Entre papier et digital : mes supports d’écriture

by Marièke

Depuis quelques années, et notamment depuis l’apparition des tablettes dans les classes de maternelle et de CP, la question de l’écriture se pose. Les élèves seront-ils encore capables d’écrire demain avec un stylo ou passeront-ils uniquement par le clavier ? Le papier va-t-il disparaître au profit de l’écran ?

Je ne vois pas l’avenir mais, profondément adepte du papier (et de la jolie papeterie) comme du numérique, j’avais envie de vous raconter comment je conjugue l’acte d’écriture et le digital au quotidien et dans mon travail d’auteur. J’avais envie de témoigner sur ma façon d’exploiter ces deux supports qui, pour moi, sont complémentaires, car ils n’ont pas le même usage et la même fin.

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L’acte d’écriture : un outil de réflexion

J’aime écrire. Mais plus encore, j’aime l’acte d’écrire.

Sentir la pointe de la mine de mon stylo glisser sur le papier, voir mes idées apparaître, puis organiser, flécher, annoter, relier. Le fait d’écrire sur papier m’aide à réfléchir et à organiser ma pensée. Ce qui n’est qu’un ensemble d’idée dans un premier temps prend forme sur mon carnet.

Plus encore, sur le papier, on voit l’évolution de la pensée. Les ratures, les modifications, les ajouts : l’ordinateur permettre réaliser ce processus, mais pas de le voir – sauf à utiliser les outils de révision qui me semblent souvent longs et fastidieux à maîtriser.

Le digital : la mise au propre

A l’opposé, le fait d’écrire sur un clavier, sur l’ordinateur, me donne un sentiment différent. Un sentiment d’achèvement. Taper à l’ordinateur, pour moi, c’est valider mon texte, c’est le rendre propre et lisible pour autrui.

C’est sur ordinateur que j’aime écrire mes histoires comme elles me viennent – car je tape plus vite que je n’écris – mais surtout que j’aime apporter les dernières modifications.

Entre papier et digital : ma méthode d’écriture

La réflexion sur papier

Les premières réflexions autour de mes projets ont lieu sur papier. J’achète un carnet que je dédie à mon projet et j’y balance toutes mes idées d’intrigue et de personnages. A partir de ces éléments, je commence à imaginer mes personnages au complet et je trace un premier synopsis.

La première validation sur ordinateur

Lorsque je me sens prête à me lancer, je commence par créer un dossier sur l’ordinateur avec le nom de mon projet. Je mets au propre mes fiches personnages en les tapant et en associant mes personnages à des photos de personnes existantes. Puis, je crée un projet sur Scrivener en créant mon tableau de scènes. C’est une première trame.

La rédaction entre papier et numérique

J’écris à cheval entre papier et numérique.

La plupart du temps, j’écris directement à l’ordinateur mais lorsque je bloque sur une scène ou sur un noeud de mon intrigue, je repasse au papier. C’est pourquoi je vous invitais, dans un précédent article, à écrire votre roman à la main. Je tape ensuite les scènes écrites à la main pour leur donner une autre dimension et les étoffer.

Pour aller plus loin sur l’importance des supports, j’ai découvert que j’écrivais différemment si j’écrivais à la main, sur mon téléphone ou sur mon ordinateur. Lorsque j’en ai parlé sur Facebook un matin, j’ai eu plusieurs retours sur le sujet : écrire sur téléphone entraine une concision / un resserrement du texte autour de l’action au détriment de la description, là où le papier semble laisser plus respirer l’intrigue.

Les réécritures de fond à l’aide du papier

Lorsque je fais le point sur la cohérence de mon histoire terminée, j’aime le faire sur papier. C’est là où je réfléchis le mieux et où je trouve les solutions aux problèmes de l’intrigue. Selon les projets, il peut même m’arriver d’imprimer les scènes écrites afin de les réorganiser et de les découper pour mieux les retaper à l’ordinateur ensuite.

Les réécritures de forme à l’ordinateur

Les autres vagues de réécriture, qui sont plutôt des réécriture de forme, sont réalisées directement à l’ordinateur.

La dernière relecture sur papier

Parce qu’il arrive un moment où l’on ne voit plus les fautes, j’aime réaliser ma dernière relecture sur papier. J’imprime l’ensemble de l’histoire et j’apporte à la main les dernières corrections : syntaxe, tournures de phrase, orthographe… et je les ajoute finalement sur la version finale de mon document sur ordinateur avant de faire la mise en page définitive du manuscrit à envoyer aux maisons d’édition / à publier en auto-édition.

