La nouvelle en quelques mots

by Marièke

Quand je travaille sur des projets longs, j’ai pour habitude d’alterner avec la rédaction de textes courts et de nouvelles, pour me changer les idées. Ces dernières répondent à des caractéristiques très précises. Les connaissez vous ?

Une nouvelle est une forme de récit court. Mais pas seulement. D’une part, qu’est-ce que signifie « court » : 1000 signes, 10 000 signes, 30 000 signes ? D’autre part, il ne suffit pas qu’un texte soit « court » pour être en présence d’une nouvelle. D’autres éléments sont essentiels.

Les caractéristiques de la nouvelle

Un texte court

Dans les pays anglo-saxons et notamment aux USA, on place la nouvelle dans trois catégories suivant sa longueur : l’histoire courte (ou short story) compte moins de 7 500 mots, la novelette comprend les histoires entre 7 500 et 17 499 mots, et la novella comprend les histoires entre 17 500 et 40 000 mots. Après, c’est une unité de mesure et les unités de mesure n’ont pas toujours leur place en littérature. Mais ça permet de se faire une idée. Il existe aussi de micro nouvelles, d’à peine 300 mots : le haïku de la nouvelle 😉

Unité d’intrigue

L’unité d’intrigue est essentielle. Dans une nouvelle, il n’est pas question de suivre plusieurs arcs et de multiples histoires parallèles. Si l’auteur le fait, il y a de grandes chances pour que vous compreniez pourquoi rapidement…

Un nombre de personnages limités

Dans la même optique, pas question d’avoir 15 points de vue et 12 personnages, sauf là encore si cela sert l’unité d’intrigue – le français est histoire d’exceptions. Vous avez un personnage ou un groupe de personnages et vous le suivez.

La chute

La fin d’une nouvelle, aussi appelée chute, est surprenante. Le lecteur ne doit pas d’y attendre… Même s’il sait qu’il lit une nouvelle et que cela implique de la surprise finale.

La deuxième lecture

Une fois que le lecteur a chuté à la fin de votre récit, il devrait être tenté de relire votre histoire pour y chercher des indices quant à la chute qui l’attendait. La nouvelle sera vraiment réussie si vous arrivez à en glisser quelques uns tout en maintenant le suspense.

Écrivez vous des nouvelles ? Les publiez vous ? Par quel biais ? Quelle est votre méthode d’écriture de nouvelles?

Quelques exemples

Les fourmis de Boris Vian : Un récit percutant de la première à la dernière ligne sur le débarquement lors de la 2de guerre mondiale. Un indice de la chute se trouve… Dans le titre.

Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part de Anna Gavalda : Maniant les sourires avec délicatesse, Anna Gavalda donne des tranches de vie à lire dans ses nouvelles comme dans ses romans.

Une partie de campagne de Guy de Maupassant : vous avez certainement lu plusieurs nouvelles de Maupassant durant vos études. Ça a été mon cas. Écrivain réaliste, il dépeint lui aussi des tranches de son époque à l’aide de personnages plus ou moins sulfureux. Je ne suis pas une adoratrice de l’écrivain ou de l’homme, mais il maîtrise le genre à la perfection.

Mateo Falcone de Prosper Mérimée : un autre maître de la littérature française. Comme pour Maupassant, c’est au collège que j’ai découvert ses œuvres pour la première fois.

N’hésitez pas à soumettre d’autres nouvelles qui vous ont marqué dans les commentaires, en indiquant ce qui vous a intéressé. Je les (re)découvrirai avec intérêt 😉

[toggle title= »Crédit image »] Une vieille machine à écrire… Pixabay (CC0) [/toggle]

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4 comments

Delphine 10 février 2018 - 1 h 37 min

Je me suis plongée dans les nouvelles pour le projet Bradbury, avec beaucoup de recherche sur l’incipit et la chute, en simplifiant au maximum l’intrigue pour ne développer qu’un fil.
Je trouve qu’il est difficile de marier concision avec un plan lorsque j’écris des nouvelles, et florilège d’idées quand je reviens à mon roman de jardinier.
J’adore les nouvelles à chutes, je pense que c’est l’exercice le plus réjouissant pour un auteur et pour un lecteur. Un exercice qui a tendance à se perdre, je trouve ça dommage.

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Chiraz 4 octobre 2018 - 12 h 20 min

Merci beaucoup pour ce superbe article, plus les suggestions de lectures de nouvelles ! Ça m’a beaucoup servi !

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Marièke 7 octobre 2018 - 17 h 30 min

Contente que cela t’ait servi !

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Archibald 29 novembre 2018 - 10 h 58 min

Je ne connaissais pas « Les fourmis », merci pour ce conseil, elle est effectivement très réussie.
Je recommande pour ma part « Sentinelle » de F. Brown (qu’on peut lire gratuitement ici : http://www.icem-freinet.org/outils/anl/textes/txt-Brown-sentinelle.html) et « Tempus edax rerum » de J. Lasseaux (qu’on peut lire gratuitement ici en cliquant sur feuilleter : https://www.amazon.fr/dp/B07JL1TC98). Toutes les deux nous amènent à reprendre le texte pour voir ce qui nous a induit en erreur.

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