Canaliser sa créativité

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Mardi dernier, je donnais des astuces pour libérer sa créativité aux auteurs qui rencontrent des difficultés à laisser vaquer librement leur imagination. A contrario, d’autres auteurs sont submergés par les idées et ont du mal à les encadrer et à aller au bout. Dans cet article, je vous donne donc des idées pour canaliser sa créativité.

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Astuces pour canaliser son imagination de manière générale

Avoir de la créativité et de l’imagination, c’est génial mais ce n’est, en aucun cas, suffisant pour amener un projet créatif à son terme. Au contraire même : trop de créativité peut engendrer des interférences et vous bloquer sur le long terme. Et ce, quelque soit le type de projet créatif que vous avez en tête.

#1 Séparer concrètement temps d’imagination et temps de création

En création, il y a un temps pour flâner, un temps pour créer et un temps pour juger. Séparer ces trois temps est essentiel pour canaliser votre travail.

Lorsque vous avez décidé de travailler sur un projet, quel qu’il soit, séparez ces temps : fixez-vous un temps de réflexion / imagination / créativité, un temps de création et un temps pour juger ce que vous avez créer (ce dernier peut arriver bien plus tard, quand vous avez fini votre travail).

Pour séparer ces différents temps :

• Fixez-vous des plages horaires distinctes – le lundi de 14h à 16h vous pensez tandis que le mardi de 18h à 22h, vous créez ;
• Changez d’endroit ;
• Changez de support.

Pour ma part, je brainstorme toujours sur papier. Lorsque je fais la synthèse et crée, c’est sur ordinateur que ça se passe. Le plus de cette méthode : lorsque je suis bloquée sur mon écran j’arrive souvent à tout débloquer en écrivant sur papier car mon imagination y est plus aiguisée.

#2 Faire la synthèse

Vous vous êtes (encore) laissé embarquer par votre imagination… Gardez-en une trace écrite (textes et/ou croquis) ! Faire la synthèse de vos moments d’égarement dans un journal d’écriture ou un journal de création est un excellent moyen pour ne pas perdre vos idées et prendre du recul par rapport à elles.

#3 Questionner vos idées

Votre instinct et votre imagination sont des outils essentiels de création. Mais vous ne devez pas les croire à 100%. Vous devez les questionner et leur apporter du recul : la première idée qui vous vient n’est pas toujours la meilleure ou la plus cohérente.

Outils et conseils pour canaliser son imagination en matière d’écriture

#1 Le synopsis et le plan

Je sais ce que certains d’entre vous vont me dire : « écrire avec un plan / avec un synopsis me bride. » C’est le but du plan : canaliser votre écriture pour vous permettre d’écrire une histoire donnée sans (trop) vous éparpiller.

Si vous êtes vraiment réticent à utiliser un plan très détaillé, le synopsis est beaucoup plus souple. Il trace les grandes lignes de votre histoire. Plus encore, le synopsis peut vous permettre d’explorer une idée sans écrire un chapitre dans son ensemble : c’est un bon moyen pour laisser libre court à votre imagination lorsque vous n’êtes pas sûr de la voie à emprunter.

#2 Un texte à la fois

Si vous êtes du genre à vous éparpiller et à vous lancer dans l’écriture de toutes vos idées, je ne peux que vous conseiller d’écrire un texte à la fois.

Si cela vous bride trop, vous pouvez en même temps :

• travailler sur le plan d’un texte,
• écrire un deuxième texte
• corriger un troisième texte

L’idée est de ne pas tout mélanger et d’avancer sur chacun de vos projets. Je sais que la thématique de « Travailler sur plusieurs romans en même temps » vous intéresse, je vous ferai un article sur le sujet très vite.

#3 La liste d’idées

D’une manière générale, je vous conseille de créer une liste d’idées (appelez ce document comme vous le souhaitez).

Dans ce document, rassemblez séparément:

• Les idées d’intrigues
• Les idées de personnages
• Les idées de lieux…

Ainsi, vous aurez :

1. Moins peur de perdre vos idées (cette peur peut vous pousser à vouloir les exploiter immédiatement)
2. Du temps pour questionner vos idées et tester leur validité (la tendance à s’emballer pour les fausses bonnes idées n’est pas très utiles pour votre carrière d’auteur ^^’)

#4 Apprendre à se connaître

Vous avez tendance à arrêter tout projet en cours, quel que soit son avancement, pour vous lancer dans l’embryon d’un projet qui vous paraît plus attirant. Puis, au bout de plusieurs jours / mois / années à travailler dessus, vous trouvez une autre idée qui vous fait tout abandonner et recommencer à nouveau.

Si vous vous reconnaissez dans ce schéma, vous êtes un débiteur d’histoire compulsif. Le risque est que vous ne parveniez jamais au bout d’une seule histoire car vous aimez l’adrénaline des débuts et moins le travail sur le long terme.

Aussi, si vous vous retrouvez face à ce schéma à nouveau, prenez le temps d’interroger cette nouvelle idée qui vous vient :

Cette nouvelle idée est-elle meilleure que celle que j’ai eu il y a un jour / un mois / un an et vaut-elle que je balance tout le travail que je viens de faire par la fenêtre ? Est-ce que je ne pourrais pas noter cette idée de côté, y consacrer une petite journée, à la limite, si vraiment ça me démange, et la laisser reposer en attendant de finir le projet en cours ? Pourquoi est-ce que toutes mes nouvelles idées me paraissent plus intéressantes que les anciennes ? N’est-ce pas une solution de défense car j’ai peur de finir un roman et de me confronter aux autres ?

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En écriture, avoir trop d’idées peut être aussi néfaste que n’en avoir aucune.

En effet, le travail d’écrivain (et d’artiste, en général) consiste à avoir des idées mais surtout à les mettre en forme. En sautant d’une idée à l’autre sans leur laisser le temps de s’épanouir, vous courrez le risque de ne pas parvenir à finir un roman.

Pour compléter cette lecture, je vous invite à retrouver mon article pour développer une idée de roman pour aller plus loin dans cet article.

Marieke

Crédit image : Work smarter, not harder, par Toa Heftiba (Unsplash, CC0)