Prendre confiance en soi en tant qu’auteur

by Marièke

Au moment d’écrire mon article sur la critique, il m’est apparu que l’une des solutions pour la gérer mieux était d’être plus sûr de soi en tant qu’auteur. Cela permet d’être plus à l’aise et de comprendre que c’est le texte qui est critiqué et non l’auteur.

Cependant, il est particulièrement difficile de se sentir légitime en tant qu’auteur. Un auteur a écrit des livres, les a publié… méritons-nous, nous qui n’avons encore rien publié dans une grande maison d’édition et qui ne gagnons rien de notre écriture, de nous auto-proclamer « auteur » ? Dans cet article, je vous montre comment prendre confiance en soi en tant qu’auteur 🙂

*****

>> À titre personnel, bien que j’écrive régulièrement, je n’ai jamais réussi à me qualifier d' »écrivaine ». Ce mot me fait un peu peur et je ne pense pas mériter ce titre qui semble être celui de ceux qui sont connus. Je préfère me qualifier d' »auteure » car à mon petit niveau je suis la créatrice, l’auteure, de textes. C’est pourquoi j’utilise plus aisément le terme d' »auteur » dans ce texte. Mais après tout, si vous vous ressentez écrivain, soyez écrivain ^^ 

Prendre confiance en soi en tant qu’auteur

J’écris donc je suis auteur

Arrêtez de vous poser deux cent mille questions. Selon moi, une seule question fait de vous un auteur ou non : écrivez-vous ? Si vous vous asseyez régulièrement derrière un ordinateur (un carnet) pour écrire, que vous ayez ou non terminé un roman, vous êtes un auteur. Vous produisez quelque chose. C’est un bon début 🙂 À vous de fournir le travail nécessaire pour passer d’auteur d’un roman inachevé à auteur d’un roman achevé à auteur publié !

Rassurez-vous objectivement

Si vous avez des doutes quant à la qualité de votre écriture et que cela vous fait douter de votre capacité d’être un auteur, vous pouvez vous rassurer en prenant des cours. Cela vous permettra de vous renforcer et de vous aider à avoir plus confiance en vous.

Vous pouvez :

  • Prendre des cours d’écriture de fiction : il s’en développe quelques uns en ligne en ce moment. Je pense notamment au Mooc Écrire une oeuvre de fiction (ça tombe bien, ça vient de commencer ^^) et au Mooc sur la Fantasy, de l’Angleterre victorienne au Trône de fer.
  • Prendre des cours de littérature classique et/ou moderne : vous pensez que maîtriser les oeuvres existantes vous permettrait de vous sentir plus à l’aise ? Pourquoi pas 🙂 Vous pouvez prendre les emplois du temps de l’université de lettres la plus proche de chez vous et assister, en tant qu’auditeur libre, aux cours donnés en Amphithéâtre.
  • Prendre des cours d’orthographe et de grammaire : vous avez besoin de vous assurer que vos bases sont solides pour vous sentir mieux. Vous pouvez investir dans un Bescherelle, faire des exercices en ligne ou encore travailler avec un professeur de français régulièrement.

Ne faites pas de la publication votre Graal

Bien sûr, la publication, et notamment la publication au sein d’une maison d’édition reconnue, peut être votre objectif. Mais n’en faites pas THE truc.

D’une part, on peut être publié sans avoir de qualité :

  1. Depuis quelques temps, l’auto-édition permet à tout un chacun d’être publié : ce n’est absolument pas un gage de qualité d’avoir un livre à son nom (même si certains romans auto-édités sont très bons)
  2. Certains livres publiés par des maisons d’édition n’ont pas forcément de qualité littéraire : ce n’est pas non plus un gage de qualité d’être publié dans une jolie maison. Regardez tous les hommes (et femmes) politiques qui publient leur livre. Ces livres sont écrits la plupart du temps par des nègres littéraires et ils sont édités car le nom de leur auteur permet d’assurer un nombre de ventes intéressant.

