Je n’ai découvert qu’assez récemment le plaisir de lire sur une liseuse. J’ai reçu la mienne (une Kindle d’Amazon) pour mon anniversaire, en mars dernier. Depuis, j’ai eu l’occasion de lire quelques livres, en français et en anglais. Si vous hésitez à investir dans une liseuse, j’espère que cet article vous permettra de mieux en voir les avantages et inconvénients pour prendre votre décision en toute connaissance de cause.
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Les limites de la liseuses
Beaucoup de personnes avec qui je discute sont plutôt dubitatives vis à vis de la liseuse. Je peux comprendre cette position. Avec la liseuse, le plaisir de l’objet livre est perdu. On ne sent plus l’odeur des pages neuves ou vieillies, on ne caresse plus le papier, on ne corne plus les pages pour conserver les pages. Je comprends l’argument et j’avoue même que j’aimerais voir un jour un de mes livres publié au format papier car ça reste plus impressionnant que le format numérique.
Pire, et c’est peut-être l’argument le plus important, la liseuse empêche le prêt d’un livre lu (sauf à prêter la liseuse) et ne vous permet pas de conserver indéfiniment un livre : avec la liseuse, vous avez seulement un droit de lecture sur le livre. Quand celui-ci sera effacé de la mémoire de votre distributeur, il s’effacera de votre liseuse.
Enfin, la numérisation des livres permet pour les distributeurs de savoir ce que vous lisez, où vous vous arrêtez dans un livre… On peut craindre une plus grande uniformisation des romans publiés à terme, si une recette vient à être trouvée.
La liseuse au quotidien
Cela dit, pour un amateur de lecture, la liseuse a vraiment de l’intérêt.
Les caractéristiques de l’objet
D’abord, l’objet en lui-même est très pratique d’utilisation. La liseuse a d’abord le mérite d’être minuscule. Lors de ma semaine de vacances, j’avais acheté les deux premiers tomes de Game of thrones et ils tenaient moins de place qu’un livre d’Amélie Nothomb.
Les fonctions sont simples et pratiques :
- Un bouton on/off : pour l’allumer et l’éteindre (rien de très original ici)
- L’écran tactile : on tourne la page en touchant l’écran, on sélectionne un mot en restant appuyé dessus…
- Le clapet : il protège la liseuse et permet de la mettre en veille. Lorsque vous fermez votre liseuse, elle conserve la page sur laquelle vous vous êtes arrêté (gros, gros avantage par rapport aux livres… même si ceux qui raffolent des marque-pages vont râler !)
- En bas à gauche de l’écran, une barre de pourcentage annonce le temps de lecture qu’il reste pour atteindre la fin du livre et/ou du chapitre.
La longévité de la batterie est très sympa puisqu’une charge suffit pour 80 heures de lecture. J’avoue que c’est ce qui est écrit dans la brochure et que je n’ai pas vérifié chrono en main. Mais je confirme que c’est assez long et qu’il suffit d’un mini câble USB pour assurer la recharge (c’est celui que vous utilisez peut-être pour recharger votre téléphone si vous avez un Samsung ou un Motorola).
Enfin, le confort de lecture n’est pas du tout altéré par la liseuse. Bien au contraire. La luminosité est adaptée à l’environnement — pratique quand le métro décide de s’arrêter dans un tunnel et de couper ses lumières — et le contraste entre le fond et l’écriture n’est pas aussi agressif que lorsqu’on lit un pdf en noir et blanc sur un écran de smartphone, d’ordinateur ou de tablette.
L’accès aux livres, le catalogue
L’accès aux livres est facilité. Il suffit de savoir chercher sur un moteur de recherche (je précise cela pour ceux qui pourraient être tentés d’acheter une liseuse à leurs grands-parents). La dernière fois, j’ai eu envie de lire sur les coups de minuit, un samedi… Je n’ai eu qu’à aller choisir mon livre sur Amazon, cliquer sur Acheter (il faut juste avoir créé un compte auparavant) et c’était fait, mon livre était accessible. C’est presque dangereux d’ailleurs car on ne se rend pas compte de ce qu’on dépense.
