Reprendre l’écriture d’un projet après une (longue) pause

by Marièke

Après un mois de décembre placé sous le signe de la paresse, mes résolutions de l’année 2017, que je vous ai partagées mardi dernier, m’obligent à remettre un coup de collier pour avancer 🙂 En parallèle de mon travail, j’ai donc recommencé à avancer sur mes textes : Entre chiens et loups (dont je retravaille le premier jet terminé) et Fille de femmes (dont je reprends l’écriture du premier jet). Face à ce double défi, je me suis dit qu’un article sur reprendre l’écriture d’un projet après une (longue) pause pourrait être intéressant.

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Première étape : retrouver la motivation

Soyons honnêtes : l’abandon d’un texte en cours de rédaction ou lors du processus de réécriture est souvent dû à un manque de motivation. Reprendre l’écriture, dans un premier temps, cela consiste d’abord à retrouver la motivation qui vous fait défaut.

Concrètement, ça donne quoi ?

  • Mettez-vous un coup de pied aux fesses / au derrière / au popotin / au cul (barrez les mentions qui vous choquent). On ne le répète jamais assez : pour devenir écrivain, il faut écrire et pour écrire… il faut arrêter de regarder des vidéos débiles et consacrer du temps à l’écriture. (Oui, c’est du vécu.)
  • Fixez-vous un créneau : tous les lundis, de 7 heures à 8 heures, écriture. Si vous êtes du genre à toujours trouver mieux que l’écriture, obligez-vous à écrire.
  • Donnez-vous envie. Si la pression est le type de chose qui vous fait exploser plutôt que progresser, donnez-vous des raisons pour avoir envie d’écrire : mettez en place un rituel d’écriture agréable, offrez-vous de jolies récompenses quand vous atteignez vos objectifs d’écriture, réfléchissez à la couverture et aux artworks qui pourraient illustrer votre livre… Faîtes-vous rêver et donnez vous une chance de faire avancer ce livre !

Deuxième étape : faire un bilan de l’existant

C’est bon, vous avez retrouvé un semblant de motivation. Vous êtes devant votre texte et vous hésitez… Et maintenant, on fait quoi ?

Que vous soyez sur le point de reprendre la rédaction d’un premier jet abandonné en cours de route ou de modifier un premier jet complété n’y change rien : la première chose à faire est de lire votre texte.

En effet, il faut que vous sachiez où vous en êtes pour vous lancer à nouveau. Donc, armez-vous de courage et de patience et lancez vous !

Dans l’ordre :

  1. Recherchez l’ensemble des notes que vous avez prises durant la rédaction de votre texte (les versions précédentes, les plans que vous avez fait, le synopsis…). Le but est de vous replonger entièrement dans votre univers.
  2. Durant la première lecture, n’annotez pas directement votre texte et n’apportez pas de modification directe (l’idée est seulement de faire un état des lieux).
  3. Vous pouvez prendre des notes sur un document à part quant à vos impressions / remarques / notifications.
  4. Reprenez le pitch de votre histoire ainsi que votre thème et faites le point. Si vous n’aviez pas travaillé sur ces deux éléments pendant votre travail de préparation, pas d’inquiétude : le recul que vous avez désormais sur votre texte et vos idées initiales va vous permettre de faire le point sur l’ensemble.
  5. Faites un point sur :
    • Votre idée d’histoire initiale
    • Votre intrigue telle que vous l’avez
    • Vos personnages tels qu’ils sont désormais
    • Votre plan et son avancement

Point de vigilance

Soyez honnête avec vous même et avec votre texte mais ne soyez pas méchant avec votre travail pour autant. Ne perdez pas de vue que le but de ce bilan est 1) de savoir où vous en êtes aujourd’hui, 2) de terminer votre texte et 3) d’améliorer votre texte. S’il n’est pas parfait, ce n’est pas grave ! (Si vous l’avez abandonné, c’est qu’il y a de fortes chances qu’il ne soit pas parfait, d’ailleurs.)

Prenez la chance qui vous est offerte de l’améliorer et de le retravailler : vous n’êtes pas en période d’examen, vous n’avez pas de date limite pour sortir votre copie. Vous avez le temps et vous allez pouvoir le prendre pour améliorer votre texte. Tout va bien.

Troisième étape : échafaudez un plan d’attaque

Une fois votre bilan effectué, il est temps d’échafauder un plan d’attaque. Votre mission ? Faire de votre texte inachevé la huitième merveille du monde. (Ou presque.)

Sur une feuille volante, dans le fichier de votre projet ou dans un carnet dédié à votre texte, faites la liste des étapes à suivre pour réussir. Afin de vous aider à dresser votre liste, je vous présente les étapes que je vais accomplir pour mes deux textes : Fille de femmes et Entre chiens et loups.

Pour continuer la rédaction d’un texte avancé de moitié

  • Replanifier et réécrire la deuxième partie du texte — ajouter des scènes, notamment sur l’amitié entre les deux filles qui est seulement effleurée pour le moment.
  • Replanifier la fin du texte qui me paraît bancale
  • Continuer à écrire…

Pour réécrire le premier jet d’un roman terminé

  • Réécrire le pitch du texte et l’évolution de chaque personnage
  • Faire la liste des scènes déjà écrites
  • Comparer avec les évolutions de chacun
  • Ajouter les scènes nécessaires
  • Imprimer le texte
  • Corriger le texte à la main
  • Faire un questionnaire de bêta-lecture

Quatrième étape : Go, go, go !

Il ne reste plus qu’à vous y mettre ! Vous avez votre plan de bataille et vous avez peut-être même une idée du temps que vous allez mettre pour réaliser chaque étape. Alors il n’y a plus de temps à perdre ! Prêt, feu, écrivez !

