Depuis quelques années, et notamment depuis l’apparition des tablettes dans les classes de maternelle et de CP, la question de l’écriture se pose. Les élèves seront-ils encore capables d’écrire demain avec un stylo ou passeront-ils uniquement par le clavier ? Le papier va-t-il disparaître au profit de l’écran ?
Je ne vois pas l’avenir mais, profondément adepte du papier (et de la jolie papeterie) comme du numérique, j’avais envie de vous raconter comment je conjugue l’acte d’écriture et le digital au quotidien et dans mon travail d’auteur. J’avais envie de témoigner sur ma façon d’exploiter ces deux supports qui, pour moi, sont complémentaires, car ils n’ont pas le même usage et la même fin.
*****
L’acte d’écriture : un outil de réflexion
J’aime écrire. Mais plus encore, j’aime l’acte d’écrire.
Sentir la pointe de la mine de mon stylo glisser sur le papier, voir mes idées apparaître, puis organiser, flécher, annoter, relier. Le fait d’écrire sur papier m’aide à réfléchir et à organiser ma pensée. Ce qui n’est qu’un ensemble d’idée dans un premier temps prend forme sur mon carnet.
Plus encore, sur le papier, on voit l’évolution de la pensée. Les ratures, les modifications, les ajouts : l’ordinateur permettre réaliser ce processus, mais pas de le voir – sauf à utiliser les outils de révision qui me semblent souvent longs et fastidieux à maîtriser.
Le digital : la mise au propre
A l’opposé, le fait d’écrire sur un clavier, sur l’ordinateur, me donne un sentiment différent. Un sentiment d’achèvement. Taper à l’ordinateur, pour moi, c’est valider mon texte, c’est le rendre propre et lisible pour autrui.
C’est sur ordinateur que j’aime écrire mes histoires comme elles me viennent – car je tape plus vite que je n’écris – mais surtout que j’aime apporter les dernières modifications.
Entre papier et digital : ma méthode d’écriture
La réflexion sur papier
Les premières réflexions autour de mes projets ont lieu sur papier. J’achète un carnet que je dédie à mon projet et j’y balance toutes mes idées d’intrigue et de personnages. A partir de ces éléments, je commence à imaginer mes personnages au complet et je trace un premier synopsis.
La première validation sur ordinateur
Lorsque je me sens prête à me lancer, je commence par créer un dossier sur l’ordinateur avec le nom de mon projet. Je mets au propre mes fiches personnages en les tapant et en associant mes personnages à des photos de personnes existantes. Puis, je crée un projet sur Scrivener en créant mon tableau de scènes. C’est une première trame.
La rédaction entre papier et numérique
J’écris à cheval entre papier et numérique.
La plupart du temps, j’écris directement à l’ordinateur mais lorsque je bloque sur une scène ou sur un noeud de mon intrigue, je repasse au papier. C’est pourquoi je vous invitais, dans un précédent article, à écrire votre roman à la main. Je tape ensuite les scènes écrites à la main pour leur donner une autre dimension et les étoffer.
Pour aller plus loin sur l’importance des supports, j’ai découvert que j’écrivais différemment si j’écrivais à la main, sur mon téléphone ou sur mon ordinateur. Lorsque j’en ai parlé sur Facebook un matin, j’ai eu plusieurs retours sur le sujet : écrire sur téléphone entraine une concision / un resserrement du texte autour de l’action au détriment de la description, là où le papier semble laisser plus respirer l’intrigue.
Les réécritures de fond à l’aide du papier
Lorsque je fais le point sur la cohérence de mon histoire terminée, j’aime le faire sur papier. C’est là où je réfléchis le mieux et où je trouve les solutions aux problèmes de l’intrigue. Selon les projets, il peut même m’arriver d’imprimer les scènes écrites afin de les réorganiser et de les découper pour mieux les retaper à l’ordinateur ensuite.
Les réécritures de forme à l’ordinateur
Les autres vagues de réécriture, qui sont plutôt des réécriture de forme, sont réalisées directement à l’ordinateur.
La dernière relecture sur papier
Parce qu’il arrive un moment où l’on ne voit plus les fautes, j’aime réaliser ma dernière relecture sur papier. J’imprime l’ensemble de l’histoire et j’apporte à la main les dernières corrections : syntaxe, tournures de phrase, orthographe… et je les ajoute finalement sur la version finale de mon document sur ordinateur avant de faire la mise en page définitive du manuscrit à envoyer aux maisons d’édition / à publier en auto-édition.
*****
Comment conjuguez-vous papier et digital ? Ecrivez-vous plutôt sur l’un ou plutôt sur l’autre ? Pourquoi ?
A vendredi pour un nouvel article,
Marièke
Crédit image : Un carnet, un ordinateur, une jolie trousse : mes indispensables écriture (Unsplash, CC0)