faut essayer d’écrire en gardant toujours la même émotion et ne pas changer de style en cours d’écriture. C’est très dur.

Quels sont tes outils pour faire face à ces difficultés ?

Je crois tout simplement que je ne mets aucune pression. Si je suis honnête avec moi : personne ne m’attend. Je n’ai pas d’agent et peux ainsi considérer que l’écriture reste un plaisir et non une obligation. Cela dit, dès qu’un concours de nouvelles me plait, je n’hésite pas une seule seconde et m’y atèle très rapidement.

Lorsque je me suis lancée dans l’écriture de mon premier roman, j’ai perdu un temps fou à faire des recherches sur la façon dont un auteur devait écrire. J’ai vu qu’il existait des logiciels mais sans grande conviction et au final, je me suis rendue compte qu’un carnet et un traitement de texte faisaient amplement l’affaire. J’ai juste installé une ou deux applications sur mon téléphone pour pouvoir m’avancer dans mes écrits, parce que quand les idées surgissent dans la rue ou pendant une réunion, nous n’avons pas forcément notre pc devant nous !

J’ai également mon panel de lecteurs vers qui je me tourne lorsqu’il s’agit de relecture ou de correction. Ils répondent tous présents et n’hésitent pas à juger mes écrits sans langue de bois. Je sais que je peux compter sur eux et pour cela, je les remercie ! C’est que je les bichonne mes p’tits cobayes 🙂

Etant auto éditée, je dois dire que je n’ai pas écrit depuis cet été. J’ai même un peu perdu le fil. Cela me manque. Alors pour me remotiver et me lancer dans l’écriture de mon 2ème roman, je me suis offert un beau bureau et un nouvel ordinateur portable. Nous verrons dans les semaines à venir, si j’ai bien investi !

Pourquoi le choix de l’auto-édition ?

L’auto édition s’est imposée à moi par la force des choses. Le marché de l’édition est saturé. Trop de demandes et peu d’élus. Certains éditeurs n’hésitent pas à dire qu’ils publient très peu de nouveaux auteurs. Ce qui laisse peu de chance à ceux qui débutent.

Avec l’auto édition, l’auteur est libre certes mais l’auteur est seul. Il doit assurer sa promotion et se faire connaître. J’ai commencé par auto éditer mon premier roman en format numérique et ai décidé quelques mois plus tard, en me rendant compte que beaucoup de lecteurs n’étaient pas encore prêts à laisser tomber le papier, de faire appel à un prestataire. Du coup, mon roman aujourd’hui est disponible en impression à la demande. Je dois avouer que la première fois que j’ai relu La douleur des sentiments en format poche, j’ai eu du mal à réaliser que c’était moi qui l’avais écrit.

La douleur des sentiments - Sonia Dron

La douleur des sentiments est le premier roman de Sonia


Quels sont tes projets pour la suite ?

A peine avais-je mis un point final à mon premier roman La douleur des sentiments que je pensais déjà au 2ème. Aujourd’hui, j’ai déjà fait toute la construction. Quelques hésitations concernant la fin mais rien n’est encore figé. Mes personnages sont pour la plupart déjà créés ; leurs fiches sont faites. Les chapitres sont déjà grossièrement écrits. Bref, il n’y a plus qu’à…

Mais parallèlement, j’ai le projet d’écrire une nouvelle dramatique. L’histoire et le thème me tiennent à cœur. Du coup, il faut juste que je tranche et ce n’est pas facile.

Je ne cache pas qu’aujourd’hui j’ai quelques pistes, que j’espère sérieuses mais je préfère ne pas en dire plus à ce sujet…

J’ai une pensée pour ceux qui me soutiennent et remercie une nouvelle fois Marieke de s’intéresser aux auteurs inconnus. Je lui souhaite une bonne continuation.

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Merci aussi Sonia pour avoir pris le temps de me répondre 🙂 Vous pouvez la retrouver sur son blog par ici, et découvrir son roman, La douleur des sentiments, par là.

La série L’écriture et moi est disponible à tous les auteurs, qu’ils soient débutants, confirmés, édités ou auto-édités : nous avons à apprendre de chacun d’entre nous. N’hésitez pas à m’envoyer un mail via le formulaire de contact pour participer.

A demain pour un article sur ce que j’ai appris en finissant mon premier roman.

Marièke

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