Choisir l’illustrateur et l’illustration de son roman

by Marièke

Lors de ma réflexion quant au livre que je voulais auto-éditer, il est vite apparu évident que je voulais faire appel à un illustrateur pour ma première de couverture. En effet, la couverture du livre est un élément déterminant et je ne disposais pas des compétences nécessaires en dessin pour créer ma couverture seule.

Comment choisir l’illustration de son roman étant l’une des questions qui m’a le plus été posée depuis le début de cette série, j’ai décidé d’y consacrer un assez long article qui va évoquer non seulement le choix de la couverture mais aussi le travail avec un illustrateur (dans mon cas, avec une illustratrice ^^).

*****

Choisir l’illustration de son roman

Je fais partie des gens qui ont confiance en les compétences des autres. En d’autres termes, j’avais décidé de laisser la plus grande marge de manoeuvre possible à l’illustrateur auquel je ferais appel : c’est même pour ça que je faisais appel à un illustrateur. Je voulais trouver un illustrateur dont j’aimais le style pour pouvoir lui confier en toute confiance la création de ma couverture.

Autrement dit : je n’ai pas choisi une couverture pour mon livre mais un illustrateur pour la couverture de mon livre. Je ne suis pas allée voir un illustrateur avec un croquis de ce que je voulais ou avec une idée bien claire du style que j’avais envie. J’ai cherché l’illustrateur dont le style ressemblait le plus à ce que j’aimais et à l’univers de mon roman. 

Je ne dis pas que c’est la bonne méthode (j’imagine qu’on peut faire de très belles couvertures à partir des croquis des auteurs), je dis simplement que le boulot de l’illustrateur est d’avoir des images en tête et de les tracer avec son style… alors autant lui faire confiance pour avoir de bonnes idées 🙂

La recherche de l’illustrateur

Je ne connaissais pas d’illustrateurs, sinon quelques uns dont j’avais pu repérer le travail lors de salons auxquels j’avais pu assister. J’ai donc décidé de faire appel à ma communauté Facebook pour débusquer quelques talents. En tout, j’ai eu une dizaine de propositions.

Retrouvez ci-dessous mon appel si vous voulez vous en inspirer 🙂

Par ailleurs, sachez que j’ai fondé à la fin du mois de mars un groupe Facebook « Auteurs / Illustrateurs travaillons ensemble » pour permettre la rencontre entre ces acteurs du monde du livre. Il n’est pas encore très actif mais il se peuple doucement : n’hésitez pas à le rejoindre !

La première élimination

Face à mes dix propositions, j’ai ensuite dû faire mon choix. Je l’ai fait en deux temps.

J’ai commencé par regarder les propositions artistiques de chacun des illustrateurs. Je voulais quelqu’un dont le book était assez fourni et qui avait déjà travaillé sur des couvertures de livre dont le style me plaisait. Je n’ai pas forcément regardé l’expérience professionnelle, plutôt les réalisations et l’impression de sérieux qui se dégageait du site… Plus largement, je cherchais un style graphique auquel je pouvais m’identifier. (Ce sont des critères assez vagues, à vous de vous faire les vôtres !)

Au final, mon intérêt s’est posé sur trois illustratrices de talent :

Leurs styles sont différents et montrent que j’hésitais entre trois propositions graphiques bien distinctes : une couverture dessinée dans un style réaliste, un style à la gouache et un style aquarelle. Alors que la tendance de la jeunesse est à l’illustration, la tendance du Young Adult est au style très réaliste (genre photo). Or je n’en suis pas une grande fan et je souhaitais un style qui me ressemble en partie…

Les critères de décision

Demande du prix : Pour faire mon choix final entre ces trois propositions, je suis passée à l’étape de la demande de devis par mail ou par Facebook. Le prix demandé peut aussi être un outil de décision mais il ne doit pas être le seul ! J’hésitais alors entre une couverture complète (pour un livre papier) ou une illustration de devant (pour les ebooks) et j’ai demandé les deux tarifs afin d’avoir toutes les infos et de ne pas avoir de drôle de surprise par la suite. (Pour plus d’infos sur le sujet, allez voir du côté de mon article sur le budget de l’auto-édition)

Demande du délai : N’oubliez pas demander des informations en ce qui concerne le délai ! Cela peut être une semaine comme deux mois : cet élément peut être décisif pour prendre votre décision si vous êtes un peu juste !

