L’écriture et Laura Ferret-Rincon

by Marièke

Laura Ferret-Rincon est une autrice qui écrit depuis son plus jeune âge. Elle écrit, blogue et chronique. Elle est actuellement étudiante au sein d’un Master Métiers de l’écriture et travaille en tant que correspondante de presse pour un journal local. Amoureuse de Musset, Herbert, ou encore Baudelaire, elle s’intéresse à tous les genres, en particulier ceux de l’imaginaire, et voue aux écrivains romantiques une admiration sans bornes. Son premier roman de science-fiction, Uneksa, est paru le 18 mars 2015 aux éditions Hugues Facorat.

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Comment êtes-vous venue à l’écriture ? Pourquoi ? Qu’est-ce que cela vous apporte ? 

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours écrit. Mon premier souvenir net de cela remonte à mes six ans, je notais des petites nouvelles d’une page sur mon cahier de brouillon. Je me rappelle que c’est avant tout un désir de raconter des histoires qui m’a amené à prendre la plume. Par la suite, j’ai trouvé dans l’écriture un exutoire, d’autant plus nécessaire que j’évoluais dans un cadre scolaire compliqué et difficile. L’écriture s’est alors muée en besoin, me permettant de m’échapper et de m’exprimer pour fuir les injustices de la cour de récréation.

Je ne vois pas mon quotidien sans l’écriture aujourd’hui… Cette passion m’apporte une extraordinaire liberté, je suis connectée sur deux univers parallèles. De plus, j’adore jouer avec les mots et leurs sonorités, et trouver la phrase juste. Lorsque j’écris, je me sens entière. C’est un sentiment grisant et exaltant.

Quels genres aimez-vous lire et écrire et pourquoi ?

Je n’ai pas de réels genres de prédilections. Je suis de nature éclectique. C’est le sujet, plus que le genre qui va déterminer si je vais lire ou écrire quelque chose. Pour répondre de façon générale, je dirai que j’ai une sensibilité naturelle à tout ce qui touche à l’imaginaire. J’aime la Fantasy pour les aventures que cela me permet de vivre ; la SF pour les questionnements et les univers qui découlent de ce genre, mais aussi le réalisme pour le développement des personnages, les poèmes pour la saveur des mots…

Comment écrivez-vous ? Quelles sont vos habitudes ?

Je n’ai pas réellement de rituel, cependant, je n’écris jamais aussi bien que le soir, lorsque je sais que plus rien ne rompra le fil de mon inspiration. Je suis incapable d’écrire, même pour dix minutes, en sachant que j’ai autre chose à faire ensuite. J’ai besoin de sentir que je suis libre de prendre tout le temps nécessaire.

En termes de mécanique, j’ai pour habitude d’écrire avec des musiques instrumentales, de la viole de gambe par exemple, ou des OST de film, car je travaille énormément l’ambiance et le rythme dans mes textes, et la musique m’aide beaucoup pour cela.

Souvent, j’écris dès que l’inspiration jaillit, sur le vif. Une fois celle-ci tarie, je prends un peu de recul et je note mes idées sur un carnet avant de poursuivre l’histoire. La planification se fait sur papier et l’écriture sur ordinateur. Malgré la prise de notes, je ne détaille pas entièrement le texte. J’ai besoin de laisser une part d’inconnue, autrement, je m’ennuie.

Qu’est-ce qui est difficile quand vous écrivez ? Quels sont les obstacles que vous rencontrez ?

Mon plus grand obstacle ? Mon perfectionnisme. Je lui dois mes plus grands passages à vide. Je suis quelqu’un qui accorde beaucoup d’intérêt au style d’écriture. L’histoire a beau être intéressante, si le style ne me plait pas, je ne pourrais pas m’y immerger. Je suis tout aussi difficile lorsque j’écris. Et j’ai parfois du mal à dépasser cela, à me dire que ce n’est qu’un premier jet, et que je pourrais y revenir par la suite. Je suis quelqu’un qui doute et se questionne beaucoup. C’est à la fois positif, puisque je ne bâcle pas, mais également négatif vu que cela me freine. L’avantage, c’est que j’ai conscience de mes blocages, et j’arrive donc à trouver des astuces pour les dépasser. Par exemple, la participation à des challenges d’écriture comme le NaNoWriMo où il faut écrire un roman en un mois m’a beaucoup aidé.