Comment ne pas abandonner à nouveau ?

Vous avez déjà abandonné un texte une première fois. Pourquoi ne l’abandonneriez-vous pas une deuxième fois ? Et bien… je suis triste de vous annoncer que c’est simplement votre bon vouloir, votre détermination et votre plaisir à écrire qui vont vous permettre d’avancer.

Il est très possible que vous rencontriez à nouveau des difficultés. Il est même possible que les difficultés que vous rencontrerez seront les mêmes que celles qui vous ont fait abandonner votre texte la première fois. Essayez de les comprendre et de les déjouer.

D’une façon générale, si vous avez été capable d’aller au-delà de vos hésitations et que vous avez su reprendre un texte abandonné depuis quelques temps, c’est que vous avez changé par rapport à la première fois. Vous avez certainement appris de vos erreurs passées et de votre profil d’auteur. Servez-vous de ces apprentissages pour ne pas abandonner à nouveau.

Etape bonus : faites appel à un ami / Beta-lecteur

S’il y a bien quelque chose que j’ai appris depuis que j’écris, c’est qu’écrire est une activité difficile et souvent entêtante. Se tourner vers un ami ou un fidèle bêta-lecteur peut vous permettre de dépasser une difficulté rencontrée lors de l’écriture d’un texte. N’hésitez pas à discuter d’un texte inachevé avec quelqu’un qui vous connaît pour vous aider à dépasser vos difficultés 🙂

*****

En commençant cet article, je ne savais pas exactement où il allait me mener. 🙂 Je n’avais pas une idée très claire de ce que j’allais dire mais je suis assez contente de voir qu’il est devenu un article sur la persévérance dans l’écriture. Pour moi, c’est une qualité essentielle de l’auteur (avec l’imagination et l’empathie).

A lundi pour un questionnaire sur ce que vous pensez du blog afin de préparer sa refonte,

Marièke

Crédit image : Café et carnet par Lauren Mancke (Unsplash, CC0)

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8 comments

Leslie 6 janvier 2017 - 10 h 03 min

Pour un article écrit en impro, il est très organisé! (ce que j’aime chez toi 🙂 ).
Pour moi, l’abandon temporaire d’un texte ne m’a jamais ennuyée, je sais que je m’y attellerai un jour ou l’autre. Ce fut le cas pour le premier roman, ça sera la même chose pour le deuxième. Par contre, forcément comme je n’ai pas de deadline, ça me prend des mois et des années 🙂
Mais je te rejoins sur l’importance de l’entourage. Ça m’a gravement manqué pour le premier, j’aimerai trouver cela pour le second, mais c’est comme le jogging, c’est difficile de garder le même rythme que d’autres…

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Marièke 19 janvier 2017 - 12 h 27 min

Moi, ça me panique un peu d’abandonner pendant trop longtemps un texte car j’ai vraiment peur de ne pas aller jusqu’au bout ! Cela dépend vraiment de son expérience avec l’écriture 🙂

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Stéphanie 6 janvier 2017 - 10 h 10 min

Merci pour cet article, c’est en effet vraiment pas simple de revenir à un projet après une longue longue pause… En ce moment, j’écris aux personnages pour leur demander des précisions sur qui ils sont, ce qu’ils veulent, dans quelle direction ils veulent continuer ? ^_* C’est grave docteur ? ça a le mérite de me replonger dans l’atmosphère du texte et m’oblige à me poser les questions qui me permettront (peut-être) d’avancer…

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Marièke 19 janvier 2017 - 12 h 28 min

C’est une très bonne idée en fait ! Cela permet de te replonger dans ton projet en douceur, sans prendre le risque de recommencer tout de suite à écrire 🙂 Est-ce que tu arrives ensuite à te replonger dans l’histoire ?

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Abigaël 7 janvier 2017 - 10 h 02 min

Pareil que Leslie. Pour moi, abandonner un texte pendant une période n’est pas forcément un mal ( si cela ne dure pas trop longtemps bien sûr). Dans mon cas, la motivation revient plus forte. Par contre, ce que je trouve difficile quand on reprend un roman abandonné, c’est une certaine appréhension à s’y remettre.

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Marièke 19 janvier 2017 - 12 h 30 min

Cette appréhension dont tu parles est l’ennemie de pas mal d’auteurs 🙂 Moi en premier ! J’ai toujours beaucoup de mal à me dépatouiller d’un ancien texte !

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Emilie COGNAC 13 janvier 2017 - 8 h 18 min

Bon article… Écrire est comme toute activité professionnelle dans le sens que parfois, on n’a pas envie et qu’il faut se « faire violence », s’assoir et juste travailler. Il y a une petite astuce qui m’aide bien à ne pas abandonner : je n’épuise jamais mon enthousiasme lors d’une séance et je choisis de m’arrêter en plein milieu d’un passage « facile ». Lors du premier jet, je laisse mon personnage en plein dialogue ou mon héros au milieu d’une action. Le lendemain -ou plus- je n’ai plus qu’à terminer la phrase en question. Cela me donne souvent l’élan nécessaire pour être dans mon texte.
Lors de la réécriture, j’essaie de procéder de même, en commençant par quelque chose que je trouve plus simple.

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Marièke 19 janvier 2017 - 12 h 34 min

S’arranger pour faciliter le processus d’écriture est une très bonne solution 🙂 Pour ce qui est de se faire violence, c’est génial que tu parviennes à t’asseoir et à combattre l’inertie ! Tous les auteurs et apprentis auteurs n’ont pas (encore) cette capacité. (Pour ma part, ça dépend des jours : des fois, j’arrive à me forcer, des fois, je me sens juste dépassée !)

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