Ma journée d’écriture parfaite

by Marièke

Le mois de décembre, le froid, la grisaille, la nuit à 17 heures. Tout cela aurait de quoi vous laisser figer sous la couette en mode PLS. Et pourtant, l’hiver est une saison que j’adore car c’est la période durant laquelle je peux passer une après-midi à écrire enroulée dans un plaid sans culpabiliser ne pas sortir.

Pour fêter ce joli mois, j’avais envie de lancer une nouvelle série qui, je l’espère, vous plaira. Son intitulé : Une journée d’écriture parfaite. Sur ce blog, je me moque souvent de l’image d’Epinal de l’auteur — assis près du feu dans un fauteuil profond, les pieds sur un pouf, un chat sur l’accoudoir, un ordinateur sur les genoux et un café (un thé ?) fumant pas loin. C’est une image qui empêche de nombreux auteurs d’écrire, car l’écriture, c’est bien souvent des mots jetés sur un calepin sur le bord d’un bureau. Mais c’est une image qu’il faut entretenir car l’écriture est d’abord un plaisir et ce sont ces parfaits petits moments qui donnent envie de continuer et de s’y remettre régulièrement.

Si vous êtes auteur ou autrice et avez votre petit moment privilégié d’écriture, je vous invite à venir le partager avec moi. Je le partagerai sous la forme d’un article – comme pour la série L’écriture et vous.

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L’anatomie de ma journée parfaite d’écriture

Ma journée d’écriture parfaite est d’abord une journée d’écriture complète. J’aime écrire sur de longues plages horaires plutôt que dix minutes par ci, par là (même si je suis aussi capable de le faire, en période de rédaction d’un premier jet).

C’est aussi une journée durant laquelle je n’ai aucune obligation. C’est une journée où mon esprit n’est pas parasité. En général, j’aime profiter de cette journée seule au maximum. J’ai tendance à me laisser happer par les gens et leur énergie : je vais discuter, profiter et parfois, accompagner, au point que je vais souvent me détacher de mes objectifs personnels. J’ai du mal à dire « non ». Profiter d’une journée seule me permet de ne me concentrer que sur moi et mes projets.

Le décor de ma journée parfaite d’écriture

Il y a deux endroits où j’adore m’installer pour écrire : le Starbucks — en milieu de journée, quand il n’y a pas grand monde et que l’on peut rester des heures sans gêner — et mon bureau. J’ai besoin d’être installée à une table, je ne parviens pas à écrire bien dans une autre condition. J’écris souvent dans les transports ou dans des files d’attente, mais il s’agit là d’une obligation, pas d’un plaisir. De même, je peux écrire sur un bureau en désordre où je dois poser mon clavier à cheval sur une pile de feuilles. Mais lors d’une journée parfaite d’écriture, je préfère ranger mon bureau en amont et le nettoyer pour me sentir complètement libre d’esprit.

Le programme de ma journée parfaite d’écriture

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ma journée parfaite d’écriture n’est pas une journée passée à écrire et uniquement à écrire. C’est souvent une journée de détente absolue où l’écriture arrive en point d’orgue.

Avant de commencer à écrire

Elle commence à 8 heures, par un petit déjeuner pris tranquillement, devant l’ordinateur. J’aime regarder des vidéos sur Youtube et lire des articles inspirants que je découvre au hasard en trainant sur Pinterest. Maé, ma chienne n’est jamais très loin, roulé en boule sous ma chaise de bureau. Une fois le petit déjeuner avalé, je vais prendre ma douche et j’enchaine en nettoyant mon espace de travail. Je range et nettoie correctement mon bureau (comprendre ici : je range réellement mon bureau, je ne me contente pas de repousser les dossiers les uns sur les autres). Une fois, que c’est fait, j’aime aller promener Maé. J’ai la chance d’habiter à quelques minutes en métro de Paris tout en profitant d’un cadre de vie assez sympa, avec un grand lac à côté de chez moi. J’en fais le tour quand j’ai envie de me dégourdir les jambes et de faire plaisir à ma chienne.

Pour commencer à écrire

Le retour de la balade annonce le début du travail sérieux. En général, je m’installe devant mon bureau pour regarder de nouvelles vidéos. C’est souvent à ce moment-là que je me fais un masque et fais mes ongles. J’aime avoir de jolis ongles pour écrire. C’est assez idiot et futile, je suis d’accord. Mais c’est important pour moi et ce n’est pas très difficile à faire. Alors pourquoi m’en empêcher ?

Pour commencer à écrire, je me sers un café. C’est le déclic. Le café permet de me concentrer directement, sans délai. Je m’installe devant mon travail en cours — plan à développer, scène à écrire, chapitre à corriger — et je m’y mets. Je peux ensuite passer plusieurs heures sans émerger. Ou faire quelques des pauses de temps en temps pour faire une recherche, regarder mes mails… mais je ne me disperse que très peu.