Concernant la profondeur de catalogue, j’aurais du mal à vous donner un avis puisque j’ai lu surtout des livres connus (le dernier roman d’Anna Gavalda, Étoiles contraires de Peter Green et Games of Throne). L’exception est Positive way de Chloé Bertrand publié en numérique par Bragelonne dans sa nouvelle collection de romances numériques (roman que je conseille si vous aimez les histoires d’amour entre ados, au passage ^^).
En plus, de nombreux ebooks sont autoédités par de nouveaux auteurs. J’avoue ne pas encore avoir traîné sur ce terrain-là mais je sais que certains auteurs autoédités vivent de leur plume grâce à leurs séries de roman publiés à des prix minuscules. C’est intéressant d’apprendre qu’il y a plein d’œuvres en liberté que l’on ne pourrait pas lire autrement 🙂
Le contenu des livres
Le contenu du livre lui-même est amélioré par la liseuse. Il est par exemple possible de grossir la taille des caractères : c’est pratique pour les presbytes qui n’y voient rien de près.
Ou, dans mon cas, j’aime lire les livres dont les auteurs écrivent en anglais dans leur langue originale. Je lis bien l’anglais mais le vocabulaire peut parfois me manquer : au lieu de trimballer un dictionnaire quand je lis, ma liseuse a un programme qui souligne les mots compliqués et propose une explication en anglais. Bon, ce n’est pas encore parfait (les définitions ne sont pas toujours efficaces et certains mots ne sont pas expliqués) mais c’est une très bonne idée que j’aimerais voir développée.
Le prix
Il y a aussi l’argument non négligeable du prix. La liseuse représente un investissement initial important (environ 70€) qui peut être rapidement remboursé si vous êtes un gros lecteur.
En effet, les livres publiés en numérique sont moins chers que les livres publiés au format papier. Ça dépend des éditeurs et des livres mais il y a toujours un pourcentage important de réduction.
La liseuse dans l’économie du livre
Dernier avantage de la liseuse : il faut savoir que même si le prix des livres numériques est moindre, les droits d’auteur n’en sont pas forcément réduits.
Je vous ai parlé un peu plus tôt des auteurs qui s’autoéditent : à part la commission versée à Amazon (ou à la plateforme qui les distribue : Fnac…), ils touchent l’ensemble du prix de vente.
Les livres numériques édités par les maisons d’édition ont un nombre d’intervenants similaires par rapport au format papier (auteur, éditeur, mise en page, illustrateur et distributeur — on enlève la part de l’imprimeur). L’infographie qui suit vient de l’article Le livre numérique, mutations narratives, éditoriales et économiques. Je vous le conseille si cette thématique vous intéresse.
Envie d’acheter une liseuse ?
Dans cet article, je me suis basée sur l’utilisation de la Kindle, la liseuse d’Amazon. C’est celle que j’ai en ma possession et j’en suis très contente. Si vous voulez l’acheter, vous pouvez le faire via le lien suivant : Liseuse Kindle, écran tactile 6″ (15,2 cm) antireflet, Wi-Fi – 69,90 €. Cela ne vous coûtera pas plus cher et je toucherai une mini-commission (c’est ce qu’on appelle un lien sponsorisé).
Je n’ai jamais essayé les autres types de liseuse : si vous avez des infos sur ces dernières, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires 🙂
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Bref, j’ai un avis assez positif sur la liseuse et le format numérique en général. Ceci dit, je comprends que cela puisse gêner les amateurs de l’objet qu’est le livre. Je pense d’ailleurs continuer à offrir des livres au format papier.
Vous lisez sur liseuse ? Si oui, depuis combien de temps ? Qu’est ce qui vous plaît dans la liseuse ? Si non, pourquoi ?
A très vite : je pense que je répondrai vendredi aux différentes nominations que j’ai reçu pour les blogs awards 🙂
Marièke
Crédit image : Une liseuse Kindle d’Amazon (Pixabay, CC0)