Dépasser le mythe de l’inspiration et l’utiliser pour écrire

by Marièke

Le mythe de l’inspiration, de la muse de l’écrivain,  a certainement annihilé les romans de nombreux auteurs. J’aimerais aujourd’hui vous dire à quel point ce mythe est surrané et vous donner des astuces pour utiliser les étincelles d’inspiration sans vous reposer essentiellement dessus.

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Le mythe de l’inspiration de l’écrivain

L’écrivain est un homme (ou une femme) qui, frappé par une inspiration divine, s’assoit chaque jour à sa table pour écrire ses visions. Une tasse de café fume à ses cotés, un chat ronronne près de la cheminée et dehors, la pluie tombe doucement.

Si cette image se rapproche de l’image d’Épinal de l’écrivain, elle est aussi très éloignée de la réalité. Non seulement vous pouvez être écrivain et détester les chats, mais surtout le travail de l’écrivain ne se résume pas à écrire ses visions comme un prophète écrirait les paroles de son Dieu.

L'image d'Épinal du lecteur

Coffee, books and cats par Maori Sakai.

La vérité sur l’inspiration

Il est vrai que l’écrivain peut être frappé par l’inspiration, je ne remettrai pas l’inspiration en doute dans cet article. J’ai moi-même eut des révélations, au réveil, sous la douche, pendant que je marchais en pensant à tout et à rien. Il peut arriver qu’une idée vous transperce et que vous ayez un besoin irrépressible de la rédiger.

Cependant :

  • Les idées qui vous viennent ainsi ne sont pas toujours bonnes : ce n’est pas parce que vous avez eu une inspiration soudaine qu’il faut la caler dans votre roman en cours ou qu’elle fera un roman à elle tout de seule. Avoir de l’inspiration ne signifie pas y obéir aveuglément.
  • L’inspiration ne suffit pas à écrire un roman : le travail et la persévérance le peuvent.

Utiliser l’inspiration

>> ‘You can’t wait for inspiration. You have to go after it with a club.’ – Jack London

Le but n’est pas de nier l’existence de l’inspiration. Elle existe. Elle n’est juste pas suffisante pour venir à bout d’un roman. C’est parce que je ne tablais que sur l’inspiration que je ne parvenais pas à écrire plus d’une page quand j’étais gamine.

Quelques idées pour mettre à profit vos étincelles d’inspiration :

  • Tenir un carnet d’idées : dès qu’une situation, une question, un rêve vous inspire, vous pourrez noter cet éclair et l’utiliser pour votre histoire .
  • Écrire à la main : comme je vous l’avais expliqué dans mon article Écrire à la main son roman, je me sens bien plus inspirée par l’écriture à la main. Les idées me viennent mieux, plus rapidement.
  • Prendre le temps de planifier : si vous vous retrouvez bloquer dans votre histoire prendre du recul et laisser votre esprit vagabonder dans une situation où il est efficace (la marche, la course à pied, la douche…) peut être un bon moyen de canaliser votre inspiration.

Dépasser l’inspiration

Au moment où l’inspiration et l’enthousiasme ne sont plus là, le rôle de l’écrivain est de maintenir la flamme. C’est même la différence entre un auteur et un monsieur-tout-le-monde. Tout le monde est capable d’avoir une bonne idée, seul l’écrivain est capable de la transformer en roman.

L’écrivain doit mettre en place des mécanismes qui lui permettent de dépasser le manque d’inspiration, le manque d’enthousiasme, le manque d’envie qui arrivent forcément à mesure que le projet avance.

En vrac :

  • Utiliser un plan : Constituer un plan au départ de votre projet d’écriture pourra vous permettre, quand l’inspiration s’essoufflera, d’avoir des idées de scènes à écrire. Le simple fait d’écrire pourrait faire revenir l’inspiration et l’envie. Sachez que ce n’est pas parce que vous avez un plan que vous êtes obligé de vous y tenir. Il peut tout à fait évoluer avec votre histoire, en fonction de vos bonnes idées.
  • Fixer un planning d’écriture : Vous forcer à écrire pendant une durée fixée à l’avance est un bon moyen de contraindre l’écriture et de faire venir l’inspiration à vous.
  • Écrire tous les jours : Dans la même veine que le conseil précédent, faire de l’écriture une habitude quotidienne en vous forçant à écrire tous les jours peut vous permettre d’inspirer l’inspiration et de baigner dans votre histoire au quotidien : l’inspiration pourra être plus prompte à se montrer dans ces conditions.