Pour continuer à écrire

Assez logiquement, écrire pendant plusieurs heures me fatigue pas mal – notamment mentalement. Pour continuer à produire, tout en avançant sur mon texte, j’aime alterner les tâches. Ecrire, mais aussi planifier, faire des recherches. J’écris sur écran, mais je planifie toujours sur papier : cela me permet de changer de position et de tâche et j’y arrive très facilement.

Pour faire une pause, j’aime aussi couper complètement avec mon ordinateur et l’écriture en m’offrant une à deux heures de pause. Je peux sortir ma chienne ou aller au centre commercial, pour faire quelques achats… en fonction de l’épaisseur de mon portefeuille, bien entendu 😉

Pour me détendre après l’écriture

Lors de mon weekend d’écriture à Pâques, après avoir passé une journée entière à réagencer un texte pour un concours, j’ai pris l’option Bain chaud à la fin de la journée. C’était un moment particulièrement agréable avant d’aller dormir.

Si je suis seule, j’aime aussi prendre le temps de lire ou de regarder un film pour me changer les idées : très souvent, j’ai tendance à zapper ces activités que j’apprécie pour faire des choses « plus productives » (travailler, écrire des mails, faire la vaisselle…) alors même qu’elles sont particulièrement bénéfiques pour la créativité.

J’aime aussi profiter d’une soirée à deux ou entre amis pour revenir doucement à la vraie vie après avoir brodé un monde parallèle toute la journée.

*****

Après avoir fini cet article, je réalise à quel point je rêve de passer une journée parfaite d’écriture. Cela me manque un petit peu et je regrette un peu de ne pas m’accorder plus de temps pour écrire, quitte à repousser un peu les autres tâches. (Oui, même le travail une fois de temps en temps ^^)

Dites-moi comment se passe votre journée parfaite d’écriture / moment parfait d’écriture et partagez-la avec les autres lecteurs de Mécanismes d’Histoires ! Participez en m’envoyant un petit mail via la page Contact. Je vous enverrai rapidement les questions !

A très vite,

Marièke

Crédit image : « Make today awesome » par Toa Heftiba (Unsplash, CC0)

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11 comments

Lynda 15 décembre 2017 - 15 h 35 min

Sympa ta journée parfaite d’écriture ! Elle ressemble un peu à la mienne, mais il y a des différences aussi 🙂 Je t’envoie un mail pour partager ma vision des choses 😉

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Astrid 16 décembre 2017 - 14 h 36 min

Merci de nous avoir partagé ce beau programme, ça fait envie !
Pour moi aussi, une journée d’écriture parfaite est une journée où je n’ai aucune obligation pour me parasiter l’esprit ou peser dans mon emploi du temps. Je me mets tôt devant mon ordinateur, dès que j’ai pris mon petit-déjeuner. J’adore écrire plusieurs heures dès le matin, ça me motive vraiment pour ma journée de me dire que j’ai déjà produit quelque chose. Je commence par faire un tout de mon petit monde web, de mes mails, de Facebook, des blogs que je suis … Je mets ma playlist la plus inspirante, et puis je me lance dans l’écriture (avec un thé, évidemment). A midi, je prends le temps de cuisiner quelque chose, de couper des légumes, de prendre du plaisir à cette préparation pour distraire mon cerveau par une activité plus manuelle. Je mange soit en lisant un journal, soit en regardant un épisode de série.
Idéalement dans l’après-midi, j’emporte mon ordinateur pour aller écrire dans un café et me changer d’air (la seule chose qui m’agace, c’est que souvent les cafés passent – trop fort – des musiques qui ne correspondent pas du tout à ce que j’ai besoin d’écouter pour écrire, heureusement qu’il y a les écouteurs). Ensuite sur le chemin du retour, je me balade un peu dans les rues de Paris ou dans un parc. Je me remets à écrire chez moi en fin d’après-midi, et pourquoi pas encore après le dîner si je suis d’humeur. Finalement, plus j’écris et mieux je me porte.

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Clouds Ink 19 décembre 2017 - 20 h 21 min

Salut ! Je voulais juste te dire que je suis une écrivaine dans mes tous débuts et ton blog m’aide beaucoup. Tes conseilles sont précieux à travers le chemin difficile qu’est d’écrire un roman. Je lis des articles de ton blog quasiment chaque jour, pour m’encourager à continuer à écrire et pour ne pas perdre espoir ! Donc, un grand, grand merci pour tes conseils, tous toujours précis et utiles !

Clouds Ink.

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Marièke 14 janvier 2018 - 16 h 08 min

Bonjour ! Merci pour ce gentil petit mot !

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Ed 21 décembre 2017 - 5 h 05 min

C’est une rigueur, oui. Moi qui ai commencé la guitare récemment, je me rends compte à quel point la régularité et la patience payent.