Autre problème, je vais souvent trop à l’essentiel et je ne développe pas assez. Mais plus j’écris, plus j’arrive à approfondir mes projets et donc à dépasser cette difficulté.

Avez-vous déjà terminé des projets (nouvelles, romans) ? Quels sont-ils ? Quels sont vos projets pour la suite ?

Lorsque j’avais quatorze et quinze ans, j’ai écrit mes deux premiers vrais romans de fantasy, qui dorment désormais dans un tiroir. Malgré toutes leurs imperfections, je garde pour eux beaucoup d’affection. En parallèle, j’ai rédigé énormément de poèmes et récits de pensées formant trois gros recueils. Ensuite, des passages difficiles m’ont forcé à m’éloigner un peu de la plume même si pas un jour ne passait sans que je gribouille quelque chose. Mais le vrai tournant s’est opéré fin 2013, lorsque j’ai bouclé mon roman de science-fiction, Uneksa, que je destinais à l’édition. Il est finalement paru en mars dernier aux éditions Hugues Facorat.

La couverture de Uneska, le roman de SF de Laura Ferret-Rincon

La couverture de Uneska, le roman de SF de Laura Ferret-Rincon

Je ne me suis pas arrêtée à cette publication. Après un projet avorté, j’ai également mis le point final à un roman de science-fiction qui attend d’être corrigé et à un roman court de Dark Fantasy qui paraîtra très bientôt chez un autre éditeur. Actuellement, je travaille sur le tome II de ce même univers et sur un nouveau roman qui me fait sortir de mes habitudes. Il s’agit d’un roman réaliste d’apprentissage dans lequel on suit l’évolution d’une jeune femme tout en abordant des thèmes comme la quête de soi. (100 pages sont déjà écrites, soit environ la moitié).

Au vu de votre parcours, vous êtes de plus en plus implantée dans l’édition et l’écriture : faire de l’écriture votre métier est-il un objectif pour vous ? Ou souhaitez-vous continuer votre profession dans le journalisme ?

Alors, j’ai envie de dire, là où je trouverai un métier. J’ai conscience qu’aujourd’hui il est extrêmement difficile de vivre de sa plume, j’ai donc fait en sorte de façonner mon parcours pour être toujours en contact avec les mots. Mon projet est le suivant : trouver un travail dans l’édition ou le journalisme littéraire (qui sont deux domaines qui me passionnent) tout en continuant d’écrire. Avec bien sûr pour objectif (et pour rêve) de pouvoir vivre un jour de ma plume.

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Merci à Laura Rincon-Ferret pour sa confiance et son témoignage. Ton parcours initial est très proche du mien : j’ai fait des études pour devenir journaliste et pouvoir continuer au contact des mots… pour ma part, j’ai réalisé que le journalisme était aussi un métier qui demandait énormément d’effort pour trouver et garder du travail et je me suis rendue compte que ce n’était pas compatible avec l’envie d’écrire de la fiction par ailleurs. Je te souhaite une autre expérience 🙂 Et bien sûr, bravo pour la publication de tes romans en maisons d’édition 😉

Vous pouvez retrouver Laura sur son blog, Les dessous de la plume, et sur sa page Facebook. Voici aussi les liens vers Uneska, son roman, et Beauté urbaine, une nouvelle publiée sur L’Ampoule, revue littéraire énervée.

N’hésitez surtout pas à m’envoyer un mail pour témoigner dans cette rubrique !

A demain,

Marièke

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2 comments

Laura 4 juillet 2016 - 7 h 17 min

Merci encore pour cette expérience, cela a été un plaisir de répondre à vos questions ! Si jamais vous recherchez quelqu’un pour un autre partenariat je répondrai à l’appel 🙂

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Marièke 16 juillet 2016 - 11 h 15 min

Merci 🙂 Je ferai certainement d’autres séries / partenariats à l’avenir : je penserai à vous !
(Et désolée pour la réponse tardive, vacances et déconnexion obligent !)

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