Écrire à la main son roman : pourquoi ?

by Marièke

Il est de plus en plus commun d’écrire directement son texte à l’ordinateur. Un choix que j’ai l’habitude de faire et pourtant, après avoir eu l’occasion d’écrire plusieurs de mes premiers jets à la main, je pense que cela peut être bénéfique pour vos textes. Je vous dis pourquoi aujourd’hui.

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Écrire à la main permet de profiter de la jolie papeterie

Cette première raison est gadget, c’est vrai.

Cela dit, si vous aimez comme moi les jolis stylos et les beaux carnets, l’écriture sur ordinateur vous empêche de les utiliser et ils s’entassent dans un coin en attendant que vous daignez les regarder.

En choisissant d’écrire à la main, vous aurez l’occasion de les utiliser, d’en profiter et d’en racheter. Pour certaines personnes, cet argument peut suffire à les convaincre 😉

Écrire à la main pour écrire de partout

L’avantage d’écrire à la main est que vous pouvez embarquer votre carnet de partout avec vous (à moins que vous n’écriviez dans un cahier géant de deux kilos).

En plus, c’est beaucoup plus classe d’écrire sur un carnet que d’écrire sur son téléphone. Croyez-moi, je suis en train d’écrire cet article sur mon téléphone : les gens qui voyagent dans le métro à mes côtés doivent tous penser que je suis une geek associale car je n’ai pas lâché mon téléphone depuis plus de 20 minutes.

Écrire à la main change les habitudes (et repose !)

Si vous êtes amené à travailler en permanence sur un ordinateur comme moi, il n’est pas impossible que votre écran finisse par vous sortir par les yeux. Littéralement. Il y a des soirs où je me traîne un début de mal de tête et de dos, en grande partie à cause de l’écran et de ma position sur mon bureau. Dans ce cas, je n’ai pas du tout envie de toucher mon ordinateur.

Le carnet est alors non seulement un changement mais un repos. Il est appaisant. En plus, mes mains sont soulagées de faire un autre mouvement que tes tipotis tapotas sur le clavier.

Écrire à la main dope l’inspiration

C’est pour le coup plutôt personnel mais mon esprit se sent bien plus libre sur papier que sur ordinateur. Sur ordinateur, et encore plus dans un traitement de texte classique, j’ai l’impression de devoir écrire correctement, de manière chronologique. Je n’ose pas jeter mes mots de la même façon que sur une feuille blanche où je me lâche complètement. C’est d’ailleurs pour ça que j’use et j’abuse de l’écriture sur papier pour me débloquer.

>> Retrouvez notamment l’article Huit techniques pour venir à bout des scènes compliquées à ce sujet.

Écrire à la main permet une réécriture efficace

J’ai découvert cette astuce un peu par hasard en retravaillant mon Nano 2012, L’Encre de paix et celui de 2013, Pouvoirs. Pour ces deux textes, j’ai fonctionné de la même manière : j’ai alterné l’écriture à la main et à l’ordi avant de retaper l’ensemble des passages écrits à la main dans mon logiciel de traitement de texte. En les relisant ensuite, le constat est sans appel : les parties écrites à la main puis retapées sont vraiment meilleures. En les retapant j’ai éradiqué les fautes (la plupart), les répétitions et les phrases sans queue ni tête. Au final, ces scènes méritent tout de même une réécriture, mais elles sont plus nettes et agréables.

Aussi, si vous avez du mal à pondre un premier jet qui vous plaît, peut-être que cette technique de l’écriture à la main puis de la saisie informatique peut vous convenir… À condition de ne pas entrer dans une saisie automatique, bien entendu ! Profitez de la saisie pour corriger les plus grosses bourdes 🙂

*****

Pour conclure, sachez que je n’ai écrit qu’un texte entièrement à la main : Évidence, mon premier roman. Je n’avais pas d’ordinateur personnel à l’époque. Depuis, écrire à la main me sert :

  • quand je planifie : je me sens plus libre sur papier pour gribouiller, planifier, mind-mapper
  • quand je veux changer de rythme de travail / quand mon ordinateur me sort pas les yeux
  • quand je dois boucler les scènes qui me posent des problèmes.

Je prends beaucoup de plaisir lorsque j’écris à la main. Si vous ne vous sentez pas d’écrire tout un roman à la main, pourquoi ne pas décider d’alterner entre les deux méthodes (manuscrite et tapuscrite) ? Je suis sûre que ça boostera votre rythme.

Et vous, écrivez vous à la main ? Pourquoi ?

Très bon weekend à tous et à lundi pour un tag un peu particulier, proposé par Sonia.

Marièke

PS : Avez-vous participé à mon enquête sur l’écriture et la musique ? Vous avez jusqu’à dimanche soir pour répondre (ça prend 5 minutes top chrono) : l’article paraîtra mardi !