D’autre part, ça risque de vous bloquer : penser à la publication avant même que vous n’ayez fini (voire commencé) votre roman est le meilleur moyen de vous bloquer. Commencez par écrire pour vous : quand vous serez un temps soit peu satisfait de votre texte, partagez-le, faites-le lire, soumettez-le à des maisons d’édition. Mais n’allez pas trop vite 🙂

Enfin, ce n’est pas parce que vous n’êtes pas publié par une grande maison que vous n’êtes pas un auteur de talent. On le sait, le nombre d’élu est limité et la sélection d’un manuscrit ne dépend pas uniquement de sa qualité mais aussi de son aspect vendeur ou non. Ce n’est pas parce qu’un de vos textes ne trouve pas preneur qu’il est complètement nul et que vous êtes un auteur complètement raté. Prenez du recul, soufflez un bon coup et si vous êtes persuadé que votre livre est bon et peut intéresser, auto-publiez-le 🙂

Avoir confiance envers les autres

Comment avoir confiance pour s’affirmer en tant qu’auteur auprès des autres ?

Ne dites pas que vous écrivez systématiquement

Ce conseil peut paraître bizarre mais je pense que pour vous protégez en tant qu’auteur, vous n’avez pas intérêt à dire que vous écrivez à tous les gens que vous rencontrez dans votre vie de tous les jours. En effet, les remarques des gens qui ne connaissent pas forcément l’écriture peuvent être très négatives, même si elles ne sont pas faites dans le but de faire mal.

Il y a :

  • La réaction sadique : « Toi, mais tu es nulle en orthographe ! Il faudrait que tu améliores ton français ! »
  • La réaction gentille qui vous met la pression : « Je pourrais lire ? »
  • La réaction qui vous met la pression 2 : « Tu as déjà publié quelque chose ? »
  • La réaction réaliste qui fait mal : « Faut être courageux pour écrire : le monde de l’édition est bouché / ça ne fonctionne qu’au piston. »
  • La réaction je-tire-toujours-la-couverture-à-moi : « Oh ! Moi aussi ! » Et hop, c’est parti pour le résumé de tout son livre. (En général, vous n’avez pas le temps de parler du vôtre ensuite.)

Vous en conviendrez, toutes ces réactions sont loin d’être bonnes pour votre moral. Elles risquent de rappeler à votre bon souvenir tous les doutes que vous vous efforcez de chasser à chaque fois que vous prenez un stylo…

C’est pourquoi je préfère ne pas dire systématiquement que j’écris. C’est une information intime que je partage quand les personnes deviennent assez importantes dans ma vie. Ça me permet d’entendre ces réactions moins souvent 🙂 (Remarque : c’est pareil avec ce blog : je n’en parle pas beaucoup dans ma vie de tous les jours car pour beaucoup, un blog est seulement un endroit où on parle de sa petite vie.)

Parlez-en à ceux qui savent : les autres auteurs

J’ai ressenti un vrai soulagement quand j’ai rencontré la communauté du NaNoWriMo. Leurs auteurs avaient les mêmes difficultés, les mêmes peurs, les mêmes doutes que moi. Tous n’en étaient pas au même stade que moi (il y avait ceux qui avaient déjà publié, ceux qui avaient terminé un premier roman mais n’avaient pas trouvé preneur et ceux qui se lançaient dans la rédaction de leur premier roman), mais leurs réactions étaient bien plus en accord avec ce que je ressentais quand j’écrivais.

