L’écriture et Sully Holt

by Marièke

Bonjour à tous !

Je reviens vers vous avec un nouvel épisode de la série L’écriture et vous. Je vais essayer de la tenir plus régulièrement cette année, avec au moins un épisode par mois 🙂

Aujourd’hui, je rencontre Sully Holt (c’est un pseudo) née dans l’Est de la France. Attachée aux rêves, à la magie et à l’amour avec un grand A, elle a mis du temps à se lancer dans l’écriture. Partie vivre trois ans en Angleterre après ses études, elle s’est ensuite consacrée à sa carrière professionnelle pendant une quinzaine d’années. Elle partage à présent sa vie entre son travail, sa famille et l’écriture. Ses romans, parus en 2017, font la part belle à la nature et aux émotions.

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Comment es-tu venue à l’écriture ? Pourquoi ? Qu’est-ce que cela t’apporte ?

J’ai baigné dans l’écriture très jeune. Je me souviens avoir commencé à écrire quand j’étais gamine, sur la table de la cuisine, devant la télévision, planquée sous ma couette… De m’inspirer de mes livres, des mes camarades, de mes rêves pour inventer des histoires naïves et courtes. Et puis à l’âge adulte, je me suis éloignée de l’écriture, par manque de temps, d’énergie ou d’envie, tout simplement. J’avais d’autres préoccupations et tout en restant une lectrice fervente, j’ai laissé l’écriture derrière moi.

J’avais également pas mal de difficultés à me situer. A trouver mon registre. J’aimais la fantasy (merci à Robin Hobb, LA révélation de ma vie de lectrice) et j’avais envie d’y apporter quelque chose de neuf, mais je m’en sentais incapable. Et puis le temps a passé, je me suis construit une solide culture littéraire, j’ai évolué dans tous les registres, avec une prédisposition pour les classiques, le nature writing, le fantastique et le roman gothique (qui allie les deux à merveille !), j’ai vraiment beaucoup dévoré, tout ce qui me passait entre les mains, j’ai même tenu un blog littéraire durant quelques années.

Et petit à petit, j’ai découvert de nouvelles « littératures ». Notamment la romance que j’avais toujours délaissée et à laquelle j’ai commencé à m’intéresser de très près. Après la naissance de mon fils, je suis tombée un jour sur un roman m/m, de l’homorance. Ça mettait en scène des histoires d’amour entre hommes et j’ai trouvé ça formidable. Ça a été la révélation. J’ai adoré ce que j’ai découvert, pas seulement les auteurs et les histoires mais aussi les thèmes abordés. Et je me suis lancée dans l’écriture d’une histoire en répondant à un appel à texte d’une maison d’édition spécialisée dans ce registre. Ça n’a pas marché, mais j’ai conservé l’histoire et j’ai décidé de l’auto-publiée. J’en étais fière et je voulais la faire lire aux autres. Et ça a bien marché !

Je continue à lire beaucoup, moins qu’avant car les journées sont trop courtes pour tout faire ! J’aime lire de la romance mais je préfère l’écrire. Et j’ai conservé mes goûts très classiques en matière de romans. La lecture m’a beaucoup aidé à une certaine époque, elle m’a réconcilié avec des tonnes de choses mais l’écriture, c’est autre chose. C’est devenu depuis un an une nécessité, un besoin impossible à ignorer qui m’apporte énormément et qui me rend heureuse. Tout simplement. Dans mes romans, j’essaie d’allier romance, réalisme et nature, de jouer sur la psychologie des personnages, bref d’inventer des récits sur le voisin qui vit à côté de chez vous, en y apportant un petit truc en plus… J(‘aime ce mélange.

Comment écris-tu ? Quelles sont tes habitudes ?

J’écris absolument n’importe où et tout le temps. J’utilise les outils en ligne de Google pour ça, même pour prendre des notes, histoire d’avoir accès à mes fichiers aussi bien depuis la maison que depuis mon travail. Mon premier roman, je l’ai rédigé en grande partie durant la pause déjeuner sur mon lieu de travail, et grâce à mon smartphone. Mais depuis quelques temps, j’essaie de me poser pour écrire, quand je le peux. Pas évident avec un petit ! Je profite des week-ends, des vacances et des jours fériés. Je règle mon réveil une heure plus tôt chaque matin et je profite de cette heure-là pour écrire. Elle est souvent plus productive que les soirées où je m’effondre ! On ne peut pas encore parler d’habitudes, pour moi, j’imagine que je me contente de m’adapter aux aléas de la vie et aux contraintes quotidiennes en piochant de brefs moments de liberté, par-ci par-là.

C’est génial de parvenir à écrire de partout. Comment parviens-tu à travailler sur un projet au long cours en travaillant par mini-shot d’écriture ? As-tu des périodes d’écriture un peu plus longues ?