Crédit image : Un carnet mignon et un café : de quoi écrire à la main sympathiquement tout un weekend 🙂 (Pixabay, CC0)

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22 comments

sanasan 5 février 2016 - 11 h 32 min

J’ai toujours un carnet de note sur moi 😉 Et je suis d’accord avec toi, le carnet nous permet certaines libertés, pas forcément possible sur l’ordi. J’ai essayé avec l’application Note, je me suis retrouvée avec des tas de notes à devoir trier gérer, etc… Un jour lors d’un vol de 3 heures, j’ai gribouillé des idées durant tout le trajet. Les gens à côté de moi à la fin m’ont demandé si ‘avais pas mal à la min 😉

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Marièke 5 février 2016 - 14 h 12 min

Moi ça dépend : quand je change de sac, il arrive que le carnet ne me suive pas 🙂
Pour l’esprit qui s’éparpille, je viens de découvrir la méthode du Bullet Journaling, et ça m’a l’air vraiment intéressant. Ça consiste à faire un carnet avec un index afin de laisser libre court à son inspiration tout en étant organisée !

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Lynda 6 février 2016 - 11 h 50 min

Je me suis mise au bullet journal aussi, mais c’est plutôt un outil de suivi (hors boulot). Les activités autour de l’écriture sont incluses dedans, mais je n’y mets pas mes notes et idées de romans ou textes, ça reste à part (par contre j’ai mes idées de billets de blog).

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Marièke 8 février 2016 - 9 h 35 min

Je trouve le système intéressant et je suis en train de voir comment l’adapter pour l’écriture aussi 🙂

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Lynda 6 février 2016 - 11 h 47 min

J’écris souvent à la main pour les mêmes raisons que toi : 1er jet, gribouillage d’idées et de synopsis, plan… J’ai besoin à un moment de griffonner, même si je prends maintenant beaucoup de notes dans Evernote.

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Marièke 8 février 2016 - 9 h 36 min

Evernote a, dans ma pratique aussi, remplacé pas mal de gribouillages sur mes carnets 🙂

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Bertrand 13 février 2016 - 11 h 43 min

Utilisant un clavier depuis des années, je redécouvre depuis peu le plaisir d’écrire au stylo-plume.
Ecrire à la main change (en mieux!) le style, surtout pour écrire de la fiction.
Bien sûr, c’est moins pratique qu’écrire sur Scrivener, mais pour un premier jet, c’est juste devenu…indispensable. 🙂

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Marièke 13 février 2016 - 11 h 48 min

J’ai le même ressenti ! Je prends un plaisir dingue à réécrire avec autre chose qu’avec mon clavier, devenu d’abord un outil de travail. 🙂

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gaufrette 15 février 2016 - 8 h 08 min

J’écris toujours tout à la main. Il m’arrive d’utiliser des carnets mais au rythme où j’écris je préfère recycler des feuilles de brouillon (avec un côté déjà utilisé mais qui ne sent plus. La plupart du temps récupérées au travail) et c’est indispensable pour moi. Beaucoup disent que ça fait mal à la main moi je leur répond que c’est une question d’habitude. J’ai seulement mal quand je dois tout recopier au clavier. Mes mains se crispent plus facilement. Mais avec un stylo aucun soucis. Sur le pc, si j’y écrit directement, je suis nettement moins créative et moins à l’aise. Je me bloque pour des fautes ou de la mise en page alors que c’est inutile au moment de la création. En fait, écrire à la main me permet de mieux séparer la phase de création et la phase de correction. Sinon j’essaie de faire les deux en même temps et ça n’avance pas. Même le nanowrimo est manuscrit (et sans douleur) et on me prend toujours pour une dingue quand je le dis haha.

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Marièke 15 février 2016 - 8 h 59 min

Et comment t’en sors-tu pour ne pas te perdre au milieu de tes feuilles en vrac ? Je sais pour ma part que sans carnet, c’est juste le bazar le plus total :s
Je comprends totalement ton idée de séparer les temps de création et de correction sur papier. J’ai aussi tendance à être plus à l’aise pour gribouiller sur le papier car je sais que je retaperai tout après sur l’ordi et que je n’ai donc pas à m’en faire si je déborde, commets des fautes…

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Mémoire du Temps 5 mars 2016 - 14 h 15 min