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Comment conjuguez-vous papier et digital ? Ecrivez-vous plutôt sur l’un ou plutôt sur l’autre ? Pourquoi ?

A vendredi pour un nouvel article,

Marièke

Crédit image : Un carnet, un ordinateur, une jolie trousse : mes indispensables écriture (Unsplash, CC0)

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3 comments

Elodye H. FREDWELL 9 mai 2017 - 8 h 34 min

Pour ma part, je suis une grande adepte des deux et comme toi, je pense que les deux méthodes sont complémentaires.
Mes romans, je les tape sur ordinateur pour l’aspect plus propre et plus facilement modifiable. J’utilise énormément Evernote aussi pour taper les débuts d’intrigues, comme ça, je les ai partout.
Néanmoins, mes carnets me servent surtout pour faire des fiches personnages ainsi qu’imaginer l’ensemble de l’univers de mon histoire (lieux, chronologie, ect.) Ca devient rare que j’écrive des grosses scènes entières sur un carnet, mais je l’ai énormément fait lorsque j’étais au lycée (mon cahier de philo en témoigne !)
Pour la relecture, j’imprime mon texte et le corrige à la mano pour faire des annotations, des corrections, ect. Et ensuite, je reprends sur ordinateur. Quand j’ai des scènes à ajouter, je les écris dans mon carnet généralement, pour ne pas me retrouver avec pleins de fichiers.
Je suis convaincue que le papier ne disparaîtra pas pour les prochaines générations car il faudra toujours savoir écrire à un moment ou à un autre (exactement de la même façon que le livre numérique ne remplacera pas le livre papier, il ne fera que le compléter avec le temps !)
Merci pour ton article !

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Mimi 9 mai 2017 - 9 h 04 min

J’aime écrire. Mais plus encore, j’aime l’acte d’écrire.
Je trouve cette phrase très inspirante et merveilleuse. Moi aussi, j’aime écrire, et j’utilise les deux. Je navigue sans cesse entre le papier et le digital, l’ordinateur. En fait, je ne me sers jamais du téléphone pour écrire. J’ai toujours sur moi, un petit carnet pour prendre des notes. J’ai remarqué que je n’écrivais pas de la même façon, sur le papier et sur l’ordinateur. Mais qu’en fait, je ne peux me passer ni de l’un, ni de l’autre. Pour moi, ils sont complémentaires. Ce que je ne fais pas avec l’un, je le fais avec l’autre et vice-versa. Par contre, pour faire le point, j’utilise le papier.
J’aime beaucoup votre blog. Et souvent, pour me ‘’mettre en marche’’, je le consulte et je trouve toujours quelque chose qui me booste. Merci Marièke pour vos partages. C’est un bonheur que de me promener sur votre blog. J’apprends toujours et c’est fabuleux.
Bonne journée.

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KazanFuurin 11 mai 2017 - 13 h 02 min

Quand j’étais en 3ème, mon professeur de français m’a rendu une rédaction (précisément, une suite de texte du début des Diabloques de Barbey d’Aurevilly) en me disant « C’est bien, on sent vraiment un plaisir d’écrire ». Ce doit être le plus beau compliment qui m’a été fait de toute ma scolarité o^_^o

J’éprouve un plaisir physique d’écrire, depuis le lycée j’ai une écriture qui me plait et on me dit souvent que j’ai une écriture de fille. En plus du fond et de la forme du texte (de l’idée et des mots utilisés) se rajoutent la dimension de la forme de l’écriture. Qui plus est, avoir un carnet permet de déposer rapidement une idée, même dans une situation compliquée (avec une main sur une barre de métro par exemple). Et mon dernier point, qui est personnel et sûrement le cas d’autres, est qu’écrire à la main permet à l’esprit d’être limité dans le temps et de continuer à réfléchir. Etant donné que je tape « vite », si j’ai une idée devant mon éditeur de textes, vingt secondes après les trois phrases sont déjà écrites. A la main, il y a une maturité au fur et à mesure que les mots arrivent.

Par contre, si j’écris une nouvelle c’est souvent directement au clavier. Cela dépasse rarement les 10 pages, les deux ou trois heures de travail et la réécriture guère plus.

Pour les fiches de personnage, le chapitrage, etc. c’est directement sur tableur aussi, on gagne beaucoup plus de temps.

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