Dépasser le manque de confiance en soi

by Marièke

Selon les statistiques, 90% des Français rêvent d’écrire un livre. Parmi eux, combien n’osent jamais prendre la plume, combien ne prennent pas le risque de faire lire leur texte, combien ne l’envoient jamais aux éditeurs ? Dans la série Les manques qui nous empêchent d’écrire, il me semblait nécessaire de parler du manque de confiance en soi.

Apprendre à accepter sa peur

Les peurs qui peuvent nous empêcher d’écrire sont nombreuses et rattachées à l’histoire personnelle de chacun : la peur de rater, la peur de réussir, la peur d’être critiqué, la peur d’être moqué, la peur d’être ridicule…

À l’image de l’ensemble des manques évoqués dans cette série, la clef pour défier sa (ses) peur(s) est de mieux la (les) reconnaître : il faut accepter d’avoir peur, et savoir de quoi et pourquoi.

La reconnaître et la dépasser

La peur d’écrire, tout simplement

Vous en rêvez, avez plein de choses à dire, mais vous n’avez jamais écrit. Vous ne vous sentez pas assez doué, pas bon en orthographe, pas capable d’écrire… Tout est ici dans le mot sentez. Sachez que l’écrivain frappé par l’inspiration qui écrit un chef d’oeuvre en une fois est un mythe. C’est en pratiquant que l’on devient meilleur. C’est en réécrivant, en révisant que l’on donne à son texte toute sa beauté. Qu’est-ce que vous avez à perdre ? Commencez par de petits textes (des haïkus, des poèmes, des nouvelles courtes) : c’est moins intimidant, moins contraignant.

La peur de la page blanche

Au départ ou en cours de projet, vous pataugez : « Et maintenant, que se passe-t-il ? ». Vous craignez la fin de l’inspiration. Depuis que je planifie, je n’ai jamais ressenti la peur de la page blanche et j’ai parfois l’impression que c’est une sorte de concept poubelle pour parler des blocages de l’auteur.

Pour la combattre, plusieurs idées :

  • Commencez un carnet d’idée (intrigues, personnages, thématiques) ;
  • N’achevez pas votre session d’écriture à la fin d’un chapitre mais après quelques paragraphes d’un nouveau (pour éviter de repartir d’une page blanche, justement) ;
  • N’hésitez pas à faire des pauses pour vous demander ce qui arrive ensuite et comment vous comptez le mettre en forme. Dans ce but, je découpe chaque chapitre en scènes et planifie toujours quelques chapitres en avance avant de commencer à écrire.

La peur de rater

Vous recommencez 10 fois votre premier chapitre et abandonnez parce que c’est trop nul (ou au moins, parce que vous avez l’impression que c’est trop nul)… Vous avez peur de rater. Il n’y a pas de brouillon parfait. Je vous conseillerai d’avancer coûte que coûte et d’éviter de regarder en arrière, même si ça vous fait mal. Même si ça vous frustre. Laissez s’exprimer l’auteur en vous…. votre âme de perfectionniste parlera à la relecture quand vous devrez traquer chaque détail. Si vous avez vraiment du mal avec ça, je vous conseille le NaNoWriMo : écrire 50 000 mots en un mois empêche de trop regarder en arrière 😉

La peur de perdre le contrôle

Vous avez bien avancé mais depuis quelque temps, vous bloquez. Abordez-vous un passage que vous ne maîtrisez pas bien ? Vous avez peut être peur de perdre le contrôle. N’hésitez pas à planifier fortement votre intrigue pas à pas pour limiter cette peur.

La peur de ne pas arriver au bout / d’abandonner

Ma peur principale, quand je commence une histoire, est de ne pas parvenir à la finir. C’est presque une phobie. Écrire des histoires très courtes (une à deux pages), me fixer des objectifs et faire le NaNoWriMo m’ont aidé à la dépasser : quand on écrit 50 000 mots, l’histoire est déjà bien avancée… Penser au nombre de mots plutôt qu’à l’histoire qui avance doucement m’évite de paniquer et de me lasser.

La peur de réussir

Vous avez achevé votre premier brouillon… Félicitations ! Et pourtant, vous n’arrivez pas à vous sentir content. Vous êtes écrasé par ce qu’il vous reste de boulot pour réécrire, mettre en forme votre texte. Pire, vous trouvez votre texte pourri, avez tout simplement envie de le balancer par dessus bord. Je crois que vous éprouvez la peur de réussir. Plus vous approchez du succès de votre entreprise, plus vous stressez. Prenez une pause, laissez décanter votre histoire et fixez-vous de petits objectifs, les uns après les autres : aujourd’hui, je révise le plan, demain, je réviserai le point de vue, après-demain, ce sera au tour de l’orthographe du chapitre 1… Vous pouvez aussi commencer à travailler sur un autre projet en même temps pour ne pas vous lasser.