Je dirais que chacun a sa méthode préférée pour écrire et sa méthode pour mémoriser les idées. Étant informaticienne de métier, je réussis à oublier mon clavier et à réfléchir tout en tapant et j’écris très mal à la main… avec le premier argent que j’ai gagné comme étudiante, j’ai acheté une machine à écrire, avec mes premiers salaires un ordinateur et pour écrire partout j’ai d’abord acheté un « psion » avant d’acheter en solde le tout mini Sony portable (qui a précédé de 10 ans la mode des netbook). Et je ne fais plus de premier jet, je me relis en permanence pour corriger et optimiser un maximum et livrer à mes bâta-lecteurs un texte apte à être retravaillé ou pas. Mais la méthode qui consiste à écrire sur papier et à retaper à l’ordinateur ensuite est une méthode excellente pour corriger tout un tas de petites choses spontanément… si on réussit à se relire 🙂
Ah oui, pour mémoriser les idées, je note parfois quand même, mais souvent il me suffit de la conserver en tête et de la saisir dès que je peux.
Mémoire

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Marièke 5 mars 2016 - 17 h 07 min

Oui, c’est clair que chacun a sa méthode. Informaticienne aussi et régulièrement en ligne pour ce blog, l’ordinateur me sort régulièrement par les trous de nez : c’est pour ça que j’aime bien me séparer de mon clavier pour écrire 🙂
Peux-tu m’en dire plus sur ta méthode du « sans premier jet » ? Perso, je n’arrive pas à comprendre comment c’est possible. C’est vrai que sur des courts projets bien planifiés, on peut limiter les dégâts et avoir quelque chose d’assez propre, mais sinon, le premier jet est un vaste champs de mines 🙂

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Mémoire du Temps 14 mars 2016 - 21 h 59 min

J’ai écrit longtemps des premiers jets bien sûr. Disons que depuis environ trois ans, ayant compris grâce aux bêta-lectures les défauts que j’avais dans mon écriture (abus d’adverbes de liaisons, dialogues pas toujours convaincants – surtout ceux rendus nécessaires par le développement de mon histoire -), ayant trouvé plusieurs liens très performants pour optimiser les textes et éviter nombre d’erreurs (orthographe, synonymes, conjugaisons…) et relisant tout le temps ce que j’avais écrit les jours d’avant pour me mettre vraiment dans l’ambiance et imaginer la suite, j’évite ces premiers jets au prix d’une écriture très lente, c’est vrai, mais pas très loin du maximum que je peux écrire sans aide « humaine » avec en plus des phrases qui sont mon « style de fabrique »… mes textes ont alors besoin de relecteurs externes bien entendu qui me conseillent sur tel ou tel point à améliorer ou modifier, mais pas sur les défauts de rédaction courants dans les premiers jets. Ça me satisfait ainsi puisque j’évite la phase plus ou moins rébarbative de travail sur tout un texte imparfait et j’ai l’impression ainsi d’optimiser l’aide de mes bêta-lecteurs qui peuvent se concentrer sur le plus important. Je ne crois pas que je gagne du temps, mais seulement que c’est une méthode qui me convient. Et pourtant je suis aussi capable d’écrire en suivant le fil de ma pensée quand j’écris des textes sans importance et sans doute qui resteront dans mes « tiroirs » 🙂 … bien sûr chaque écrivain a sa méthode 🙂
Mémoire

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Marièke 17 mars 2016 - 9 h 27 min

Oui, mais j’arrive pas trop à imaginer que l’on puisse réaliser un premier jet sans anicroche aucun au niveau de l’intrigue. Je veux bien que ton style soit propre dès le premier coup, mais comment peux-tu réaliser un premier jet complètement organisé ? J’arrive à m’en sortir sur des textes cours, mais pas sur un roman. Il faut toujours que je retravaille l’intrigue pour faire ressortir des éléments, en effacer d’autres…

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Carole Cerruti 18 avril 2016 - 12 h 14 min

Bonjour,
Je trouve que c’est une très bonne idée d’écrire « sans premier jet ». Etant bloquée devant l’ampleur des corrections à faire sur mon tome 2 , je me demandais s’il était possible d’écrire directement du mieux possible et je tombe sur ce site et ta réponse. Du coup, j’aimerais savoir ce que tu veux dire par une « écriture très lente » et combien de temps tu mets à corriger une page ou une scène… Merci !

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Marièke 19 avril 2016 - 8 h 19 min

Je serais également intéressée par ta méthode Mémoire du Temps 🙂 Car je sais écrire avec un premier jet presque propre mais il a tout de même besoin de corrections !

Merlin 10 mars 2016 - 17 h 34 min

Très bon article !!! je viens de découvrir ton blog et j’y suis déjà accro !
Personnellement, j’écris à la main, quand je n’ai pas mon ordinateur. Sinon c’est vrai que c ‘est pratique pour pouvoir mettre de notes un peu partout.

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Marièke 11 mars 2016 - 7 h 46 min

Merci ! J’aime les commentaires qui viennent flatter mon égo :p

Oui, c’est plus facile pour gribouiller dans tous les sens. Après, il existe de bonnes applications de prises de note qui permettent de laisser parler son bazar intérieur sur ordi aussi (Evernote, Notes sur mac, OneNote par Microsoft…).