Bon sinon, cette journée parfaite sent trop la perfection hein. Dans la vie, on ne range pas son espace de travail, même si on aimerait bien lol

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Marièke 14 janvier 2018 - 16 h 10 min

Hihi ! Oui, il y a une différence entre ma journée classique (bureau en bordel et roman écrit en speed dans le métro) et ma journée parfaite, où je prends vraiment le temps. Mais si, si : je prends du plaisir à ranger mon espace de travail et à bosser sur un bureau tout rangé !

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Karell 22 décembre 2017 - 12 h 56 min

ça laisse rêveur une journée comme ça. J’ai toujours l’impression de courir après tout et qu’il n’y a pas un jour sans obligations… les courses, les lessives, la vaisselle, sans compter la semaine où je travaille…
Je rêve de connaître ce genre de journée idéale !

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Marièke 14 janvier 2018 - 16 h 11 min

J’en ai eu une en un an et encore, quand mon compagnon est parti en voyage sans moi 😉

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Melgane 1 janvier 2018 - 15 h 07 min

Pas de « journée » entière pour moi, seulement un moment (ce qui est déjà un bon début).
Comme toi je n’aime pas écrire 10min par-ci par-là et, quand j’ai commencé à écrire, je n’aime pas qu’on m’interpelle et qu’on me coupe (parce que c’est l’heure de manger, parce que « Melgane, t’aurais pas vu mon téléphone ? », etc.) du coup j’ai tendance à écrire quand je suis seule ou quand je suis sûre qu’on ne va pas venir m’emmerder (avantage : cette année je vis toute seule, donc c’est pratique).
Le fait que la lumière décline à 17h (16 quand il fait pas beau) me plaît plutôt, parce que vers 17h c’est le moment où je suis la plus productive et le moment où j’aime le plus écrire, alors quand la lumière décline et qu’on tire vers la nuit j’aime encore plus (mais je suis plutôt une couche-tôt donc je n’écris pas vraiment de nuit). Un bon moment d’écriture c’est aussi un moment où je mets de la musique (deux albums par roman, toujours les mêmes, les chansons dans l’ordre).
Par contre au contraire de toi je n’ai pas besoin d’être sur une table : assise dans mon lit (avachie serait le terme exact) avec l’ordi sur les genoux ça me va très bien ! Mais je n’alterne pas en tant que tel recherches et écritures car j’ai tendance à chercher pendant que j’écris, quand j’ai besoin de quelque chose (heure du coucher de soleil en fonction de la saison, vitesse d’un cheval, ou des trucs un peu plus pointus).
Mais surtout un bon moment d’écriture c’est un moment que j’ai planifié depuis plusieurs jours : je sais que jour X heure X je suis devant le PC et que je vais écrire ou corriger (en ce moment plutôt corrections d’ailleurs, pour clôturer mon roman après bientôt deux ans).

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Nathalie 6 janvier 2018 - 17 h 31 min

Alors, moi j’écris sur mon lit en général, car mon mari squat le canapé pour regarder la télé ou dormir. J’ai un bureau, mais dans la mezzanine, du coup impossible de me concentrer avec la télé.Par ailleurs, quand mes enfants ne sont pas chez leur père, j’ai souvent des « maman » par ci et là, donc souvent dérangée. J’écris le week-end et pendant mes vacances quand je suis à la maison, car ma vie professionnelle est riche et passionnante. Quand je bosse, j’écris dans mon RER, une heure de transport aller + retour, cela aide. J’essaye d’écrire tous les jours, mais comme je suis une grande sportive aussi, ce n’est pas évident de concilier la vie pro, la vie de famille, la vie d’écrivain et la vie sportive, surtout que je suis marathonienne et que je coure pas mal de km. Bref, ma journée parfaite d’écrivain ne se ressemble jamais, mais impossible d’écrire toute la journée, d’une part, car j’ai mille choses à faire et d’autre part, je n’arrive pas à me concentrer suffisamment longtemps.

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MANIJEAN 10 janvier 2018 - 3 h 46 min

Bonsoir à tous.
Comme quoi nous avons des habitudes de vie très différentes d’une région à une autre. Ce qui donne encore plus de sens à ces échanges.
J’habite en Guadeloupe. Ma journée idéale d’écrirture démarre le plus tôt possible à mon réveil. J’aime voir le soleil se lever. Les oiseaux batifoler. Ces éléments contribuent à créer une atmosphère inspirante dans le calme et la fraîcheur matinale. Assise face au jardin, l’ordinateur posée sur une petite table, je peux écrire cinq ,six heures d’affilées. De temps en temps, mon esprit s’évade sur une branche, une fleur…en recherchant le mot juste pour préciser ma pensée. En général, c’est la faim ou une crampe qui m’oblige à m’arrêter. Je me lève,je me dégourdie les jambes, j’avale n’importe quoi du frigo et je recommence. En fin d’après midi , je suis épuisée mais heureuse. Je ferme l’ordinateur. Je m’allonge cette fois dans mon lit car j’ai mal au dos et je repense à mon histoire, mes personnages…Je note des idées nouvelles sur une feuille libre à côté de moi et ça peut durer jusqu’à ce que le sommeil m’emporte.

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