Le feeling : J’ai eu un bon feeling avec les trois illustratrices que j’ai contacté : elles ont toutes été réactives et m’ont bien expliqué leur process de travail et leurs tarifs.

Le style : Comme indiqué précédemment, j’hésitais vraiment entre les différents styles mais il m’est apparu qu’il serait difficile d’utiliser de l’aquarelle ou de la gouache pour des adolescents et des jeunes adultes. Finalement la solution est venue de la collection Héroïnes de papier de Tiphs, dessinées pour ses oeuvres et celles de ses amies. J’ai pensé que l’effet mi-réaliste, mi-dessiné était intéressant pour mon roman young adult.

Une fois votre décision prise, envoyez un mail à l’illustrateur que vous avez choisi mais pensez aussi à envoyer un mail à toutes les personnes que vous avez rencontrées pour leur faire part de votre décision. Elles vous en seront reconnaissantes ! (Foi d’entrepreneuse qui attend des semaines avec des devis non validés…)

Travailler avec une illustratrice

Avant de commencer sur cette partie, je précise que je présente ici la façon dont j’ai travaillé avec Tiphs. Cela ne signifie pas que tous les illustrateurs fonctionnent de la même façon ni même qu’elle fonctionne toujours de la même façon avec ses clients 🙂

Tiphs m’a demandé de lui réaliser un petit dossier sur mon livre : son résumé, ses personnages, son ambiance, quelques scènes clé.  J’ai aussi précisé le public visé et le genre du roman (même si ça paraissait un peu évident vu que mon personnage principal était une sorcière de 16 ans !). Je lui avais aussi précisé que j’aimais beaucoup l’esprit de sa collection Héroïnes de papier.

En retour de mon dossier, elle m’a proposé une idée d’illustration décrite en quelques lignes. Je l’ai tout de suite adoptée. Elle proposait d’incorporer l’une des scènes principales du roman dans un décor marqué de multiples détails du roman. Le croquis est venu la semaine suivante. J’avais toujours imaginé Cléalia comme une jeune fille au physique assez quelconque et j’avoue que le croquis de Tiphs était plutôt flatteur. Je lui ai simplement demandé de rajouter une petite moue sur son visage pour la rendre plus déterminée et plus jeune.

Croquis final

Moins d’une semaine plus tard, le croquis final était complet. Tiphs m’a fait trois propositions de colorisation pour avoir une idée de l’ambiance générale du dessin. J’ai choisi la troisième.

Colorisation 1 Colorisation 2 Colorisation 3

Une fois que j’ai eu validé la couleur, elle m’a donné le document final 🙂

Couverture de Pouvoirs

Couverture de Pouvoirs par l’illustratrice Tiphs.

La finalisation

Dans notre accord initial, je n’avais pas demandé la couverture en entier, uniquement l’illustration. J’ai donc apposé le titre du roman et mon nom comme une grande, avant de créer la tranche et le dos du livre grâce à l’application Canva et à l’outil de création de Lulu. Je n’étais pas sûre que ça fonctionnerait bien mais je suis très satisfaite du résultat.

*****

J’espère que cet article vous aura éclairé sur la façon de faire appel à un illustrateur et sur celle de travailler avec lui. Si je ne peux vous donner qu’un seul conseil, ce serait de faire confiance à l’illustrateur que vous embaucher. Choisissez quelqu’un dont le style est en accord avec ce que vous aimez et avec le style de votre roman (son genre et sa cible) et laissez l’illustrateur vous faire des propositions : s’il a un minimum d’expérience, il saura vous proposer une couverture dynamique qui représentera votre roman à merveille.