J’y parviens, aussi surprenant que ça paraisse, d’abord parce que j’écris peu et lentement, ensuite parce que je m’accorde de longues périodes de travail le week end et les vacances qui me permettent de rattraper mon retard, et enfin parce que chaque pause déjeuner, chaque rendez-vous en salle d’attente, chaque petit moment de libre (entre travail et obligations familiales) est mis à contribution. Je me lève à 5h chaque matin aussi pour avoir du temps pour moi et me permettre d’avancer, le matin très tôt étant mon pic de créativité. Je profite du temps que je consacrais à la lecture avant pour écrire maintenant ! Quand j’arrive aux trois quarts d’une histoire, je mets les gaz et la perspective d’arrriver au bout me booste. Je suis alors capable de clôturer le projet en quelques semaines 😉

Qu’est-ce qui est difficile quand tu écris ? Quels sont les obstacles que tu rencontres ?

La concentration est un gros problème ! Le manque de temps en est un autre. Je dois m’occuper de ma famille et ce n’est pas toujours évident. Concilier vie de famille et écriture est un vrai challenge, parfois l’entourage ne comprend pas ou n’accepte pas qu’on soit « ailleurs » ou « préoccupée » ou juste pas disponible. C’est un besoin que je dois parfois étouffer pour les besoins de ma famille, même si c’est un crève-coeur.

Sur le travail d’écriture, je dirais que certaines recherches sont parfois compliquées parce que je tiens à la cohérence et au réalisme de mes histoires. Mais il y a toujours une bonne âme pour me renseigner, et Internet est là, heureusement !

Justement, comment parviens-tu à gérer ta famille et ses besoins en même temps que l’écriture ? Fais-tu passer l’écriture en premier de temps en temps ?

Chaque journée est structurée de manière à répondre aux besoins de chacun. C’est pour ça que je me lève très tôt : pour avoir 1h30 pour moi avant de m’occuper de mon fils et de partir au travail. Je rentre en fin de journée, je fais ce que j’ai à faire et si j’ai le temps seulement, j’écris. J’arrive à parvenir à ce résultat uniquement parce que j’ai la chance avoir un compagnon très compréhensif qui m’aide en tout et qui prend beaucoup de choses en charge à mes côtés. Sinon, ce serait probablement beaucoup plus dur avec un petit en bas âge. Il m’aide même avec mes recherches depuis quelques temps ! Il peut arriver que l’écriture prenne le pas sur la famille. Que je sois incapable de m’intéresser à autre chose, et là je culpabilise. Et puis je me dis que c’est comme ça, que j’en ai tout autant besoin que du reste, que ça fait partie de mon équilibre.

Sans aller jusqu’à faire passer l’écriture en premier, je suis parfois tellement obsédée par un projet en cours qu’on peut me parler sans que je réponde. Mon fils a du mal avec ça, il aime avoir l’attention de sa maman et parfois, maman est dans les nuages ou réfléchit à un ressort du récit… Il m’arrive de rater des repas de famille pour travailler, on trouve une excuse et ça roule comme ça. J’ai conscience que parfois, je m’isole et que je vis mon truc toute seule de mon côté, mais ça c’est l’inconvénient de toute activité créative.

Peux-tu me parler des projets que tu as terminés ? Quels sont tes projets pour la suite ?

J’ai écris un premier roman que j’ai publié sur Amazon le 1er mars 2017 : De l’ombre à la lumière sous le nom de plume Sully Holt. Il est toujours dispo sur la plateforme. J’en suis très fière, non seulement parce qu’il est le premier mais aussi parce qu’il a su trouver son public. Mon second roman intitulé Retour à Cape Cove est sorti le 10 septembre dernier, et lui aussi a reçu un très bel accueil. Ce sera le premier tome d’une courte série (je ne pense pas faire de trilogie). Ces deux livres sont des romances m/m.

J’ai pas mal d’idées et de projets en cours, notamment un récit qui me tient vraiment à coeur et qui demande pas mal de recherches sur l’Amérique des années cinquante et soixante, sur la politique de termination et les communautés amérindiennes de l’époque. Je travaille en parallèle sur un recueil de nouvelles gothiques, sorte de réécriture des contes de fées sur lequel je bosse depuis plusieurs mois à mes moments perdus, et l’une de mes nouvelles a été récemment sélectionnée pour intégrer un recueil de nouvelles LGBT qui va être publié très prochainement et dont les gains reviendront à l’association Le Refuge qui vient en aide aux jeunes homosexuels ou transsexuels victimes d’homophobie ou rejetés par leur famille.

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Merci à Sully Holt pour son témoignage.

J’aime voir comment les auteurs et autrices parviennent à organiser leur vie autour de l’écriture (ou plutôt comment leur activité d’écriture arrive à se glisser dans leur vie quotidienne). Vous pouvez retrouver Sully Holt sur son site internet, mais aussi sur Facebook et Pinterest.

N’hésitez pas à me contacter pour parler de vous et de votre rapport à l’écriture !

A demain pour un nouvel article (oui, j’enchaine) !

Marièke

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2 comments

Sully Holt 15 janvier 2018 - 5 h 55 min

Merci pour ton intérêt !

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Tigre 21 janvier 2018 - 14 h 35 min

Tu as utilisé quelle police d’écriture pour écrire le nom de l’autrice, sur l’image ?

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