L’écriture et Céline Chevet

by Marièke

Céline Chevet a 28 ans et elle est designer graphique. Elle écrit depuis toujours, ou presque, et, elle a eu la joie de signer ses premiers contrats d’édition en 2016. Elle aime lire et écrire du fantastique sans se restreindre à un genre particulier. Tout ce qui fait voyager et expérimenter !

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Comment es-tu venu à l’écriture ? Qu’écris-tu ?

Depuis très jeune, en commençant pas des contes en séries que j’écrivais avec ma sœur. La découverte des « écritures d’invention » en cours de français a exacerbé mon envie de créer un univers bien à moi où je pourrais exister différemment. Une fuite de la réalité au rêve.

C’est pour cela que j’aime lire particulièrement les romans fantastiques (fantasy, SF, anticipation… etc) et c’est également ce que j’aime écrire. J’ai besoin d’une touche fantaisiste, d’un quelque chose d’irréel qui me projette en dehors de la réalité. Écrire le quotidien ne m’intéresse pas. J’écris pour rêver. Je lis pour m’évader et construire mon imaginaire. Pour le goût de l’impossible et de l’improbable. Pour me dessiner mille et une vies.

Comment écris-tu ? Quelles sont tes habitudes ?

J’écris quelquefois par besoin d’extériorisation, comme une projection de sentiments à effet cathartique. Sinon, c’est avec discipline.

J’ai une histoire qui découle souvent d’un rêve, je la mets en forme, j’en écris les grandes lignes, le scénario de base, je dessine les personnages et leur caractère dans mon esprit puis je me lance.

J’aime écrire deux ou trois romans/nouvelles en même temps pour varier le ton et le style lorsque j’en ressens le besoin.

J’écris plus souvent le week-end car je peux m’enfermer dans l’histoire des heures durant (ce qui est plus compliqué en semaine avec le travail…). Avec une bonne bière ça passe encore mieux ! ^^

Mais toujours avec une playlist de musique bien choisie qui correspond à l’univers.

Qu’est-ce qui est difficile quand tu écris ? Quels sont les obstacles que tu rencontres ?

La flemme. Une maladie terrible. C’est pour cela que je m’impose une certaine discipline du genre « tous les week-end, un chapitre minimum sur chaque projet ». Après, je me lasse vite également et j’ai donc tendance à bâcler ce qui m’intéresse moins, à ne pas aller suffisamment en profondeur, à expédier les fins… Autre chose : je dois m’obliger à écrire pour l’histoire et non mettre l’histoire au service du style juste pour écrire « beau et bien », juste pour l’esthétisme littéraire.

Comment fais-tu pour te forcer à écrire pour l’histoire et non pour le style ? Quelles sont les warning que tu te mets pour éviter de tomber dans ce travers ?

J’essaie d’être en accord avec l’univers : ne pas avoir un militaire qui pense façon poète du 17ème siècle, ne pas hésiter à « manger » les négations et martyriser les formes verbales dans les dialogues entres jeunes par exemple, essayer de coller aux personnages, au milieu où ils sont nés et où ils ont grandi et à ce que cela implique dans les pensées et dialogues. Ne pas alourdir les scènes d’action par des tournures lourdes ou des descriptions, aller à l’essentiel et au minimalisme de style pour maintenir la tension et la densité de la scène. En fait, je pense qu’il faut se forcer à accorder son style pour qu’il serve au mieux chaque passage et chaque personnage, rester en alerte vis à vis de cela ; c’est surtout à la relecture qu’il faut s’assurer que l’on n’a pas fait de l’esthétisme littéraire qui plombe le réalisme et l’authenticité et sort le lecteur d’une scène qui a pour autre but que la seule réaction « c’est bien écrit, ça ».

As-tu déjà terminé des projets (nouvelles, romans) ? Quels sont-ils ? Quels sont tes projets pour la suite ?

Voici la liste des nouvelles que j’ai déjà publiées :
-Manège en cage, nouvelle publiée aux Éditions Arkuiris, Anthologie Entre rêves et irréalité (Fantastique/Écriture automatique)
-Les yeux du corbeau, nouvelle publiée aux Éditions du Chat Noir, Anthologie Bal Masqué (Fantastique/Steampunk)
-Chris, nouvelle publiée aux Éditions Malpertuis, Anthologie Malpertuis VIII (SF/Fantastique)

Pour les romans édités :
-Le Ventre, roman prévu pour la Y/Con le 14 octobre 2017 aux Éditions Juno Publishing (SF/Romance MM)
-Le Bois des Ombres, roman prévu pour 2018 aux Éditions Lune-Écarlate (Fantastique/Steampunk)
-Tressons les nuages, roman prévu pour les Imaginales 2018 aux Éditions du Chat Noir (Fantastique/Triller psychologique)

Je suis dans l’attente de réponses de ME pour les projets suivants :
-Celle qui n’aimait pas les fleurs, roman, en attente de réponse (Conte/Médical)
-Dans le miroir de ta chambre, nouvelle, en attente de réponse (Fantastique/Horreur)
-Là où tu dors, nouvelle, en attente de réponse (Fantastique/Anticipation)
-Les princesses, La Lune et le chat, nouvelle, en attente de réponse (Fantastique/Conte/Horreur)

Et pour les projets en cours d’écriture :
-Sous les sabots des Dieux, roman – en cours d’écriture (Fantastique/Historique) dont je poste les chapitres sur Fictionpress
-L’Illusionniste, roman – en cours de réécriture V3 (Fantastique/Steampunk)

Les abandonnés…
-Vent D’Elyn, roman – tome 1 terminé (Fantasy)
-Les Enfants d’Elyn – roman terminé, auto-édité et vendu en salon puis retiré des ventes (SF/Fantastique) (peut-être vais-je le réécrire sous un autre angle…)

Les projets à venir…
-L’idiot, le seigneur et l’espion, roman humoristique sur la vie de Takeda Singen (Espionnage/Historique)

Ainsi que deux romans d’anticipation, l’un sur la surpopulation et l’épuisement des ressources naturelles, l’autre sur l’inversion des genres dans une Histoire revisitée.

Je vois que tu as des romans abandonnés. Pourquoi ? Qu’est-ce qui te pousse à les abandonner ?

Certains parce qu’ils n’ont pas rencontré leur public : peu de gens y réagissent sur internet par exemple, et donc sans lecteurs, une histoire cesse un peu d’exister pour moi. L’autre raison est le regard que je porte dessus. L’insatisfaction du résultat. C’est comme une peinture que l’on décide de jeter parce qu’elle ne nous fait plus rien ressentir ou que les autres n’y sont pas sensibles. S’acharner dessus n’est quelquefois pas la bonne solution non plus, je pense qu’il n’est pas mauvais de savoir tirer un trait sur des créations lorsqu’elles ne remplissent pas leur rôle.

*****

Merci à Céline pour ton témoignage. Vous pouvez la retrouver sur sa page auteure Facebook et sur Fictionpress où elle poste régulièrement. Pour ma part, j’ai exactement le problème inverse quand j’écris : je pense d’abord à l’histoire et après à l’esthétisme littéraire. Il me faut très souvent retravailler le style en profondeur quand je retravaille mes textes !

A vendredi pour une présentation de l’application d’écriture Scribbook.

Marièke

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1 comment

Céline Chevet 16 octobre 2017 - 10 h 51 min

Merci beaucoup de t’être intéressée à ma vision de l’écriture ! J’ai hâte de lire d’autres témoignages d’auteurs et d’autrices ! ^^ Bonne journée !

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