*****

En gros, ce que je veux vous dire c’est que vous ne devez pas vous laissez piéger par les sirènes de la muse. Ce n’est pas parce qu’elle a frappé une fois qu’elle repassera. Ce n’est pas parce qu’elle a frappé à propos d’un projet qu’elle vous aidera à le finir. Enfin, l’inspiration arrive en écrivant : même si vous n’avez pas d’idée précise, s’asseoir devant une feuille et commencer à aligner des mots peut suffire à la déclencher.

Quelle relation entre tenez vous avec votre muse ?

  • Passionnelle : Vous l’entretenez en n’écrivant qu’en sa présence. Vous l’aimez follement mais vous avancez vos projets au gré de ses envies.
  • Fusionnelle / Conflictuelle : vous la détester pour son inconstance et vous passez votre temps à implorer son retour. Vous êtes perdu sans elle.
  • Modérée : Vous la laissez vivre et se manifester quand ça lui prend mais vous avez appris à faire sans elle.

À mardi pour une présentation de mon espace de travail.

Marièke

Crédit image : L’Islande m’a tout l’air du pays le plus inspirant du monde… (Pixabay, CC0)

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8 comments

Lynda 19 février 2016 - 12 h 04 min

Moi je suis plutôt modérée dans ma relation à l’inspiration… En fait elle me surprend toujours : comme mercredi soir où j’ai eu l’illumination du titre de mon 4ème roman en… repassant mon linge 😀

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Marièke 19 février 2016 - 12 h 05 min

Mes meilleures inspirations me viennent de la douche. Pas facile de prendre des notes dans ces conditions ! ^^

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Aemilia 19 février 2016 - 13 h 34 min

Merci pour cet article, dans lequel je me retrouve complètement ! Surtout pour les conseils « écrire à la main » et « écrire tous les jours ». Depuis que j’ai ouvert mon blog et que je m’impose au moins deux billets par semaine, tout devient inspiration, et je lis deux fois plus pour alimenter mes articles. Une sorte de cercle vertueux quoi ! 😉

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Marièke 19 février 2016 - 16 h 45 min

J’ai aussi pas mal évolué dans mon écriture depuis que j’ai ouvert mon blog… mais j’ai beaucoup moins de temps à consacrer à l’écriture !

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Stéphane 19 février 2016 - 17 h 23 min

Merci de tenir ce discours. On n’a pas tous la motivation ou l’envie d’aller bosser le matin, mais on le fait quand même. Les auteurs qui abandonnent le clavier ou le stylo dès qu’ils ne sentent plus l’inspiration n’iront pas loin dans l’écriture… 😊

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Marièke 22 février 2016 - 12 h 33 min

C’est évident 🙂 Après, il est bon de se rendre compte de son attitude face à l’inspiration pour apprendre à faire sans. Au départ, j’imagine qu’on croit tous que l’écriture va couler d’elle-même avant de se rendre compte de la difficulté d’écrire un roman complet.

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Justine 29 mars 2016 - 18 h 51 min

L’inspiration m’est venue en cours de français il y a 3 mois. La prof a dit quelque chose du genre « l’histoire est un éternel recommencement » et ça a fait boom, mindblown, dans ma tête.
J’ai passé les deux heures suivantes à y penser en boucle et depuis trois mois j’écris tous les jours ( ou presque ). Je ne sais pas si c’est parce que je suis une ado et que du coup je ne fais pas attention aux failles de mes idées ou quelque chose du genre mais moi perso je trouve que l’inspiration ça marche plutôt bien.

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Marièke 29 mars 2016 - 19 h 02 min

C’est clair que l’inspiration marche super bien pour lancer un projet et c’est une sensation géniale que de se sentir inspirée 🙂 Si tu es sur un petit nuage et que tu continues à avancer sans aucun doute, c’est parfait pour toi !
Ce que je veux dire dans cet article, c’est qu’en général, à un moment ou à un autre, l’inspiration retombe (ça peut être au chapitre 10 comme au moment de la réécriture). Et à ce moment là, si on ne se force pas un petit peu à écrire et à dépasser les difficultés qui se posent devant soi (une panne d’idées, personnage qu’on trouve nul d’un seul coup…), on cale et on arrête d’écrire. Il faut alors aller plus loin que l’étincelle du début et se poser à son bureau pour écrire quitte à n’écrire que 100 mots…
Je dis pas que ça arrive à chaque fois, et si tu peux terminer ton roman d’une traite et le retravailler ensuite sans aucun effort, c’est génial pour toi 🙂

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