J’ai trouvé du réconfort et des solutions en les écoutant et j’ai pu réaliser qu’il existe des sentiments communs à ceux qui écrivent, aux auteurs. J’étais donc un auteur moi aussi 🙂

*****

Comme j’avais pu le montrer dans l’article Vivre de sa plume qui avait rencontré un franc succès, vivre de son écriture est un métier quasi inaccessible. Or, pour la plupart des gens, être écrivain = vivre de sa plume. C’est pourtant deux choses bien distinctes pour moi. Un écrivain (ou un auteur) est quelqu’un qui écrit, qui ressent des joies, des difficultés et des peines à écrire. Ces sentiments sont communs à tous les écrivains, qu’ils soient débutants, amateurs ou confirmés.

Aussi, si l’écriture vous attire irrésistiblement et vous fait autant de mal que de bien, sachez que vous êtes auteur ! Et ce, même si vous n’avez pas encore réussi à terminer un roman complètement. Bienvenue dans cette drôle de communauté et bon courage (vous en aurez besoin !) 🙂

À vendredi pour un article autour de Wattpad.

Marièke

Crédit image : « Believe yourself » (« Crois en toi » en VO). (Pixabay, CC0)

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6 comments

sonia 16 février 2016 - 21 h 30 min

Hello Marièke,

Cet article fait du bien ! Merci 🙂
Et je pense que tu as oublié aussi dans ta liste : « Tu écris ? Tu sais c’est pas donné à tout le monde le prix Goncourt » ; avec un air dédaigneux qui en dit long – j’ai déjà eu cette réflexion !
Et puis aussi ce n’est pas parce qu’on ne lit pas du Hugo ou Blazac ou autre que l’on doit s’empêcher d’écrire. C’est un complexe que j’ai eu avant d’avouer à tout le monde que j’écrivais. Une certaine honte presque de dire que j’avais la « prétention » d’écrire alors que je lisais peu de classique. Presque penser que l’écriture était exclusivement réservé aux académiciens hahahahaha

Voilà, c’était ma petite contribution 🙂
Sonia

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Marièke 17 février 2016 - 18 h 50 min

Contente que tu te sois retrouvée dans cet article !
Oui, la méchanceté des jaloux est sans limite ^^
C’est vrai que lire du classique n’est pas forcément nécessaire pour écrire. C’est toujours intéressant pour sa culture personnelle et pour twister son écriture, mais ce n’est en rien un pré-requis. Je lis plus de classique maintenant que j’écris, pour essayer de comprendre en quoi ces livres sont devenus des intemporels 🙂

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Lynda 16 février 2016 - 21 h 46 min

Je suis comme toi, mon activité d’écriture est longtemps restée secrète, y compris auprès de mon cercle familial éloigné et aussi des amis. Mais si ça protège des questions qui tuent, c’est aussi un handicap quand tu te lances dans l’autopublication car, pour le coup, ton réseau est plus restreint, ces proches ne faisant pas tout de suite tourner tes infos d’écrivain 🙂

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Marièke 17 février 2016 - 18 h 48 min

C’est vrai que le réseau est plus difficile à trouver dans ses proches lorsque l’on cache ses activités. Ceci dit, la communauté des auteurs et notamment des auteurs auto-publiés étant super-active, c’est déjà un bon début niveau publicité / partage 😉

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Haraëa 17 février 2016 - 21 h 45 min

Merci pour cet article (ça fait du bien de se rendre compte qu’en fait, on n’est pas la seule à manquer de confiance en soi) ! J’ai été pareille en découvrant le NaNo et discutant avec d’autres auteurs ; partager les mêmes difficultés, les mêmes peurs a contribué à atténuer mes doutes. 🙂
Ah, et autre exemple pour ta liste (et c’est du vécu, malheureusement) :
– Tu écris ? Mais tu es trop jeune pour ça, enfin ! Retourne apprendre à lire… (*en prenant de haut l’interlocuteur*).
Haem…

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Marièke 18 février 2016 - 8 h 42 min

Pff, il n’y a pas d’âge pour écrire ! Il y a vraiment des gens qui ont des préconçus et qui ne se rendent pas compte à quel point leurs remarques peuvent toucher quelqu’un qui se cherche et débute…

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