Je fuis à Londres pour le weekend et vous retrouve mardi pour un article sur la mise en forme de votre roman que vous souhaitiez le publier au format papier ou au format numérique (pub, mobi ou pdf). Ce sera un peu technique mais ce sera super utile pour ceux qui sont en phase de mise en forme 🙂

Très bon weekend,

Marièke

Crédit images : Un dessinateur en pleine action par Samuel Castro (Unsplash, CC0). Toutes les autres images ont été réalisées par Tiphs et lui appartiennent 🙂

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17 comments

Colcoriane 20 mai 2016 - 13 h 38 min

Article très intéressant et qui tombe à point nommé pour moi, vu que je commence à chercher un illustrateur pour des histoires pour les tout-petits. Les deux approches sont différentes, puisque dans mon cas il s’agit d’illustrer toute l’histoire, pas seulement la couverture, mais je trouve ton partage d’expérience très intéressant pour se faire une idée 🙂 (Et de manière générale, j’aime beaucoup toute cette série sur l’auto-édition ; moi qui ne jurais que par l’édition traditionnelle il y a encore peu de temps, je commence à être tentée par l’expérience…)

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Marièke 24 mai 2016 - 7 h 30 min

Bonjour et merci 🙂 Oui, les approches sont un peu différentes, ceci dit, tu as intérêt à rechercher quelqu’un dont tu apprécies le style et qui a déjà illustré des histoires pour les plus petits – cela n’est pas très différent de ce que je présente dans l’article. Pour ce qui est de l’auto-édition, il me semble que l’Apple store propose une catégorie jeunesse pour vendre des ebooks sur iPad, mais c’est à confirmer 🙂 Et sinon, l’auto-édition au format papier peut être un bon choix : la qualité de l’impression est très correcte.

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Colcoriane 26 mai 2016 - 11 h 09 min

Pour la jeunesse, je pense que j’aurais tendance à privilégier le papier en effet – les enfants lisent encore peu en numérique il me semble. Et comme je travaille dans le milieu scolaire, j’ai moyen de diffuser assez facilement (et je rêve de frimer avec mon bouquin au moment de lire l’histoire avant la sieste XD) Mais en jeunesse, ce qui est intéressant aussi, c’est les rencontres scolaires, et je ne suis pas sûre que ce soit aussi évident d’en avoir quand on est auto-édité… ceci dit je me trompe peut-être.
Je travaille aussi sur une série numérique pour jeune adultes, je crois que si je tente l’auto-édition ce sera d’abord avec celle-là… sauf si je mets trop longtemps à l’écrire -_-‘

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Marièke 26 mai 2016 - 17 h 09 min

Si tu travailles en milieu scolaire, il n’est pas impossible que tu puisses participer à des rencontres scolaires ou à des ateliers dans des bibliothèques. Il faut prendre rendez-vous avec les différentes institutions (bibliothèques, écoles…). Après, marketinguement parlant, tu peux aussi aller faire des rencontres dans des librairies de ta ville : tu rencontreras des parents qui paieront pour ton livre (alors que les bibliothèques et les écoles seront intéressées par ta présentation mais ne te paieront pas).

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Colcoriane 28 mai 2016 - 12 h 49 min

Pour ce qui est des rencontres dans les bibliothèques et les écoles, elles sont censées être rémunérées – je me suis déjà un peu renseignée sur ce sujet. Il y a même des tarifs fixés par la Charte des auteurs jeunesse – ce que je trouve normal, il n’y a pas de raison que ce genre de rencontres coûtent à l’auteur (en terme de temps, de frais de déplacement, voire de congés à prendre sur son travail) alors que c’est lui le prestataire. Après, pas sûr que tous les établissements aient les moyens, donc ça peut limiter les possibilités… (Mais je m’inquièterai de cet aspect quand j’aurai un texte de prêt ^^)

Chane 29 octobre 2016 - 7 h 07 min

Bonjour Marièke !
Merci tout plein pour la mise en avant, je découvre cela ce matin et c’est un chouette cadeau ! 🙂

Reply
Marièke 29 octobre 2016 - 9 h 57 min

Merci pour ton gentil message 🙂 Je voulais t’envoyer un message pour te prévenir de la parution de l’article via Facebook et puis j’ai oublié ^^’

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Hélène 5 janvier 2017 - 20 h 59 min

Bonjour Marieke, j’ai découvert ton blog un peu par hasard mais je suis ravie car il tombe à point nommé pour m’aider dans ma démarche d’auto-édition. Merci tout plein pour tes bons tuyaux!

