Si vous suivez régulièrement ce blog, vous savez que je suis du genre à planifier mes textes, à écrire pas mal en déplacements, notamment dans le métro, et à utiliser Scrivener pour structurer mon récit. Mais ce ne sont pas les seuls outils de création que je mets à contribution. Aujourd’hui, je vous propose d’entrer dans mon bureau et de découvrir mon organisation pour écrire.
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La phase de création d’un roman, chez moi, se découpe en trois parties bien distinctes :
- la phase d’improvisation et de création
- la phase de planification et de rédaction
- la phase de réécriture
En général, je planifie avant d’écrire et je réécris ensuite. Mais ces phases peuvent aussi se marcher sur les pieds pendant la rédaction : lorsque je rencontre un obstacle durant la rédaction, je repars assez souvent dans un moment d’improvisation.
Chacune de ces phases se fait selon une organisation différente.
La phase d’improvisation
Gérer les idées en vrac
Au quotidien, avant même de commencer à créer un projet spécifique, j’ai des salves d’inspiration. Cela peut être une idée (et si le grille-pain était vivant ?), un personnage (tiens, cette jeune fille qui mange une pomme dans le métro de bon matin m’inspire), un lieu…
Je note ces idées dans l’application Evernote, en vrac, dans un carnet originalement appelé « Idées ». Cette application se trouve sur mon téléphone et me suit de partout.
J’ai aussi un tableau privé sur le réseau social Pinterest qui s’appelle « Carnet d’idées ». J’y enregistre des images et des prompts d’écriture avec mes commentaires et mes idées.
Canaliser les idées d’un début de projet
Lorsque je décide de bosser sur un projet spécifique, j’ai un petit rituel. À chaque début de projet, j’achète (ou je recycle) un carnet. Comme je l’ai exposé plusieurs fois dans ce blog, l’écriture à la main me permet d’être beaucoup plus créative que l’écriture à l’ordinateur. Avant, j’avais tendance à rédiger mes idées sur des feuilles volantes que je perdais régulièrement. J’ai donc décidé d’améliorer ce système en allouant à chaque projet son carnet. Je peux y noter tout ce que je veux. Et parce que j’ai découvert le bullet journal depuis peu, mes nouveaux carnets comportent un index et des numéros de page : ainsi, je m’y retrouve bien plus facilement.
La phase de planification et de rédaction
Gérer la planification
Avant de me lancer dans l’écriture d’un roman, j’ai besoin d’un plan. Je me sens mal à l’aise sans une liste des différentes scènes que comportera mon roman. Ça me rassure vraiment en me montrant que j’ai une idée claire de l’ensemble de l’intrigue.
>> Notez que ce n’est pas parce qu’il y a un plan bien défini qu’il n’y a pas d’improvisation durant la rédaction. Si un personnage ou une situation évolue pendant l’acte d’écriture, je le fais évoluer et change de ce fait le plan. De même, si je me retrouve bloquée par un événement né de la rédaction, je me laisse la possibilité de retourner à mon brainstorming et de replanifier l’ensemble 🙂
Depuis que j’ai découvert le logiciel d’écriture Scrivener, je planifie mon histoire sur ce logiciel. Je crée un nouveau projet et je crée un dossier par chapitre et un fichier texte par scène. J’ai ensuite deux vues de mon travail : la vue tableau qui présente l’ensemble du projet et la vue traitement de texte qui présente la partie rédigée du projet.
Pour cette partie, j’aime être installée à mon bureau. C’est là où je me sens le mieux pour travailler. J’ai la chance d’habiter un grand appartement et d’avoir une pièce rien que pour moi, mon piano et mon bureau. Ça me permet d’être isolée et de me mettre en mode travail. Les jours où cet isolement me saoule, je bouge soit dans la salle à manger soit, quand j’ai besoin de changement radical, dans des cafés : les Starbucks sont mes meilleurs amis pour augmenter ma productivité.
