Comme évoqué vendredi dernier, j’entame l’écriture des derniers chapitres du premier jet de mon roman. Et aussi excitant que cela puisse être, finir son premier jet est aussi un moment de craintes et de doutes.
L‘écriture du premier jet, c’est un peu comme une relation amoureuse. La planification et les débuts de la rédaction du premier jet sont la lune de miel : c’est le moment sympa, le moment où on avance sans se poser (trop) de questions. Puis arrive le temps des doutes et des défauts au point que certains auteurs préfèrent saboter leur travail de longue haleine en laissant tout tomber plutôt que d’affronter leur peur. Comment finir son premier jet sans rupture ?
PS : J’ai pensé ce petit guide pour me rassurer moi-même sur les étapes à venir dans la finition et la réécriture de mon roman 🙂
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Aborder sereinement la fin de l’écriture
#1 Planifiez votre fin
Je vous en parlais vendredi dernier : pour aborder sereinement l’écriture de la fin de votre roman, commencez par planifier votre fin. Cela va vous permettre de vous laisser guider et de moins paniquer quand arrivera le temps des derniers mots.
#2 Ecrivez votre fin
Afin de savoir vers où vont les derniers chapitres de votre roman, je ne peux que vous conseiller d’écrire les derniers paragraphes de votre texte. Ainsi, vous aurez un objectif tangible et un point d’ancrage qui vous rassureront.
#3 Ecrivez vos derniers chapitres comme les autres
Pour ne pas paniquer, il faut aborder la fin de l’écriture de vos derniers chapitres comme des chapitres lambdas – avec des lettres, des mots, des phrases et des paragraphes. Il ne faut pas y mettre trop d’importance. Comme les précédents chapitres de votre texte, ils seront amenés à être modifiés en profondeur (dans le fond et dans la forme) lors de la phase de la réécriture. Alors contentez-vous d’écrire comme vous l’avez fait jusqu’ici et évitez de commencer à vous questionner sur la qualité de ce que vous écrivez. (Bon, je sais, c’est plus facile à écrire qu’à faire !)
Aborder sereinement l’après
Vous venez d’apposer le mot « Fin » sur votre premier jet : félicitations ! Malgré ce soulagement, la peur du vide est assez grande à ce moment-là : que faire après l’écriture des derniers mots d’un roman ? Réécrire tout de suite, se poser, se lancer ?
Profitez !
Finir un roman, même si ce n’est qu’un premier jet, c’est déjà génial ! Tout le monde ne peut pas en dire autant ! Chérissez ce moment comme il se doit ! Offrez vous quelque chose qui vous fait envie depuis longtemps soit en tant qu’écrivant soit en tant que vous même. Faites vous plaisir et fêtez cette petite victoire. 🙂
S’aérer
Dans la même idée, ne pensez pas tout de suite à la réécriture. Même si vous avez une échéance, prenez le temps de vous aérer. Soufflez, changez d’air : dessinez, baladez-vous… ou commencez à écrire le synopsis d’un nouveau roman mais lâchez celui-ci quelques jours / semaines / mois. Laissez-le respirer aussi.
L’appréhension de la première relecture
Une fois que votre roman a eu le temps de mijoter un peu dans votre inconscient, vous devez être impatient de le reprendre. Et même si vous êtes impatient de le revoir, il est parfaitement possible que vous vous sentiez inquiet au moment de le reprendre en main. Voici quelques étapes pour entamer la réécriture sans paniquer.
#1 Envisagez la réécriture comme un nouveau début, pas comme une fin
Tout est dans votre état d’esprit. Si vous considérez, dès les premières lignes que vous avez écrit de la m**, que vous êtes nul(le) et que vous n’y arriverez jamais, ça ne peut pas marcher. Vous allez relire les deux premières phrases, trouver l’intrigue nulle et abandonner. Avant de vous plonger dans la lecture et la réécriture de votre roman, commencez par prendre le temps d’admettre que votre premier jet n’est pas parfait.
La réécriture est une chance. Retravailler un roman, c’est lui donner la chance d’exister comme un roman et non comme un premier jet. C’est la possibilité de gommer ses défauts d’affiner son intrigue. Tous les auteurs réécrivent (à des degrés plus ou moins divers). Vous n’êtes pas plus nul ou moins nul que les autres pour avoir à le faire.
Une fois que vous aurez été capable de prendre ce recul, il est temps de faire ce qui vous terrorise certainement… Relire votre roman.
#2 Relisez la globalité de votre texte
Installez-vous comme vous le feriez pour lire n’importe quel texte et relisez tout votre texte avec un regard bienveillant. Vous avez terminé ce premier jet, c’est déjà bien.
Si vous avez peur d’avoir envie de tout déchirer, dotez-vous d’un petit carnet et d’un stylo et notez les points qui nécessitent d’être changés en profondeur. Pour ma part, j’annote mon texte seulement à la deuxième relecture : je prends le temps pour une lecture bienveillante (pour voir les plus) et le temps pour une relecture critique (où j’annote les moins).
A cet instant du travail, essayez de ne pas vous focaliser sur les fautes d’orthographes et de syntaxe : cela fera trop à gérer d’un coup.
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Après ces premières lectures, vous devriez commencer à voir les changements que vous devez apporter pour commencer la réécriture de votre texte. (Je dis « réécriture » mais certains auteurs parlent de « corrections » : choisissez le terme qui vous convient le mieux). Dès que j’en serai à cette phase-là, je vous ferai bien entendu un article sur le sujet 🙂
A vendredi pour un article sur le calendrier éditorial pour ceux qui ont un blog !
Marièke
Crédit image : Un petit calepin pour entamer sereinement la relecture de son premier jet par Jeshoots.com (Unsplash, CC0)