Réussir une description de lieu : 3 techniques à adopter

Bonjour à toutes et tous !

Actuellement en cours de corrections pour mon roman Entre chiens et loups, je retravaille notamment les différentes descriptions de lieu qui se trouvent dans mon texte. J’ai pensé que vous pourriez être intéressé·e·s par connaître les différentes techniques que j’utilise pour réussir une description de lieu.

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Avant de commencer

La description est un regard sur le décor qui peut provenir de l’auteur du texte, du narrateur ou encore du personnage (dans le cas d’un point de vue interne). La façon de raconter et le nombre de détails donnés sont intimement liés à la personne qui prend la parole. En effet, un personnage qui évolue depuis des dizaines d’années dans un même lieu ne remarquera pas les mêmes choses qu’un personnage qui découvre les lieux.

#1 Du détail au global

Quand Bertrand poussa la porte d’entrée de l’hôtel Royal, la première chose qu’il en vit fût le majestueux chandelier. Accroché au plafond, à une dizaine de mètres du sol, il surplombait l’entrée de cet hôtel renommé. A côté, l’immense escalier recouvert d’un tapis de velours rouge qui menait au restaurant semblait insignifiant. Les meubles du hall, tous recouverts d’une fine dorure, scintillaient de milliers de petites tâches lumineuses et agitées : c’était les bougies allumées qui dansaient dans toute la pièce. 

Dans cette description, nous suivons le personnage dans sa découverte du lieu qu’il vient de pénétrer. Il s’arrête sur un détail de la pièce, le chandelier, avant de la découvrir dans son entièreté.

Ce type de description est particulièrement intéressant si vous souhaitez mettre en exergue un des objets d’une pièce qui aura un impact dans l’intrigue dans un deuxième temps. S’il venait à y avoir une bagarre dans cette pièce, le chandelier pourrait être utilisé comme arme par exemple.

C’est aussi intéressant pour donner de la profondeur à un lieu ou au personnage qui l’habite ou le possède. C’est le fameux show, don’t tell. Après une description comme celle-ci, il vous est inutile de préciser que Mr Balducci, qui a reçu cet hôtel en héritage, est riche…

#2 Du global au détail

Il était difficile de faire la différence entre le collège de la ville de Mions et une prison. Mur en béton brut, grillage élevé, portail sécurisé, surveillants agressifs, tout rappelait les prisons américaines que Julia avait pu voir dans les séries qu’elle aimait tant. Seuls manquaient les barreaux aux fenêtres qui donnaient sur les salles de classes où s’entassaient les élèves. Dans quelques minutes à peine, elle aussi rejoindrait les rangs.

Dans cette description, on suit le personnage dans sa découverte des lieux. Julia commence par découvrir l’atmosphère des lieux avant d’en découvrir peu à peu les détails.

À l’opposé de la description précédente, ce type de description permet de saisir en un instant l’atmosphère d’un lieu tel que l’auteur veut la montrer ou telle que personnage la ressent.

#3 Une description en action

« George, avancez. »
Le jeune garçon frémit. Le maître d’arme était immense. Il se tenait droit au milieu du terrain d’entrainement, à une dizaine de mètres de lui. L’ensemble des jeunes élèves présents soupira de soulagement en entendant le nom d’un autre prononcé. Pas George. Son soupir fût pour se donner du courage.
L’herbe immaculée du terrain plia sous son premier pas. Elle resta collée dans le sol meuble quand il avanca. Lourd de son armure, il s’enfonçait un peu plus à chaque pas. Ses pieds entrèrent finalement dans un cercle blanc, tracé au sol, à la craie. Il était arrivé au centre. Il releva la tête : la poitrine du maitre d’arme lui faisait face.

Dans cette description, le terrain d’entrainement où se déroule la scène n’est jamais décrit dans son ensemble. Le personnage n’a pas le temps pour cela tant il est préoccupé par l’appel de son maitre d’arme. La description est réalisée au fil de l’eau : au fil des actions du personnage qui est suivi. Elle est fait ici en point de vue interne mais pourrait totalement être faite au point de vue omniscient.

Bonus : comment choisir ?

Il arrive que vous me demandiez comment choisir parmi les outils que je vous propose. Ici, vous pouvez par exemple vous demander à quel moment utiliser tel ou tel type de description. S’il est difficile de répondre clairement à cette question – puisqu’il s’agit avant tout d’un ressenti de l’auteur·rice – il y a quand même quelques points à noter.

D’une part, il est intéressant de varier entre ces différents types de description au cours de votre texte. Si vous utilisez toujours le même type de fonctionnement, vous risquez de lasser votre lecteur.

D’autre part, quant à choisir laquelle des description s’adapte à votre texte, j’avoue que pour la part, je fonctionne au feeling. Je visualise ma scène comme le ferait un scénariste avec son storyboard. Est-il possible de faire un arrêt pour parler du décor ? Le décor a-t-il un rôle prépondérant pour comprendre la scène et/ou comprendre un des personnages ? En fonction de ces réponses, je lance ma description. Si vous n’êtes pas sûr·e de vous, vous pouvez totalement faire des tests : écrire les scènes avec plusieurs types de description différents et voir ce qui fonctionne le mieux.

Au final, la description que vous choisissez n’est pas figée : vous pourrez toujours corriger lors des corrections si vous réalisez que cela ne fonctionne pas ou si vous souhaitez mettre plus l’ambiance ou un détail en exergue.

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Avez-vous d’autres questions liées à la mise en place d’une description de lieu ? Vous pouvez me les indiquer en commentaires, j’essayerai d’y répondre dans un commentaire ou en article. (D’avance, désolée si la modération des commentaires prend du temps : c’est plus de deux heures de travail hebdo en général, et je ne parviens pas toujours à les prendre…)

Beau weekend à vous,

Marièke

Crédit image : Un appareil photo pour réussir une description de lieu, par Heather Schwartz (Unsplash, CC0)