Rédiger
À l’opposé de la planification qui me réclame du temps et énormément de concentration, je peux écrire de partout. Mon lieu de prédilection pour l’écriture est… le métro. Il n’y a rien d’autre à faire, sinon lire, et ça me force à travailler. Pour cela, je travaille sur mon smartphone, sur l’application Evernote. En général, j’importe au préalable sur Evernote les scènes que j’ai créé sur Scrivener avec le numéro de chapitre, le numéro de scène et un mini résumé. Ça me permet d’avancer même si je n’ai pas le plan sous les yeux.
Il peut aussi m’arriver d’écrire sur un carnet quand je n’ai pas envie d’écrire à mon bureau et pas envie d’utiliser mon smartphone dont les touches sont petites et où les distractions sont nombreuses. Dans ce cas, j’écris sur le carnet et je tape les scènes à l’ordinateur ensuite.
Enfin, il peut m’arriver de rédiger directement sur l’ordinateur. Je le fais quand j’ai des grandes plages horaires disponibles à consacrer à l’écriture car j’ai tout un rituel : je m’installe sur mon ordinateur, dans mon bureau, avec un peu de lumière, la fenêtre ouverte, la musique allumée et une tasse de café fumante. Quand j’ai seulement quelques minutes, je préfère travailler sur le smartphone ou le carnet : ça demande moins de préparation ^^
La phase de réécriture
Cette organisation a été en grande partie motivée par les nombreux déplacements en métro que j’ai eu à faire ces deux dernières années : quand vous faîtes plus d’une heure de métro par jour, voire trois heures au maximum, vous avez intérêt à optimiser le temps 🙂 Cependant, pendant ces deux années, j’ai eu beaucoup de mal à trouver le temps de travailler sur la réécriture et pour cause, j’ai besoin de me poser devant mon ordinateur, dans mon bureau, pour réécrire.
Organiser sa réécriture
Réécrire, avant tout, signifie relire sa première production. Pour cela, j’aime imprimer mon texte et le laisse reposer. Ensuite, à partir de ce texte, j’ai un peu plus de mal à m’organiser. Jusqu’à présent, j’ai tendance à repartir du plan initial pour voir comment l’histoire a bougé et ce que je veux ajouter ou enlever au premier jet. Il s’agit donc de replanifier. Pour cela, je passe à nouveau par la phase d’improvisation et de planification évoquée au début de l’article.
Réécrire
La difficulté de la réécriture est de conserver des parties du texte initial et 1) d’ajouter de nouveaux éléments et 2) modifier et supprimer les éléments existants. Il s’agit de traiter l’existant et de le transformer. Pour cela, j’aime avoir la version imprimée de mon texte pour suivre pas à pas ce que j’ai écrit et retaper l’ensemble en le modifiant et le supprimant si nécessaire. C’est ainsi un travail qui demande énormément de place et qui ne peut être fait qu’à mon bureau… C’est pourquoi j’ai eu beaucoup de mal à avancer sur mes réécritures ces dernières années : j’ai beaucoup plus écrit en mouvement que calée chez moi.
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J’entame actuellement un nouveau projet, par l’intermédiaire du Mooc Draftquest : Écrire une oeuvre de fiction. Ce sera un écrit un peu plus adulte : jusqu’ici, j’avais surtout travaillé sur des projets jeunesse ou young adult. C’est pourquoi j’ai eu envie de vous montrer mon organisation pour écrire et de vous présenter l’endroit où je travaille régulièrement.
J’espère que ça vous a plu 🙂 N’hésitez pas à partager vos méthodes de travail dans les commentaires. Pour poster des photos de vos espaces de travail, vous pouvez le faire dans les commentaires sur Facebook ou sur Twitter 😉
À vendredi pour un récapitulatif des différents salons du livre de l’année 2016 !
Marièke
Crédit image : Mon espace de travail pour écrire, photographié par moi. J’ai même rangé pour l’occasion. La guirlande sera accrochée au mur, un jour peut-être : mon copain déteste faire des trous dans les murs… Et la fleur est mal en point, il faut que je la change 🙂