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Papier ou clavier ? – Chez Colcoriane 17 avril 2016 - 8 h 15 min

[…] (Pour découvrir d’autres avantages de l’écriture sur papier auxquels je n’avais pas forcément pensé en écrivant ce billet, n’hésitez pas à lire cet article très intéressant du blog Mécanismes d’histoires : Ecrire à la main son roman : pourquoi ?) […]

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Steph 19 avril 2016 - 8 h 35 min

Papier ou clavier ? Pourquoi je ne peux pas trancher… ? J’écris la plupart du temps sur ordinateur, j’en colle des morceaux de façon plus organisée sur Evernote. Mais je me rends compte que je ne retourne pas souvent sur Evernote, ça me sert surtout dans le processus d’organisation et de découpage de mon texte…
Quant à la main… J’écris à la main en atelier d’écriture ou par accident, quand je n’ai que ça sous… la main :-). Et je me suis juste rendu compte que je n’écris pas du tout la même chose. Ni mieux, ni moins bien, mais différent. ce qui semble logique, l’imaginaire ne se sert pas des mêmes outils face à l’ordinateur ou aux gestes de la main. Je n’y ai pas encore réfléchi plus que ça, mais ça vaudrait sans doute le coup de détecter le type d’écriture produit à la main ou à l’ordi pour en faire un atout et une méthode de travail hybride… Merci pour ton blog frais et dynamique ;). Quand je bloque sur l’écriture, j’aime bien lire sur l’écriture 😉

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Jean 18 octobre 2020 - 19 h 08 min

J’écris des nouvelles ou des récits brefs, sans perspective de publication à court terme. Si un jour j’écris un roman, à première vue il sera d’abord une mosaïque ou une machine à la Tinguely si vous voyez ce que je veux dire, bref un assemblage vivant. Je ne planifie pas à l’avance, mais je ne fais pas non plus un premier jet fluvial à revoir plus tard. En fait je fabrique des tas de petits synopsis plutôt secs et ouverts, puis j’en prends certains pour les développer une première fois. Ensuite je laisse reposer, et quand ça me prend, j’étoffe, également je mets l’histoire dans la bouche d’un personnage et je vois ce que ça change, etc. Ecrire à la main d’abord s’impose parce qu’il faut noter beaucoup d’idées très variées dont je verrai ensuite ce que je ferai. Donc il y a d’abord et en permanence le carnet en cours, où je note tout ce qui m’intéresse et m’importe momentanément: un croquis pour la pièce ou le lieu où une histoire peut se passer, des expressions entendues dans le métro, un incident dans la rue, un cauchemar en pleine nuit, des remarques sur un livre que je viens de lire…, mais aussi les trucs à faire « un jour » donc pas encore vraiment programmés dans mon agenda. Je date exactement tout ce que j’écris, une fois que le carnet est fini, je tâche de faire un index ou une sorte de table des matières, bien que ce ne soit pas un journal. Mais j’aime bien délibérément utiliser aussi du papier de récup, hétéroclite pour les formats, les teintes, les grains… Surtout pas de jolis carnets et de beaux stylos! J’aime bien que mes carnets soient assez différents visuellement tout en ayant à peu près le même format, j’en ai une pile d’avance, je vais entamer ce mois-ci le numéro 40. De temps en temps une histoire commence à pousser: alors elle va sur du A4 dans une chemise en papier qui porte un titre au moins de travail (pas définitif, mais qui caractérise ce qui m’intéresse dans l’histoire). L’avantage de passer à l’ordi à un moment c’est de pouvoir essayer les déplacements, permutations de bouts de texte: j’ai remarqué que les débuts d’histoire me venaient facilement mais que j’avais du mal à finir; alors j’inverse, et du coup ma phrase de départ devient un point d’arrivée sur lequel je peux caler l’histoire, en tout cas voir ce que ça donne. L’ordi permet aussi d’avoir une idée du format vers lequel on s’oriente, et l’impression… d’impression aide à prendre un peu de distance et à regarder son produit de l’extérieur (jusqu’à un certain point). Et il y a une autre approche dont on n’a pas pas parlé, c’est de passer par la parole, de faire le conteur (il faut trouver l’auditeur amical!) ou en tout cas de se raconter l’histoire mentalement.

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Marièke 29 décembre 2020 - 17 h 54 min

La méthode que vous décrivez est intéressante et est celle que j’utilise pour mes nouvelles. J’ai plus de mal à l’utiliser pour un roman car elle implique d’écrire et d’écrire et d’écrire encore le même texte ce qui ne me convient pas trop 🙂

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