La peur du regard des autres

Vous avez plus ou moins terminé et il ne vous reste plus qu’à 1) passer le test de la bêta lecture ou 2) envoyer votre texte aux maisons d’édition. Et là, vous bloquez. N’auriez-vous pas un peu peur du regard des autres par hasard ? Voire peur de la critique ?

Plusieurs solutions ici :

  • Demandez à des personnes de confiance : peut-être ne seront-elles pas totalement objectives mais au moins, cela vous rassurera dans un premier temps (je sais que l’on conseille souvent d’aller vers des personnes qui seront franches, mais si vous craignez les retours, vous avez le droit de vous ménager pour vos premiers écrits) ;
  • Soumettez votre texte sur des forums d’écriture : l’avis de personnes que vous ne connaissez que par ordinateur interposé vous fera moins peur (et moins mal) et sera plus objectif que l’avis de votre famille ou de vos amis ;
  • N’hésitez pas à créer des fiches de lecture pour demander à vos bêta testeurs des retours bien précis. D’une part, vous vous serez déjà interrogé sur les points qui peuvent poser problème et d’autre part, les retours seront plus précis et vous paraîtront plus objectifs ;
  • Apprenez à gérer la critique : la personne qui vous fait des remarques critique votre texte, pas votre talent d’écrivain ou vous-même. Elle vous aide à vous améliorer. Vous n’avez pas à prendre toutes les critiques en compte (vous pouvez même décidez de ne rien changer, après tout), utilisez-les pour vous interroger ;
  • Prenez un pseudo d’écriture : cela ne vous empêchera pas d’être confronté à la réalité, mais au moins vous pourrez vous cacher derrière ce nom si vous ne souhaitez pas révéler à vos proches que vous écrivez ;
  • Lancez-vous : écrivez votre mail (ou votre courrier) d’accompagnement, joignez votre manuscrit et envoyez. Vous verrez bien ce que ça donnera. En cas d’acceptation… Félicitations ! Et en cas de refus… Vous ne serez pas la première personne à voir son texte refusé (pensez à JK Rowling… oui, visez haut ^^). Retravaillez, réenvoyez, réussissez 😉

Manque de confiance en soiPeur Écriture

J’espère que ces quelques conseils vous aiderons à avoir un peu plus confiance en vous. Et vous, quelle est votre peur la plus grande quand vous écrivez ? Comment la dépassez-vous ?

[toggle title= »Crédit images »] La peur de la page blanche… La photo est de moi. (CC NC-BY-SA) [/toggle]

Je m'abonne à la newsletter !

Abonnez-vous à la newsletter et recevez des ressources gratuites pour avancer sur vos projets d'écriture. Toutes les informations sur cette page.

Je ne spamme pas ! Consultez mes engagements pour plus d’informations.

À lire sur le même thème

3 comments

L'écriture et moi 17 avril 2015 - 18 h 37 min

[…] processus difficile et douloureux. Comme je l’avais écrit il y a un mois environ dans un article sur les peurs qui nous empêchent d’écrire, je suis une phobique du projet commencé-pas-terminé. La faute à mes précédents échecs. Je […]

Reply
Rose 27 juillet 2015 - 17 h 33 min

J’éprouve de très gros problème de confiance en moi, je pense ressentir à peu près toutes les peurs que tu as cité dans cet article. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai ouvert un blog, c’est vrai que l’anonymat aide beaucoup pour se dévoiler. Cependant voilà, j’ai fais une promesse, celle de finir mon roman avant la fin des vacances, mais je bloque tellement… C’est handicapant pour un auteur, qui rêve d’être un jour publier de ce retrouver dans cette situation, j’ai l’impression que rien ne fonctionnera. Enfin bref, tout cela pour dire que ton article m’a beaucoup aidé pour comprendre certaines de mes peurs, je vais maintenant pouvoir travailler dessus !
Merci beaucoup !

Reply
Marièke 27 juillet 2015 - 18 h 55 min

Contente que l’article ait pu t’aider un petit peu. J’espère que tu parviendras à dépasser tes peurs 🙂 La promesse de finir un livre avant la fin des vacances est peut-être un petit peu violente pour toi si tu as un peu peur… As-tu essayé de rendre chapitre après chapitre ? (Genre, chaque semaine, tu rends un chapitre à quelqu’un de confiance ?) Je trouve cela moins paralysant que rendre un roman entier 🙂

Reply

Leave a Comment