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Marièke 19 janvier 2017 - 12 h 21 min

Contente qu’il t’aide ! N’hésite pas à poser des questions si nécessaire !

Reply
Chris Mofray 20 juillet 2018 - 10 h 47 min

Bonjour Marièke,
Merci beaucoup de prendre le temps de partager ton expérience. Je suis en train de terminer l’écriture de mon (premier) roman et cherche donc quelqu’un pour l’illustration d’une couverture. Je pense aussi à le publier, même si ce n’était pas du tout mon but premier : j’ai écrit ça sans aucune prétention, j’ai eu une idée soudaine de scénario et j’ai décidé de la coucher sur papier, je pensais que ça ferait une vingtaine de pages et de fil en aiguille j’en suis à environ 300.
Je me suis inscrit à ton groupe Fb, et je pense que je reviendrai vers toi lorsque mon projet se concrétisera d’avantage.
Merci encore pour tes conseils, cela me rassure beaucoup pour oser me lancer !
Amicalement

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Marièke 21 juillet 2018 - 16 h 06 min

Bon courage pour ton projet ! C’est une jolie aventure que tu t’apprêtes à vivre 🙂

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Marina 9 octobre 2018 - 9 h 41 min

Bonjour,
Cet article est vraiment intéressant car j’écris des histoires pour les enfants et par la suite, je souhaite acheter des illustrations dans le cadre de l’autoédition. Par contre, si j’achète les illustrations, doit-on apposer son nom sur la couverture avec l’auteur ? Et que doit il nous fournir comme document afin d’obtenir le droit d’exploiter ses dessins ?
Merci de m’éclairer avant de me lancer.

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Marièke 3 novembre 2018 - 11 h 07 min

Bonjour,
Deux choses :
– si vous commandez des illustrations à un illustrateur il vous suffira d’indiquer, dans l’une des pages internes de votre livre (là où se trouvent les mentions légales ou au début du livre) le nom de l’illustrateur. Pas besoin de le répéter sous chaque illustration ou sur la couverture.
– chaque illustrateur fonctionne différemment, mais normalement, vous signerez ensemble un contrat vous autorisant à utiliser ses dessins dans le cadre de la publication de votre livre (demandez aussi le droit d’utiliser ses dessins pour des goodies comme des marques page ou pour mettre sur un site internet : cela vous permettra de faire la promotion de votre texte sans être bloquée).

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Marina 2 décembre 2018 - 12 h 05 min

Merci car j’apprends beaucoup avec votre site.

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Marièke 2 janvier 2019 - 11 h 36 min

Merci pour tes encouragements !

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Jeremy 25 septembre 2019 - 8 h 57 min

Salut Marieke !
Très belle couverture déjà, et merci d’avoir partagé ton expérience.
Mais j’aimerais poser deux questions dont une qui fâche xD
Déjà, comment se mettre d’accord sur les modalités de partage de l’art? Cela sera utilisé pour un usage commercial, donc comment rédiger l’accord écrit?
Ensuite, combien préparer en général en terme d’argent? Si ce n’est pas indiscret, combien as-tu payé pour ce chef d’oeuvre?
Je vais aller voir les trois blogs pour découvrir ces artistes.
Des bisous.

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Marièke 6 octobre 2019 - 15 h 43 min

Bonjour, alors tout va bien ne t’inquiète, je peux répondre sans être fâchée ^^’
1/ Les illustrateurs et illustratrices ont l’habitude de travailler ainsi, ils te proposeront un contrat en bonne et due forme. Certains te demanderont un pourcentage sur les ventes plus un forfait, d’autres uniquement un forfait.
2/ A l’époque, j’ai payé 170€ pour cette illustration de Tiphs, sans pourcentage sur les ventes. Je dis à l’époque, car cela date d’il y a trois ans et c’est très possible qu’elle ait augmenté ses prix depuis 🙂
De façon générale, commence par contacter les illustrateurs et illustratrices dont tu aimes le travail et mon conseil serait de passer par un pro (quelqu’un qui a un site, un portfolio…). Les questions d’ordre technique (comme le prix et le contrat) viendront dans la discussion préalable à la réalisation de l’illustration.

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